Les peintures romanes découvertes en 1842 dans le chœur de l'église ne sont plus visibles, mais deux courriers du maire de la Chapelle-Gaugain adressés l'un au maître-verrier Fialex et l'autre au préfet donnent les circonstances de leur découverte et une description.
Dans sa première lettre adressée à Fialex le 21 août 1842, le maire indique : "En exécutant quelques travaux de restauration de la fenêtre à laquelle est destinée la verrière que vous nous préparez, nous avons trouvé, sous plusieurs couches successives diverses d'enduit et de badigeon, des peintures dont l'exécution remonte évidemment à l'époque de la construction de l'édifice, et dont la date ne peut pas être plus récente que le XIIe siècle. Ces peintures placées au-dessus de l'autel, représentent des personnages d'un mètre de haut environ, couverts de ces longues tuniques et ornements sacerdotaux ou royaux sous lesquels on nous représente les rois des anciens temps. Il y a encore trop peu de ces peintures de découvertes pour qu'on puisse y distinguer des attributs qui indiquent les sujets. Il y a d'ailleurs, vous le concevez, de nombreuses et bien grandes dégradations. Ce qui caractérise l'époque fort reculée de ces peintures, c'est la position des couleurs à côté les unes des autres sans aucune nuance. Quoiqu'il en soit de leur valeur qui est du moins précieuse par leur ancienneté, j'ai fait suspendre tout travail. Il me parait important que la commission des monuments anciens soit prévenue et qu'elle décide du sort de cette découverte (...)"
"Dans la seconde adressée au préfet le 14 octobre de la même année, le maire précise " (...) Les peintures de l'abside, dont M. Fialeix, à pris quelques calques, ont été jugées par lui impossibles à restaurer, aussi nos travaux étant urgents, j'ai du, quoiqu'à regret, faire le sacrifice de leurs débris et aujourd'huy, elles sont couvertes d'une couche de plâtre. Mr Tournesac ne trouverait donc plus rien, mais s'il attachait de l'importance à la conservation de peintures semblables, il serait possible d'en retrouver près d'ici à Poncé. (...) Chez nous, malgré d'énormes lacunes et d'irréparables dégradations, il a été possible de saisir l'ensemble de cette grande peinture, occupant tout le dôme en plein cintre et le pourtour de notre apside. C'était au dôme, un grand ciel, un grand zodiaque composé de cercles divergents parsemés de croissants et d'étoiles et dont les entrecroisements étaient remplis par de grandes figures d'anges aux ailes déployées et dont quelques uns avaient jusqu'à deux mètres de hauteur. Au pourtour, dans la partie destinée à figurer une scène terrestre et que séparait du dôme un large encadrement circulaire orné de croisillons peints, étaient, debout, au moins huit grandes figures de patriarches, de prêtres au costume juif. Tout cela avait du former un bien bel ensemble (...)".
Photographe au Service de l'Inventaire général.