Dossier d’œuvre architecture IA72058942 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Ensemble de 2 maisons, puis gendarmerie, actuellement maisons, 6 Grande-Rue
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - La Ferté-Bernard
  • Commune Tuffé Val de la Chéronne
  • Adresse 6 Grande-Rue
  • Cadastre 1836 D2 262  ; 2019 AD 202 à 212
  • Dénominations
    maison, gendarmerie
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, mur de clôture, puits, portail, buanderie, bûcher

La maison alignée sur la Grande rue remonte à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, comme en témoignent sa haute toiture pentue et ses ouvertures chanfreinées à congés (probablement remodelées à partir d’anciennes fenêtres à meneau et traverse, pour celles donnant sur la rue). La tour d’escalier semble dater de la même période, mais d’après le propriétaire qui l’a rénovée, elle aurait pu être accolée dans un second temps, ce qui expliquerait peut-être son positionnement assez inhabituel sur le mur-pignon de la demeure. Le plan terrier dressé pour le prieuré de Tuffé entre 1757 et 1759 mentionne la maison (alors boutique), propriété d’un certain Louis Pilpré marchand, la cuisine adossée et l’appentis contre le mur-pignon, ajoutés à une époque inconnue. Un grand corps de bâtiments, avec chambres, bûcher, pressoir, écurie et étable, est placé à l’arrière, remplacé depuis par les constructions actuelles. Les dispositions rappellent celles des anciennes auberges de la Grande rue ou de la place du Général Leclerc, mais le terrier ne précise pas de fonction ou d’enseigne pour cet ensemble.

La maison est ainsi déclarée par son propriétaire dans le terrier du prieuré : "une maison composée d’une salle basse, une étude à côté, chambre à cheminée au bout de laditte salle cave dessous, deux petites antichambres entre laditte salle et chambre dans l’une desquelles il y a un évier, chambre haute à cheminée, une cabinet et une petitte chambre à costé servant de cuisine et greniers dessus, avec un escalier ; deux étables, deux autres chambres basses à cheminées, un cabinet à côté, petite chambre au bout, un bûcher, deux caves sous l’une desdittes chambres et bûcher, une écurie, grenier sur lesdits bûcher et écurie, une cour au côté desdits bâtiments dans laquelle est un puid et des toits à porcs, et à l’entrée un portail, dans lequel bûcher cy-dessus il y a une porte qui ouvre sur le jardin du Coq Hardy […], un jardin au bout de laditte cour contenant trois journées de bêcheur et dans lequel il y a des latrines, le tout en un tenant". Quelques modifications ont peut-être été réalisées par Pilpré entre la déclaration et le plan, ce qui expliquerait certaines différences (emplacement de la cuisine, présence d’une boutique, etc).

Au début du XIXe siècle, l’ensemble appartient à un certain Louis-René Papillon, lequel fait reconstruire une portion des bâtiments dans le 2e quart du XIXe siècle : la nouvelle construction portée au registre des matrices cadastrales en 1842, pourrait être la maison en fond de cour. L’ensemble des façades sur la cour pourrait avoir été refait et pourvu d’une corniche à la même époque. A partir de 1851, la maison est baillée au département par ses propriétaires, les Fourmy, pour l’établissement de la caserne de gendarmerie cantonale. L’ensemble est alors divisé en cinq logements de fonction pour les gendarmes et leurs familles : "un corps de bâtiment comprenant cinq chambres à feu, cinq chambres froides et cinq cabinets, caves, greniers, un hangar, lieux d’aisances, une chambre de sûreté, cour et jardin". C’est sans doute à cette époque que la tour est dotée d’un escalier extérieur, afin de donner un accès séparé au logement de l’étage de la grande maison. La maison de détention communale étant assez loin, on construit dans la cour, quelques années plus tard, un petit corps de bâtiment face aux logements, pour abriter deux cellules, ainsi que le bureau de la brigade, une buanderie et un bûcher.

