Dossier d’œuvre architecture IA72058857 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Hospice et école de filles, actuellement maison de retraite Amicie, 53 rue Honoré-Broutelle
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - Savigné-l'Evêque
  • Commune Montfort-le-Gesnois
  • Adresse 53 rue Honoré-Broutelle
  • Cadastre 2019 AB 58, 148, 149
  • Précisions anciennement commune de Pont-de-Gennes
  • Dénominations
    hospice, école
  • Genre
    de filles
  • Appellations
    Amicie
  • Destinations
    maison de retraite
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, cour, mur de clôture, portail

Aucun bâtiment ne figure à cet emplacement sur le cadastre napoléonien de 1836 : il s'agissait alors de prairies nommées le Point du Jour. Ce point central entre les bourgs de Montfort-le-Rotrou et de Pont-de-Gennes a été choisi par le marquis Aymard-Marie-Christian de Nicolaÿ pour y construire un nouvel hospice commun aux deux communes avec école de filles. L'hospice précédent, avec son école de filles ouverte en 1778, était effectivement établi à l'extrémité du bourg de Pont-de-Gennes en direction de La Ferté-Bernard : il est toujours visible rue des Dames. Le nouveau bâtiment est prévu pour accueillir huit lits d'hommes et huit lits de femmes. Les plans sont réalisés par l'architecte Pascal Vérité, proche de la famille de Nicolaÿ (son père avait été régisseur du château de Montfort). Quelques modifications y sont ensuite apportées par le Conseil général des bâtiment civils.

La construction est déclarée d'utilité publique par décret du 29 octobre 1877 et l'alignement à suivre est donné le 7 novembre. Les actes pour l'achat des terrains nécessaires sont passés le 13 avril 1878. Les travaux sont réalisés en 1878-1879 entièrement aux frais de M. et Mme de Nicolaÿ (250 000 à 300 000 F), lesquels se font représenter sur la façade de la cour d'honneur par les statues de leurs saints patrons, Adélaïde et Aymard. L'établissement, confié à la gestion des sœurs de la congrégation de la Charité d'Évron, ouvre le 3 décembre 1879. Les vitraux de la chapelle sont datés de 1878 tandis que la date 1879 est inscrite sur la façade avec celle de 1231, année supposée de fondation de l'hospice. Cinq sœurs y sont affectées : deux pour les malades et vieillards, assistées d'une infirmière et d'un médecin qui vient selon les besoins, trois pour l'école.

Les plans de cet ensemble très moderne pour l'époque ont été publiés en 1880 dans la revue Le Recueil d'Architecture, rubrique Architecture civile, section Édifices sanitaires. Le bâtiment fait l'objet des éloges de l'époque : "les distributions intérieures, l'appropriation et l'ameublement, l'installation des services sont des plus remarquables". Le curé de Pont-de-Gennes Alphonse Robveille écrit à son sujet au début du XXe siècle : "Deux vastes salles, dans chacune desquelles s'alignent huit lits aux blancs rideaux, une chapelle où les malades peuvent remplir leurs devoirs religieux, de belles dépendances, ont fait donner à cette maison le nom populaire de Palais des Pauvres". L'établissement vit grâce aux dons et legs mais possède aussi un important patrimoine foncier qu'il loue, maisons, fermes et terres à Pont-de-Gennes et aux alentours. Ce patrimoine sera peu à peu aliéné à la fin du XIXe siècle et au cours du XXe siècle.

Une partie des bâtiments, du côté de la rue, est réservée à l'école de filles de Pont-de-Gennes (celle de Montfort-le-Rotrou demeure en centre-bourg, place Jacques Moreau). Dans l'aile ouest, on trouve les salles de classe des filles, donnant sur une cour de récréation avec un préau aujourd'hui démoli. Dans l'aile est se trouve l'école maternelle, avec salle d'asile et préau (transformé plus tard en logement d'institutrice) donnant sur une autre cour. L'école de filles de l'hospice puis l'école maternelle, d'abord libres, seront reconnues comme communales en 1883 et 1910. Elles seront transférées au nouveau groupe scolaire en 1958.

