Dossier d’œuvre objet IM72058777 | Réalisé par
  • recensement des peintures murales, Sarthe
Peinture monumentale : vision de saint Hubert, sainte Barbe, saint Georges terrassant le dragon, saint Christophe, Église paroissiale Notre-Dame de l'Assomption
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lude (Le) - Le Lude
  • Commune Luché-Pringé
  • Lieu-dit Pringé
  • Adresse rue de l' Eglise
  • Emplacement dans l'édifice les peintures couvrent les murs de la chapelle sud
  • Dénominations
    peinture monumentale
  • Titres
    • Vision de saint Hubert
    • sainte Barbe
    • saint Georges terrassant le dragon
    • saint Christophe

Les peintures de la chapelle seigneuriale de Gallerande pourraient, malgré les différences stylistiques dues en grande partie à la restauration effectuée au milieu du XIXe siècle, avoir été réalisées au cours d'une seule campagne à la fin du XVe ou au tout début du XVIe siècle. L'emprunt à la gravure des Pays-Bas du nord est assez rare dans la région et c'est ce qui fait l'intérêt de ces peintures, malgré leur restauration lourde au XIXe siècle. La gravure du maître de Zwolle datée de 1487 donne un terminus post quem pour leur exécution. A cette période, la seigneurie de Gallerande appartenait à la famille de Clermont et plus particulièrement à René de Clermont, vice-amiral de France, gouverneur de Honfleur qui mourut en 1524. Il fut probablement le commanditaire de ces décors. Les peintures furent découvertes et restaurées à la suite de l'incendie qui se déclara le 8 juin 1849 après que la foudre soit tombée sur le clocher de l'église. Les fonds nécessaire à la restauration d'une grande partie de l'église furent versés par le département, la fabrique et le curé Blanchet. Certaines scènes furent repeintes, d'autres seulement restaurées par un peintre dont l'identité n'a pas été retrouvée. Comment expliquer cette différence de traitement ? Toutes les peintures paraissent avoir été découvertes en même temps puisque dans son rapport adressé au préfet de la Sarthe à la suite de l'incendie, l'inspecteur des Monuments historiques Tournesac signale, sans les nommer, des peintures sur les trois parois de la chapelle. L'hypothèse d'une découverte plus tardive pour saint Christophe parait donc peu probable. La différence de traitement lors des travaux réalisés au milieu du XIXe siècle est peut-être liée à des états de conservation différents sur chacune des parois. Toutefois, il faut remarquer que les écus des litres peintes sur les murs est et sud sont tous dans le même état et n'ont pas été retouchés.

Les peintures furent exécutées à sec sur un enduit de sable et chaux recouvert d'un badigeon et les repeints sur une couche de plâtre. Les peintures des murs est et sud forment un long bandeau limité dans la partie supérieure par la bande noire de la litre. Saint Christophe occupe toute la largeur du mur ouest, la figure débute en haut de la paroi et s'arrête à 1,30 m du sol.

  • Catégories
    peinture murale
  • Matériaux
    • enduit, support polychrome
  • Précision dimensions

    h = 226 ; la = 194. Ces dimensions sont celles de la vision de saint Hubert située à 0,97 m du sol. Toutes les scènes ont la même hauteur à l'exception de saint Christophe qui mesure 5,50 m de haut et 5,20 m de large.

  • Iconographies
    • saint Hubert: vision
    • sainte Barbe, tour, palme
    • saint Georges: combat, dragon
    • saint Christophe
  • Précision représentations

    Saint Hubert est représenté traditionnellement agenouillé devant le cerf, le regard tendu vers le Crucifié posé entre ses bois. L'ange sortant des nuées lui tend une étole, symbole de sa conversion. Derrière lui, s'étend une forêt assez dense et près de son cheval se tient un second cavalier. Cette scène offre des parentés iconographiques avec celles de l'église de Challes dont la composition est très proche, mais inversée. L'état de conservation des peintures de ces deux édifices ne permet pas de pousser plus loin les comparaisons et de conclure au travail d'un même atelier. Barbe, présentée de trois quarts devant une haute tour, tient d'une main un livre ouvert tourné vers le spectateur et de l'autre une très longue palme verte. Saint Georges est figuré transperçant la tête d'un dragon ailé. Ce dernier n'est pas à terre, mais en lair, et occupe toute la partie supérieure de la composition. Dès 1967, Madeleine Pré avait fait le rapprochement entre cette composition et une gravure du maître de Zwolle. Il ne fait aucun doute que cette gravure a servi de modèle au peintre. Les deux compositions sont identiques et seuls quelques détails, et bien évidemment le style, les distinguent. Le paysage est plus développé à Pringé et la rivière qui serpente entre les rochers se transforme en chemin sinueux. La jeune fille n'est pas accompagnée du mouton, le saint casqué ne porte pas des plumes de faisan mais d'autruche et la lance est sans étendard. Le second dragon, les deux têtes de mort et le tibia ont été fidèlement copiés sur le modèle. Les gravures de ce maître des Pays-Bas du nord étaient assez répandues à la fin du XVe et au début du XVIe siècle et celle de saint Georges a pu parvenir jusqu'aux confins du Maine et de l'Anjou grâce au commanditaire ou à d'autres intermédiaires. Saint Christophe porte traditionnellement l'Enfant-Jésus sur ses épaules et s'aide d'un mince tronc d'arbre ébranché pour traverser le cours d'eau. La rive très escarpée qu'ils quittent est déserte tandis que celle qu'ils rejoignent est habitée par le passeur, un moine.

