Dossier d’œuvre architecture IA85001840 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Commune de Luçon
Hôtel, 14 avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Luçon (commune) - Luçon
  • Commune Luçon
  • Adresse 14 avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny
  • Cadastre 1816 L 83-84  ; 1845 E 510-511  ; 2005 AL 147, 670 en partie, 671
  • Dénominations
    hôtel
  • Parties constituantes non étudiées
    communs, jardin

De cette vaste demeure du deuxième quart du XVIIe siècle, subsiste la partie principale du logis, avec son remarquable escalier en pierre. Au-dessus de l'entrée principale (donnant sur la façade est), est gravée la date 1630. Cette date - en accord avec l'analyse stylistique - correspond sans aucun doute à la construction de la demeure, ou plutôt à sa reconstruction ; en effet, les textes attestent l'existence d'une demeure plus ancienne, dont la partie basse du sous-sol (difficile à analyser) et l'escalier en vis qui y conduit sont apparemment les seuls vestiges. Dans son ensemble, la demeure est représentée sur le cadastre de 1816 et une description des lieux figure dans un acte de vente de 1780. Une vaste cour carrée était bordée de deux longs bâtiments perpendiculaires à la rue et, au sud, s'étendait un jardin. Le bâtiment est abritait le logis et, dans sa moitié sud, une partie des communs ; le bâtiment ouest comprenait les remises, les écuries et la buanderie. Depuis, le bâtiment ouest a été détruit et a laissé place à une maison ; vers 1965, la partie sud du bâtiment est a été rasée ; enfin, un cinéma a été édifié dans le jardin. Par divers documents cités en annexe - déclarations d'aveux et actes notariés - nous connaissons tous les propriétaires de la demeure depuis le XVIe siècle. Parmi les intégrants de cette liste, deux couples peuvent être envisagés comme étant les commanditaires de la reconstruction de 1630 : soit André Morineau et son épouse, soit leur fille Esther et son mari Hélie Thubin. Il est malheureusement difficile de trancher cette question (avec cependant une légère préférence pour les époux Morineau-Thubin), puisque nous ignorons à quelle date a eu le mariage de ces derniers et à quelle date Esther a hérité la demeure de ses parents ; nous savons seulement, par un acte notarié ne concernant pas Luçon, que le mariage est antérieur à 1631 et, par un aveu de 1641, qu'à cette date Esther possédait déjà la demeure avec son mari. Quoi qu'il en soit, les Morineau étaient une famille importante, membres de premier plan de la communauté protestante, comme leurs voisins les Nicou et les Ranfray auxquels ils étaient apparentés. Quant à Hélie Thubin - lui aussi de confession protestante - il était avocat à Fontenay-le-Comte et seigneur de Haute-Roche, à Fontenay-le-Comte, où il résidait. Une autre famille ayant possédé la maison est digne d'attention, les Prévost de Saint-Mars ; en effet, on leur doit certains travaux au XVIIIe siècle : plusieurs cheminées et, vraisemblablement, la voûte en berceau segmentaire du sous-sol. Parmi les cheminées, datables de la seconde moitié du siècle, l'une d'elles était en marbre, ce qui est exceptionnel à Luçon au XVIIIe siècle ; elle fut d'ailleurs emmenée par Prévost de la Boutetière en 1780, lorsqu'il vendit la demeure, pour la placer dans sa nouvelle résidence, 12 rue Julien-David. En résumé, les parties les plus anciennes sont les parties basses du sous-sol et l'escalier en vis qui y mène, ce dernier datable du XVIe siècle. Vers 1630, vient la reconstruction de la demeure, dont subsiste le logis avec son escalier monumental et sa façade ouest, remaniée par la suite. Au XVIIIe siècle, les cheminées sont refaites et le sous-sol est pourvu d'une voûte en berceau segmentaire. Ultérieurement, on note quelques remaniements et la destruction des communs, situés dans le bâtiment ouest et la partie sud du bâtiment est.

  • Remplois
    • Partie déplacée à Commune : Luçon Adresse : 12 rue Julien-David
  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 2e quart 17e siècle
  • Dates
    • 1630, porte la date
  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
    • escalier dans-œuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • État de conservation
    remanié, restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    escalier

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 E 1026. Papier censaire et rentier de la seigneurie de la Grande Roulière, d'après un dénombrement de 1641, actualisé jusque vers 1780. L'article 117 correspond à la demeure, appartenant alors (c'est-à-dire en 1641) à Hélie Thubin, à cause de son épouse Esther Morineau, et actuellement (c'est-à-dire vers 1780) à Capitaine. Les propriétaires antérieurs et postérieurs à Thubin sont notés : tout d'abord Gilles Foucher, puis Colas des Roulines, puis Jean Marot, puis André Fromaget, puis André Morineau, enfin Thubin ; après Hélie Thubin, ce sont Béchet de Biarge (petit-fils de Thubin), la famille Prévost de Saint-Mars (par achat à Béchet de Biarge le 13 janvier 1685) et finalement Capitaine, par achat à Prévost de Saint-Mars.

  • Archives départementales de la Vendée ; Archives départementales de la Vendée. Transaction entre la veuve Prévost de Saint-Mars et son voisin du côté ouest, le marchand Pierre Moquais, le 29 avril 1769 ; Moquais ayant élevé un mur entre la remise de la dame et l'égoût public qui vient du petit pont rue Porte-Mouzeuil, il s'engage à le détruire si la dame le désire.

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 E 49/96 (étude Pillenière). Acte de vente de la demeure (héritée de son père) par Jean François Prévost de la Boutetière de Saint-Mars à René Marie Capitaine, bourgeois de Paris, 17 décembre 1780. La maison est décrite ainsi : grande salle, salon, cuisine, servitudes, chambres hautes au-dessus, cellier, grange et grenier dessus, grande cave sous la salle, grande cour et, de l'autre côté de la cour, remise, écuries, chambre de domestiques et buanderie ; enfin, un grand jardin à arbres fruitiers, à l'entrée duquel est un puits. Il est précisé que la tapisserie de la salle restera en place ; en revanche, Prévost emmènera la cheminée en marbre et la remplacera par une en pierre.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 G 24. Cens et rentes dues à l'évêché sur quelques maisons situées à l'intérieur de la ville de Luçon (vers 1780) : l'article 117 correspond à la demeure, appartenant alors à Mr Capitaine, auparavant à Mme de Saint-Mars et auparavant à Hélie Thubin.

  • Archives départementales de la Vendée ; 1 E 1025. Aveux de la Grande Roulière en Luçon, fief appartenant au chanoine Abraham Laurent Chevallereau (1754-1789) : déclaration faite le 20 juillet 1784 par René Marie Capitaine, bourgeois, qui tient la demeure roturièrement. La description est reprise de l'acte notarié du 17 décembre 1780.

Bibliographie

  • MAILLAUD, Jean. Notes généalogiques, tome IV (manuscrit dactylographié.) : généalogie Thubin en Bas-Poitou.

  • MOREAU, Grégoire. Propriété immobilière à Luçon (1770-1830). Mémoire de maîtrise d'Histoire : I.C.E.S., La Roche-sur-Yon : 2000

    p. 33, 131

Documents figurés

  • Plan cadastral de 1816. (Archives départementales de la Vendée ; E dépôt 128, 1 G 3).

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Dossiers de synthèse
Articulation des dossiers