Dossier d’œuvre architecture IA85003015 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Tuilerie ; la Sablière
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Damvix
  • Lieu-dit la Sablière
  • Cadastre 1835 D 709  ; 2022 AL 228
  • Dénominations
    tuilerie
  • Parties constituantes non étudiées
    four, séchoir, transformateur

Aucune construction n'existe à cet endroit sur le plan cadastral de 1835. Le lieu est alors en pleins marais dits de Reblanchet, au bord d'une des routes d'eau ou conches, la conche Torte, qui circulent au sud du bourg de Damvix et à l'ouest du grand marais communal. Le cadastre mentionne la construction de deux maisons en 1855 pour Pierre et Philippe Laitang, avec un agrandissement en 1867. Une autre maison est édifiée de l'autre côté de la conche en 1864 pour Pierre Rainier.

Le 22 mars 1874, le conseil municipal autorise la construction d'un four à tuiles et à chaux par Honoré Berton (1837-1903), maçon originaire de Damvix. Pour ce faire, le terrain étant particulièrement sablonneux (d'où son nom, la Sablière), il sera remblayé avec des tessons de briques et de tuiles. Aux recensements de 1876 et 1881, Honoré Berton, tuilier, et son épouse Elisabeth Marie demeurent là, ainsi que Pierre Laitang, Pierre Rainier, cultivateurs, et leurs épouses respectives. Au recensement de 1886, quatre ouvriers s'ajoutent aux époux Berton, dont Eugène Coignaud (1866-1949). Originaire de à Saint-Hilaire-la-Palud où son père, Léonard est scieur de long, Eugène est le neveu, par sa mère Sophie Berton, d'Honoré Berton pour lequel il travaille comme apprentis depuis l'âge de 11 ans . Au recensement de 1891, Honoré Berton (qui n'a eu que des enfants morts en bas âge) n'est plus mentionné, Guillaume Hélonte, 30 ans, lui ayant succédé comme tuilier, avec son épouse Sidonie Pié, leurs filles et deux ouvriers.

Mais dès 1896, c'est Eugène Coignaud, neveu et ancien ouvrier d'Honoré Berton, qui est désormais à la tête de la tuilerie de Damvix, avec deux ouvriers (son frère, Auguste Coignaud est quant à lui tuilier à Saint-Hilaire-la-Palud). En 1898, Eugène se marie avec Cécile Bourolleau. Dès lors, pendant une grande partie du 20e siècle, la tuilerie va être tenue de père en fils par la famille Coignaud. En 1925, Eugène la transmet à son fils, également prénommé Eugène (1899-1978), époux de Madeleine Mounier. Celui-ci est secondé à partir de 1945 par ses fils Paul et Philippe. Ce dernier reprend ensuite l'affaire avec ses enfants, Guy et Francine, à partir de 1976.

Au cours du 20e siècle, et notamment après 1945, des améliorations techniques sont apportées, avec notamment le passage de l'alimentation au bois à une alimentation au fioul puis au gaz, la mise en place de tapis convoyeurs et autres machines à broyer, mouler et couper, la construction de chambres de séchage, ou encore la construction d'un transformateur électrique. Le transport par bateau de l'argile et du bois puis des tuileries sorties du four, expédiées via Marans, est remplacé par le transport par camions. Il semble aussi que les fours actuels, de type four couché, aient été construits en 1954, succédant à un ancien four de type four debout ou four gaulois. Vendue par la famille Coignaud à Denis Henri en 1985, la tuilerie poursuit un temps ses activités, jusqu'à un incendie en 1989 qui met fin à la production de la dernière tuilerie active du Marais poitevin.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle, milieu 20e siècle

L'ancienne tuilerie est située dans les marais au sud du bourg de Damvix. Elle était placée à l'angle de deux des principaux cours d'eau ou conches qui permettaient la circulation en bateau dans cette partie de la commune, l'acheminement de la terre depuis les environs, et l'expédition des tuiles. Le site comprenait un logement patronal, au sud (disparu), un transformateur électrique au sud-est, une aire de fabrication de la chaux, de l'autre côté de la conche, à l'est, et surtout un ensemble composé d'un séchoir, au sud, et de fours, au nord. Une partie du séchoir a été démolie. La partie restante est en brique, sous une charpente en bois et un toit métallique.

Les deux fours sont séparés du séchoir par une allée. Il s'agit de deux fours horizontaux ou "fours couchés". Parallèles, d'axe nord-sud, ils sont réunis dans une construction en moellons calcaires, ceinturée par des pièces en métal pour éviter le gonflement sous l'effet de la chaleur. Le toit en métal qui couvrait le tout a disparu. Le four le plus ancien se trouve à l'ouest. L'entrée de la chambre de cuisson, ou porte d'enfournement, au sud, est formée d'une voûte précédant un arc en plein cintre, le tout en brique. Cette entrée est encadrée par deux conduits de cheminées. A l'intérieur, la voûte de la chambre de cuisson est constituée d'un parement de briques rouges réfractaires et de quelques rangées de briques blanches, disposées régulièrement. En arrière de la chambre de cuisson, deux foyers voûtés en briques et à la sole inclinée, étaient alimentés chacun par une bouche ouvrant au nord. Le second four, à l'est, plus récent que le premier, se distingue par son système d'évacuation des fumées de la chambre de cuisson : plutôt que deux cheminées de chaque côté de la porte, un vide a été aménagé au-dessus de celle-ci, côté intérieur. On retrouve dans ce four le système de double foyer observé dans le premier. A côté de ce second four, à l'est, un local recevait le système d'alimentation au fuel puis au gaz adopté en remplacement du bois.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • brique
  • Toits
    métal en couverture
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    vestiges, établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 873, 874, 875, 876, 878 et 3522. 1836-1950 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Damvix.

  • Archives municipales de Damvix. 1838-1961 : registres des délibérations du conseil municipal.

  • Centre de documentation du Parc du Marais poitevin, Saint-Denis-du-Payré. Les tuileries et briqueteries du Marais poitevin. Témoignages collectés par Isabelle Dossin, 1993-1994.

Bibliographie

  • DOSSIN, Isabelle. Couleurs de terre, couleurs de feu. Tuiliers et briquetiers du Marais poitevin. Parc naturel régional du Marais poitevin, 1999, 95 p.

    p. 62, 75
  • ROUSSEAU, Raymond. Le Marais poitevin historique et pittoresque. Le Bouquiniste, 1983, 94 p.

Documents figurés

  • Plan cadastral de Damvix, 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 78).

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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