En 1976, les ailes de part et d'autre de la chapelle sont surélevées pour aménager un étage. En 1984-1985, l'hospice devenu maison de retraite baptisée "Résidence Amicie", fait l'objet d'importants travaux d'agrandissement et de mise aux normes, selon un projet dressé par l'architecte Jean-Louis Delaroux. Le bâti ancien est conservé pour son intérêt historique et architectural, mais débarrassé de constructions parasites ajoutées progressivement de part et d'autre. Une vaste extension est réalisée pour faire passer la capacité d'accueil à soixante-sept chambres à un lit et huit chambres à deux lits. On aménage un secteur hébergement de quatre unités de vie, un secteur accueil et administration, un secteur restauration et un secteur services généraux. "La composition des bâtiments projetés ressemble à deux U renversés d'inégale hauteur dont la partie commune est la galerie de liaison entre eux. Ils sont rattachés aux bâtiments existants par jonction avec les deux branches du H et enserrent ainsi un large patio traité en jardin décoratif. Autour de ce jardin s'articulent les différents services, avec des circulations intérieures ou extérieures créant ainsi une animation permanente perceptible par la transparence des façades vitrées".

Un nouvel agrandissement est actuellement projeté et sera réalisé dans les prochaines années.

Les façades des bâtiments, à l'exception de quelques unes enduites, sont élevées en brique apparente, avec un solin et des chaînages harpés de pierre de taille calcaire marquant les angles, les travées et les encadrements d'ouvertures. Hormis celles de la chapelle, la plupart des ouvertures sont en arc segmentaire et pourvues d'appuis saillants et de larmiers. Ces derniers sont reliés d'une fenêtre à l'autre par un bandeau, uniquement au rez-de-chaussée. L'entrée principale est précédée d'une cour d'honneur enserrée sur trois côtés par des bâtiments et fermée par un mur surmonté d'une grille, percé d'un portail à piliers.

L'ensemble présente un plan symétrique organisé autour de la chapelle, au centre de la composition. Celle-ci est précédée d'un vestibule d'honneur, autrefois entrée principale du complexe. La façade du vestibule est traitée en pignon découvert et surmontée d'une croix nimbée. La porte, en arc segmentaire, est ornée d'une agrafe sculptée d'une feuille, et encadrée par deux fenêtres en plein cintre. Au-dessus, des plaques de marbre portent l'inscription "HOSPICE" et les dates 1231 et 1879. L'étage est éclairé par deux baies en plein cintre géminées et deux autres baies à lobes. Le fronton est orné d'un quadrilobe dans lequel s'inscrit un feuillage à huit branches.

Placée sous le vocable de Sainte-Marie-Madeleine, la chapelle n'est pas orientée, le chœur se trouvant au sud-ouest. Le vestibule est surmonté d'une tribune, tandis que la chapelle proprement dite compte une unique travée et un chœur à cinq pans épaulé de contreforts. De style néogothique, elle présente des voûtes sur croisées d'ogives aux clés de voûte sculptées et peintes d'une représentation du Sacré-Cœur et des armoiries des époux Nicolaÿ. Les colonnes en faisceaux qui supportent les voûtes et celles qui encadrent les baies sont ornées de chapiteaux à crochets de feuillages. Les fenêtres en arc brisé, placées au-dessus d'un bandeau sculpté de motifs végétaux, sont pourvues de vitraux signés de l'atelier Lobin de Tours : au centre, une représentation en pied de sainte Marie-Madeleine surmontant l'épisode de sa rencontre avec le Christ ; de part et d'autre, des motifs végétaux et géométriques. L'autel a été conservé de même que les carreaux de ciment au sol. La toiture est surmontée d'une cloche.

Deux ouvertures pourvues de panneaux amovibles en bois permettaient de suivre les offices depuis les deux salles des malades identiques placées de chaque côté de la chapelle. Ces deux espaces de grand volume, à deux travées d'ouvertures de chaque côté, ont conservé leurs plafonds à la française. Un étage est venu remplacer le comble qui servait de séchoir. Ces deux ailes ne se différencient, à l'extérieur, que par les deux statues des saints patrons des donateurs, placées dans des niches côté cour d'honneur, saint Aymard du côté de la salle des hommes, à l'ouest, et sainte Adélaïde du côté des femmes, à l'ouest. Côté jardin, une galerie couverte en métal et en verre longe les deux salles et le chevet de la chapelle.

De ces deux salles des malades partent symétriquement deux autres ailes, parallèles à l'axe de la chapelle. Légèrement différentes, celle de l'ouest compte sept travées, celle de l'est six (côtés extérieurs). Aujourd'hui réagencées, on y trouvait des pièces à la disposition des malades et des sœurs, salles de travail, chambres de garde-malades, sanitaires, cabinet de médecin, pharmacie, lingerie, réfectoire, salle d'opération et salle des morts, salle d'administration, salon de réception. Deux entrées placées dans les angles de la cour d'honneur permettaient d'y accéder sans passer par le vestibule principal et la chapelle. Toujours en place, deux escaliers en bois à deux volées desservent l'étage où l'on trouvait, à l'ouest des petites chambres de malades, à l'est les appartements des sœurs.

