La famille Girard acquière d'importants terrains entre l'avenue Bollée et la rue de la Mariette. À partir des années 1830, André Girard déclare annuellement des constructions de maisons nouvelles.

Entre 1834 et 1835, André Girard déclare comme constructions nouvelles trois maisons sur la vaste parcelle bordant l'avenue de Paris. Sur le cadastre de 1845, trois maisons sont établies sur le square Girard correspondant à l'actuelle place Langevin. Parmi ces maisons, les deux demeures jumelles côté sud de la place sont bien construites. Elles présentent des formes caractéristiques des années 1830-1840 à Sainte-Croix : corniche à modillons, larmier et gabarit important. 

Sur le registre des matrices, Clément Girard, le fils d'André Girard, apparaît comme propriétaire du square, des rues Lenoir, du Parterre, et Girard. Il possède également de vastes parcelles de terres et de jardin et quatre maisons. Le répertoire des formalités enregistre cent douze ventes contre 11 acquisitions entre 1831 et 1862. Le dépouillement par carottage des actes de vente indique un morcellement des larges parcelles détenues notamment sur le plan cadastral de 1845.

Dans les délibérations du conseil municipal de Sainte-Croix du 6 février 1853, Clément Girard, alors propriétaire des rues Saint-André, Monplaisir, Lenoir, Girard, Saint-Bertrand, Parterre et de la place Girard, indique accepter d'y établir des réverbères. Le mois suivant, la commission établie pour examiner le rachat des rues et place de Clément Girard rend son rapport et considère comme recevable le classement de ces voies en voirie communale. Les conditions énoncées par la municipalité en 1845 (empierrement de la chaussée, trottoirs, caniveaux) étant remplies et considérant que "si elles ont été percées dans un intérêt privé, on ne peut nier qu'elles ont puissamment contribué au développement de la commune comme à sa prospérité", le prix de vente est néanmoins considéré comme trop élevé.