Dossier d’œuvre architecture IA85001919 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Grange monastique dite les Grands Greniers, la Grand Maison ou la Maison du Temple, actuellement maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Puyravault
  • Lieu-dit Bourg
  • Adresse 3 rue des Templiers
  • Cadastre 1834 B 353 et 354  ; 2017 AC 143

La maison actuelle est établie dans une ancienne grange monastique, rattachée avant la Révolution à la commanderie de Puyravault. Elle devait servir à entreposer les récoltes issues de l'exploitation des marais du Commandeur, desséchés au 13e siècle, et revenant à la commanderie. Le style architectural de la charpente permet de penser qu'elle a été construite au début du 15e siècle. En 2021, une étude dendrochonologique a permis de dater la charpente entre 1454 et 1462. La fenêtre à meneaux du mur pignon est remonte probablement aussi au 15e siècle ou au début du 16e, tout comme les vestiges de cheminée au rez-de-chaussée.

Ce bâtiment est appelé "la Grand Maison" ou "les Grands Greniers de la commanderie" dans divers documents aux 17e et 18e siècles, par exemple dans un état des biens et dépendances de la commanderie en 1647, et dans l'arpentement de ces mêmes biens en 1694. Le premier document mentionne "un grand logis étant situé dans le bourg dudit Puyravault, vulgairement appelé la Grand Maison, consistant en quatre chambres hautes et basses, l'écurie et les quairuages de parc à mettre les bestiaux, et un petit jardin". Le 10 juillet 1721, un procès-verbal de visite de la commanderie et de ses dépendances, décrit "les greniers de la dite commanderie". Le grenier du bas, "appelé le treuil", est "rempli et couvert entièrement de blé". Il communique par une porte au "grenier du bout, aussi rempli de grains", suivi par le grenier "nommé le bas de l'appans". Un escalier en pierre donne accès au grenier haut.

Cette description est confirmée et précisée par deux autres visites de la commanderie et de ses dépendances, les 4 avril 1748 et 15 septembre 1768 (voir en annexe). La première décrit "un grand bâtiment qui sert de greniers à ladite commanderie" et qui se trouve "dans la grande rue de Puyravault". Au rez-de-chaussée, une grande porte ouvre sur une grande chambre éclairée par trois ouvertures, avec une grande cheminée. Au bout de cette chambre se trouve un grenier bas, éclairé par deux ouvertures. L'étage, accessible par un escalier extérieur, est constitué de deux greniers sur un côté, et d'un autre grand grenier sur l'autre côté.

A la Révolution, l'ancienne grange monastique fait partie des biens de la commanderie saisis comme biens nationaux. Le 7 octobre 1794 (16 vendémiaire an III), le procès-verbal d'estimation décrit "un bâtiment formant six grands greniers, dont trois bas et trois hauts, entourés d'un jardin de grandeur d'une demie boisselée, lesquels greniers pouvant tenir au moins cent tonneaux de blé, servant ci-devant à serrer les grains de la ferme générale de la ci-devant commanderie de Puyravault". Estimé 5280 livres, le bâtiment est vendu aux enchères le 29 décembre 1794 (9 Nivôse an III), et acquis par Nicolas Tiffereau, agriculteur à Puyravault (qui a aussi racheté l'ancienne commanderie), pour 6025 livres.

L'ancienne grange monastique apparaît sur le plan cadastral de 1834. Toujours qualifiée de bâtiment non habitable, elle est alors divisée en deux parcelles, dans le sens de la longueur, avec un léger avant-corps sur le mur pignon ouest, côté rue (soit l'escalier extérieur mentionné en 1748 ?). La moitié nord appartient à Isaac Michelin, qui détient également l'ancienne commanderie ; la moitié sud est la propriété de M. Chesseboeuf, de Fontenay-le-Comte. Cette moitié sud disparaît au cours des 19e-20e siècles au profit d'autres constructions. La moitié nord, dans laquelle se trouve la charpente du 15e siècle, est transformée en habitation au 20e siècle ; son mur pignon ouest, endommagé durant la Seconde Guerre mondiale, est reconstruit par la suite ; les ouvertures du mur nord sont reprises au début du 21e siècle, et la fenêtre à meneaux du mur pignon est est restaurée.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 15e siècle
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle

L'ancienne grange monastique, désormais une habitation, est un corps de bâtiment à un étage, long d'environ 25 mètres sur environ 9 de large. Il se distingue, côté rue, par son haut mur pignon découvert. L'autre mur pignon, à l'est, est percé à l'étage d'une fenêtre à meneaux, en partie reconstituée lors des travaux de restauration au début du 21e siècle (les éléments qui n'ont pu être replacés ont été déposés à proximité). L'appui de cette haute baie est décoré d'un décor sculpté, formé d'une branche de vigne portant des pampres.

A l'intérieur, au rez-de-chaussée, une ouverture en arc en plein cintre donnait accès à une descente de cave, désormais condamnée (départ de souterrain ?). Une ouverture similaire, en arc brisé toutefois, se trouve à l'étage, juste au-dessus de la première. Toutes deux sont aménagées dans le mur de refend qui divise le bâtiment en deux. Au rez-de-chaussée également, contre le même mur, on observe les vestiges d'une cheminée médiévale, soit deux jambages à corbeaux, moulurés. A l'étage, la charpente apparente est caractéristique de la fin du Moyen Age. Elle est constituée de huit fermes, avec entraits et poinçons à décor mouluré et contrefiches courbes.

  • Murs
    • calcaire moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections
    inscrit MH, 2004/02/23
  • Précisions sur la protection

    La maison en totalité (pour sa charpente et son mur pignon sud) : inscription par arrêté du 23 février 2004.

  • Référence Patriarche
    PA85000020

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée. H 224. 1694 : registre portant arpentement et papier terrier des biens et dépendances de la commanderie de Puyravault, établi à la demande de frère Jean-Baptiste de Sesmaisons, commandeur de Coudry, Puyravault et du Blison.

  • Archives départementales de la Vendée. 21 Fi 2/6. 1969-1971 : pré-inventaire des monuments et richesses artistiques de la France, commune de Puyravault.

  • Archives départementales de la Vendée. 3 P 2113, 2115, 2116 et 3625. 1835-1954 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Puyravault.

  • Archives départementales de la Vendée. 1 Q 180. Procès-verbaux d'estimation des biens nationaux du canton de Chaillé-les-Marais.

  • Archives départementales de la Vendée. 1 Q 598. 1793-1795 : procès-verbaux de vente des biens nationaux de Puyravault.

  • Archives départementales de la Vienne. 3 H 1/859. 1442-1678 : contentieux, mémoire et procès-verbaux relatifs aux biens et revenus de la commanderie de Puyravault, transactions relatives aux dessèchements de marais, baux à ferme de la commanderie et de ses dépendances.

  • Archives départementales de la Vienne. 3 H 1/860. 1684-1758 : baux à ferme de la commanderie de Puyravault, procès-verbaux de visite, comptes-rendus de travaux, nomination à la cure.

  • Dossier documentaire de la Conservation du patrimoine du Département de la Vendée.

Bibliographie

  • Rapport d'étude dendrochronologique, 3 rue des Templiers, Puyravault, par Dendrotech, juin 2021, 31 p.

Documents figurés

  • 1834 : plan cadastral de Puyravault. (Archives départementales de la Vendée, 3 P 185).

Annexes

  • Extrait du procès-verbal de visite de la commanderie du 15 septembre 1768 (Archives départementales de la Vienne, 3 H 1/860).
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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