Enfin, des extrémités de ces deux ailes partaient quatre autres ailes, parallèles aux deux grandes salles et à la rue. Celles au sud, qui correspondaient à des locaux de service (buanderie, bûcher, cuisine, office, laverie, salle à manger des soeurs...) et à des préaux ont été détruites. Celles au nord, longeant la rue, abritaient l'école primaire à l'ouest, et l'école maternelle ou asile à l'est. Toutes deux donnaient sur des cours de récréation avec préau, dont subsiste, muré, celui de la maternelle (pilier en pierre de taille visible dans la maçonnerie). A l'arrière, le jardin, aujourd'hui en partie recouvert par d'autres bâtiments, était scindé en deux promenades, celle des femmes et celle des hommes.

  • Murs
    • brique brique et pierre
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
    • voûte d'ogives
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours en maçonnerie
  • État de conservation
    bon état, état moyen
  • Techniques
    • sculpture
    • vitrail
  • Représentations
    • ornement géométrique, croix
    • ornement végétal, feuillage
    • ornement figuré, saint, sainte Adélaïde, sainte Marie-madeleine
    • ornement géométrique
    • armoiries
  • Précision représentations

    Façade sur la cour d'honneur ornée d'une agrafe sculptée d'une feuille, et d'un quadrilobe dans lequel s'inscrit un feuillage à huit branches, d'une croix nimbée et des statues de saint Aymard et de sainte Adélaïde.

    Chapelle présentant un bandeau à motifs végétaux, des colonnes à chapiteaux ornés de feuillages et des clés de voûte sculptées et peintes d'une représentation du Sacré-Cœur et des armoiries des époux Nicolaÿ. Vitraux présentant des motifs géométriques et végétaux ainsi qu'une représentation de sainte Marie-Madeleine surmontant l'épisode de sa rencontre avec le Christ.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 135 AC 131 et 132. 1842-1883 : hospice de Montfort-le-Rotrou et Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 135 AC 143. 1883 : écoles de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 1 Mi 1343 (R 155). 1790-1889 : délibérations du conseil municipal de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 242/5. 1831-1933 : écoles de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 1 X 140 et 141. 1800-1940 : hospice de Montfort-le-Rotrou et Pont-de-Gennes, délibérations, ventes et échanges, divers.

  • Archives municipales de Montfort-le-Gesnois ; 1 D 1 à 7 (2 et 3 manquants). 1889-1986 : délibérations du conseil municipal de Pont-de-Gennes.

  • Archives municipales de Montfort-le-Gesnois ; 1 D 1 à 4. 1873-1985 : délibérations du conseil municipal de Montfort-le-Rotrou.

  • Archives municipales de Montfort-le-Gesnois ; 5 M 7. 1983-1985 : maison de retraite de Pont-de-Gennes, travaux d'humanisation.

  • Archives diocésaines du Mans ; boîte 1106. Papiers concernant la paroisse de Pont-de-Gennes.

Bibliographie

  • NICOLAY de, Jean. Montfort à travers mille ans d'histoire. Mesnil-sur-l'Estrée : Imprimerie Nouvelle Firmin Didot, 2008.

    p. 239

Périodiques

  • FROGER, Louis. La paroisse de Montfort-le-Rotrou. La Province du Maine, 1913.

    p. 285
  • ROBVEILLE, Alphonse. FROGER, Louis. "La communauté d'habitants de Pont-de-Gennes" (suite et fin). La Province du Maine, t. 17, 1909.

    p. 36-39

Documents figurés

  • Cartes postales anciennes, commune de Montfort-le-Gesnois. (Archives départementales de la Sarthe ; 2 Fi).

  • 1880 : plans de l'hospice de Montfort-le-Gesnois, par Pascal Vérité, publiés dans le Recueil d'Architecture, 8e année. (Archives départementales de la Sarthe ; 4 Fi 447, 448, 449).

  • 2e moitié 19e siècle : plans sommaires des bâtiments de l'hôpital de Pont-de-Gennes. (Archives départementales de la Sarthe ; 1 X 141).

  • Collection Goisedieu de cartes postales et de photographies anciennes, commune de Montfort-le-Gesnois. (Collection particulière).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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