  • État de conservation
    • mauvais état
    • œuvre restaurée
    • manque
    • repeint
  • Précision état de conservation

    Les scènes furent complètement repeintes sur le mur est, dans une moindre mesure sur le mur sud et seulement retouchées (jaune-marron, bleu) sur le mur ouest. L'état de conservation de la scène de la vision de saint Hubert s'est très nettement dégradé depuis 1969 comme l'attestent les photographies prises par Thierry Prat à cette date. L'humidité a endommagé toute la partie basse de la composition. Les pertes sont situées principalement sur saint Hubert et ses chiens. La couche picturale de sainte Barbe et saint Georges est sale et présente quelques écaillages. Une grande zone lacunaire, rebouchée avec du plâtre, a détruit la jambe gauche de saint Christophe et une partie de la rivière. La couche picturale est usée, présente de nombreuses fissures et de petites zones lacunaires.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1976/06/23
  • Référence MH

Documents d'archives

  • Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, documentation des immeubles. Notes Laffillée, 2 décembre 1906 ; carton 2576. Rapport annuel de l'inspecteur départemental des Monuments historiques, 1er novembre 1849, mention de la découverte et de la restauration des peintures.

  • Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine. Notes Aimée Neury, 1950.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 176/6. Eglise de Pringé, travaux, rapport de Tournesac adressé au préfet à la suite de l'incendie, 16 juin 1849.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 T 39. Protection des Monuments historiques, commissions départementales, rapport de l'inspection pour les années 1848-1849 : découverte et restauration des peintures murales.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 295 J. Fonds Madeleine Pré. 4 relevés dont 3 à l'aquarelle, sd.

Bibliographie

  • CHARLES, Robert. Guide illustré du touriste au Mans. Le Mans : Pellechat, 1880.

    p. 237
  • LEDUC, Christine. La peinture murale en Anjou et dans le Maine aux XVe et XVIe siècles, Thèse d'Histoire de l'Art sous la direction d'Albert Châtelet. Université Marc Bloch de Strasbourg, 1999.

    p. 1181-1186
  • PRE, Madeleine. La peinture murale dans la région du Maine et ses confins angevins du XIIe siècle au XVIIIe siècle. Thèse de l'Ecole du Louvre, 1944.

    p. 53-54, 61, 66, 68, 286-292, 295
  • PRE, Madeleine, NICAUD, Marcel. Peintures murales du Maine et de l'Anjou. Exposition des aquarelles de Madeleine Pré et de Marcel Nicaud, Galerie Durand boulevard Foch du 15 au 23 octobre 1950, Angers : Société des Amis des Arts d'Angers, 1950.

    p. 10

Périodiques

  • CORDONNIER-DETRIE, Paul. Entre le Lude et la Flèche. Revue historique et archéologique du Maine, tome XL, 1960.

    p. 25
  • PRE, Madeleine. Les peintures murales de l'église de Pringé (fin XVe siècle). La Province du Maine, tome VII, 1967.

    p. 288-299

Documents figurés

  • 2 photographies NB, P. Hurault, MH 293979 et MH 293980, 1951 ; 7 photographies NB, T. Prat, MF RS 2973 à MF RS 2979 ; 7 photographies NB, A. Neury, MH 276379 à 276385, 1969 ; documentation des objets mobiliers. 4 photographies Mayer, sd. (Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Sarthe
Édifice
Église paroissiale Notre-Dame de l'Assomption

Église paroissiale Notre-Dame de l'Assomption

Commune : Luché-Pringé
Lieu-dit : Pringé
Adresse : rue de l' Eglise
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