Selon le plan d'alignement de 1782, recopié par Léon Ballereau en 1866 avec le nom des propriétaires, la demeure appartenait à Melle des Touches en 1782. Cette dame faisait partie de la famille Sochet des Touches, dont deux autres membres possédaient des demeures dans la même rue : le chanoine Jules Marie Joseph et le chef d'escadre Charles René Dominique, ce dernier s'étant rendu célèbre lors de la guerre d'indépendance des Etats-Unis. A la Révolution, la demeure n'a pas été vendue comme bien national. D'après les matrices du cadastre de 1816, elle appartient à la famille Baudry d'Asson ; sur le plan d'alignement de 1822 et le cadastre de 1845, elle appartient à la famille de Béjarry. Nous n'avons trouvé aucun document permettant de dater la construction de cet hôtel entre cour et jardin. L'analyse stylistique du logis actuel - notamment celle des façades et de l'escalier - ferait pencher pour une importante campagne au cours de la première moitié du XIXe siècle, mais sur une base plus ancienne. La comparaison des plans cadastraux de 1816 et 1845 montre que des communs supplémentaires ont été construits dans la parcelle au sud de l'hôtel, ainsi qu'un bâtiment sur rue reliant les deux longues ailes de commun ; par la suite, ce dernier (peut-être un passage couvert) a été détruit. Quant aux façades sur cour des ailes, on serait tenté de les dater du 3e quart du XIXe siècle. Actuellement, le fonds est divisé et les ailes de commun ont été aménagées en demeures. Vers la fin du XXe siècle, le logis a été restauré ; peu avant, une cheminée provenant d'une maison de Beugné-l'Abbé avait été installée dans la salle-à-manger.