La carte de la région par Claude Masse en 1720 indique l'existence à cet endroit d'une des écluses ou pêcheries qui ponctuaient alors la Sèvre Niortaise, jusqu'à la Révolution. Appelée par erreur par Claude Masse "écluse de Jonas" (le lieu-dit Jaunaise se trouve plus en amont), cette pêcherie était associée à une habitation établie sur la rive gauche du fleuve. Celle-ci, appelée "la Cabane", apparaît sur la carte du bassin de la Sèvre Niortaise par Mesnager en 1818. La ferme fait ensuite partie, avec ses voisines à l'est, de celles qui constituaient le petit hameau des "cabanes Lavaudries" sur le plan cadastral de 1835. A cette époque, les dépendances au sud n'existaient pas et un réseau de fossés plus dense encore qu'aujourd'hui amenait l'eau à proximité des bâtiments.

Le logis apparaît sur le plan cadastral de 1835 mais avec une emprise au sol un peu différente, notamment côté nord. Il appartenait alors à Jean Mounier (1797-1866), cultivateur, époux de Marie Texier qui décède "aux Bourdettes" en 1851. Selon le cadastre, le logis a été reconstruit en 1866 pour leur fils, Pierre Mounier (1827-1898), époux d'Olive Favard, tout en conservant probablement des éléments plus anciens (les dates 1812 et 1815, ainsi que les noms Jean Thibaudeau et Maximilien Caquineau, sans doute ceux d'artisans, étaient, semble-t-il, visibles il y a quelques années encore sur des poutres de la charpente ; elles sont aujourd'hui masquées). Après la famille Mounier, la ferme a appartenu au 20e siècle à Pierre Lavaud (1866-1958), cultivateur, et son épouse Florestine Bouteiller.