Le bail de la gendarmerie est sans cesse renouvelé malgré l’inadéquation croissante des bâtiments à leur fonction et leur délabrement progressif, faute d’entretien des propriétaires. Lorsque ceux-ci décident de vendre, le département procède en 1920 à l’acquisition de la gendarmerie faute d’autre local disponible, la commune ne souhaitant pas construire une caserne neuve. Peu de modifications importantes semblent réalisées par la suite, si ce n’est le remaniement d’une partie des ouvertures de la maison à tour et la transformation du bureau en garage pour l’estafette, dans le 3e quart du XXe siècle. L’institution reste sur place jusqu’au début des années 1970 avant d’être transportée dans un bâtiment neuf construit par la commune en 1973, sur les plans de l’architecte Goussin. Les anciens bâtiments de la Grande rue, abandonnés par le département à la municipalité, sont divisés en lots et progressivement revendus à des particuliers puis transformés pour leur nouvelle affectation. La seconde gendarmerie, récemment désaffectée par le rattachement de la brigade de Tuffé à celle de Connerré, a été reconvertie en appartements.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle, 2e quart 19e siècle, 3e quart 19e siècle
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle, 4e quart 20e siècle

Le bâtiment le plus ancien, donnant sur la rue, est orienté au nord-est. Il s’agit d’une maison à deux travées, couverte d’une haute toiture de tuile, qui présente encore de grandes baies chanfreinées à congés, probablement redessinées. La corniche moulurée côté rue est une adjonction tardive. Bien que remaniée, la tour d’escalier polygonale accolée au mur-pignon sud en est l’élément le mieux conservé. Elle est pourvue de baies chanfreinées et d’une petite ouverture circulaire pour le tir ou plutôt l’observation, avec un large ébrasement à l’intérieur. L’escalier à vis est en pierre au rez-de-chaussée et en bois à l’étage. Le noyau en bois porte les mortaises d’une ancienne volée de marches, qui pourrait témoigner d’un remontage ou d’un remaniement de cette partie de l’escalier. La charpente de la maison est aujourd’hui masquée par un lambris et les cheminées et éventuels décors d’origine ont disparu. Deux appentis ont été adossés à la maison : l’un servant de vestibule est curieusement voûté en plein cintre, l’autre correspond à la cuisine et à son débarras, ce dernier pourvu d’un sol en carreaux de ciment à motifs géométriques.

Le corps de bâtiment en rez-de-chaussée placé à la perpendiculaire, donnant sur la cour, correspond à plusieurs anciens logements : il se termine par une maison coiffée d’un toit à longs pans et croupes avec épis de faîtage. Les façades sont ornées d’une corniche moulurée en plâtre et trois lucarnes éclairent les combles. Un escalier donne accès à une cave plafonnée. Un autre corps placé en vis-à-vis abritait un garage, les douches et la buanderie des gendarmes, les cellules de détention et le bûcher comme le rappellent partiellement les restes d’inscriptions au-dessus des portes. Le pignon couvert côté rue est orné de lambrequins en zinc. Une pompe signée Maury est placée contre le mur gouttereau. La cour est desservie par un portail couvert dont les anciens vantaux en bois ont été supprimés : le linteau présente les traces de l’inscription peinte : "Gendarmerie nationale".

  • Murs
    • pierre moellon enduit (incertitude)
  • Toits
    tuile
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier hors-œuvre : escalier en vis en maçonnerie, en charpente
  • État de conservation
    remanié
  • Techniques
    • maçonnerie
  • Représentations
    • ornement géométrique
  • Précision représentations

    Carreaux de ciment du cellier ornés de motifs géométriques.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; non classé. 1793-1915 : délibérations du conseil municipal de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; H 209. 1757-1759 : domaines du prieuré de Tuffé, rénovation du terrier de la baronnie.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 18 J 607. Collection Paul Cordonnier, commune de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 N 64. 1876-1877 : bail et entretien de la caserne de gendarmerie de Tuffé.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 4 N 65. 1905-1926 : acquisition et entretien de la caserne de gendarmerie de Tuffé.

  • Archives municipales de Tuffé Val de la Chéronne ; 1 D 1 à 11. 1915-2003 : délibérations du conseil municipal de Tuffé.

  • Archives municipales de Tuffé Val de la Chéronne, 1 M 9. 1972-1980 : vente des lots de l’ancienne gendarmerie de Tuffé.

Documents figurés

  • 1920 : plans de l'ancienne gendarmerie de Tuffé. (Archives départementales de la Sarthe ; 4 N 65).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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