De l'ancienne église du village de Saillé, où eut lieu le mariage du duc Jean IV, il ne reste presque rien : devenue paroissiale en 1841 et reconstruite en 1893, elle conserve le souvenir de l'événement par un tableau du XVIIe siècle, dont nous ne connaissons ni l'auteur ni les conditions de création, ni l'ancienne implantation. L'ancien mobilier de culte est néanmoins évoqué par deux confessionnaux, qui non seulement témoignent de la typologie du meuble dans la première moitié du XIXe siècle, mais dont l'un constitue par ses panneaux à moulures chantournées une adaptation de la typologie des armoires nantaises contemporaines. On remarque aussi, accrochée sous la rosace occidentale, comme en pendant aux cinq lancettes de vitrail ouvertes sous la rosace nord, une boiserie à cinq panneaux ornés de toile marouflée. Ces cinq toiles peintes en arc brisé représentent les saints Donatien et Rogatien entre saint Clair et la bienheureuse Françoise d'Amboise, saint Pierre et saint Louis. Ces figures peintes pourraient être attribuées à Antoine Meuret : elles présentent la simplicité de trait et l'expression religieuse du peintre nantais, auteur de plusieurs décorations peintes de mobilier de culte vers 1860-1870. L'édifice reconstruit a été pourvu d'un mobilier en harmonie, dont une clôture des fonts baptismaux en bronze de belle qualité, de style néogothique, le maître-autel dont le devant est orné d'un relief représentant les pèlerins d'Emmaüs, et un autel dédié à saint Clair qui abrite des effigies de plâtre en lien avec les dévotions populaires contemporaines et locales : les saints Donatien et Rogatien, sainte Philomène et l'ange gardien. Une série de verrières figurées illumine les seize baies de cette ample église de village. Tenant de la verrière archéologique et de la verrière à personnages, les verrières du chœur développent sur deux médaillons quadrilobés l'évocation du personnage représenté en pied dans l'architecture figurée au-dessous. Les mêmes fonds mosaïqués à petits losanges bleus et rouges apparaissent aussi dans les baies libres accompagnant les autels de sainte Anne, de saint Joseph et de saint Clair. Celles-ci présentent des bordures à motifs d'hermine.

Dans la rosace des anges musiciens entourent saint Camille de Lellis qui fait exception à l'iconographie patriotique du lieu, sans doute hommage d'un donateur.