Une maison, propriété de Pierre Simonneau l'aîné, figure à cet endroit sur le plan cadastral de 1836. Reconstruite en 1868 pour Louis Pouponnot dit "la Perdrix", elle apparaît encore sur une vue aérienne du quartier vers 1950. Il en reste aujourd'hui l'extrémité nord, qui comprend sans doute des éléments antérieurs à la reconstruction de 1868.

En 1961, Guy Pouvreau et son beau-frère, Honoré Fillon reprennent le chantier naval Pouvreau qui se trouvait jusque là de l'autre côté de la rue (35 rue du Pont aux chèvres, avec une annexe au 37), en succession de leur père et beau-père Emile Pouvreau (décédé en 1961). En 1964, il déplace une grande partie du chantier en faisant construire un nouveau bâtiment plus grand. C'est le constructeur SICOM, de Triaize, qui est chargé de l'opération. Dès lors, le chantier dispose de davantage de place pour produire ses bateaux, de plus en plus nombreux, en particulier ceux de type "Requin", déjà fabriqués depuis 1935 par Emile Pouvreau (300 "Requins" sortent au total du chantier Pouvreau à partir de 1939, jusqu'au dernier livré en août 1974).

Les activités du chantier naval connaissent, de plus, un nouvel essor depuis la rencontre entre Guy Fillon (1940-2016) (fils d'Honoré) et l'architecte naval Georges Auzépy-Brenneur, adepte de l'harmonie mathématique des lignes de carène. En 1963, celui-ci conçoit pour le chantier Pouvreau un nouveau type de bateau, le "Tigre", "long, joli et assez étroit", dans l'esprit du "Requin". Le premier bateau de ce nouveau modèle, commandé par le docteur Jean Clavreul, est baptisé Pristis II. Il remporte vite plusieurs courses et assure la notoriété tant d'Auzépu-Brenneur que du chantier Pouvreau. Guy Fillon adopte aussi un matériau novateur : l'aluminium. Lysoline, long de 7 mètres, est le premier bateau en aluminium dessiné par Auzépy-Brenneur.

La croissance de l'entreprise, désormais menée par Guy Fillon et son beau-frère, Robert Sicard, est telle qu'il lui faut, dès 1973-1974, déménager l'essentiel de son activité dans de nouveaux locaux, à la sortie nord-ouest du bourg de Vix, à proximité de la route de La Rochelle. Dans le même temps, l'entreprise se lance dans un autre type de production : celle des pontons pour les ports de plaisance qui se multiplient alors. Les premiers pontons du chantier Pouvreau sont produits dans l'annexe située de l'autre côté du canal du Pont aux chèvres (maison de "Marie R'narde"). L'ancien atelier de peinture, situé lui au nord (37 rue du Pont aux chèvres), est abandonné vers 1975. Le chantier Pouvreau poursuivra ses activités jusqu'à sa fermeture en 1984.