Aucun bâtiment ne figure à cet emplacement sur le cadastre napoléonien de 1831. Selon les matrices cadastrales, une première maison fut édifiée en 1866 par un certain Adolphe Criblet (déclarée en 1869), puis une seconde, la maison actuelle, par Louis Loriot en 1871 (déclarée en 1874). Toutefois, on peut se demander si M. Criblet ne fut pas le commanditaire de la partie centrale de la maison, et si M. Loriot ne se contenta pas d'ajouter les deux pavillons latéraux. En effet, les deux dates de construction sont très rapprochées et la démolition de la maison Criblet, qui aurait eu lieu seulement cinq ans après sa construction, n'est pas indiquée dans les matrices. Pas plus que l'adjonction des deux pavillons latéraux qui pourtant, vu l'épaisseur des murs et la configuration intérieure, n'était pas prévue lors la construction de la partie centrale et intervint donc dans un second temps. D'après les registres de l'état civil, M. Loriot, peut-être gendre de M. Criblet, aurait été charpentier. Toujours d'après les matrices, il fit également construire une très éphémère "forge" (pour la confection et réparation des outils ?) de l'autre côté de la rue (1879-1882). MM. Criblet et Loriot furent tous deux conseillers municipaux de Sceaux-sur-Huisne.

Quoi qu'il en soit, la maison telle qu'elle existe aujourd'hui était entièrement construite en 1880, date à laquelle il en fut dressé le plan à l'attention du conseil municipal. En effet, la maison Loriot fut alors proposée pour remplacer le presbytère alors vétuste de Sceaux. Le projet échoua, le curé s'étant brouillé avec la municipalité suite à ses propos inconvenants prononcés à la cérémonie du 14 juillet 1880. Offusqué, le conseil municipal décida de reporter le projet à l'arrivée d'un nouveau desservant, l'ancien presbytère fut remis en état à l'économie et finalement conservé.

Les plans de 1880 montrent que par la suite, la maison ne fut que très peu modifiée. Les toitures furent reprises dans le 1er quart du XXe siècle pour créer des demi-croupes en façade, leur donnant un aspect plus pittoresque qui valut à la demeure le surnom de "Chalet aux Roses". Ces travaux furent probablement réalisés par la famille Pelleray (ou Pelletret ?), alors propriétaire. Les dépendances en brique ont sans doute été reconstruites à la même époque. De grandes baies ont ensuite été percées au rez-de-chaussée de la façade postérieure pour ouvrir la vue sur le parc et un appentis a été accolée à la cuisine, dans la 2e moitié du XXe siècle.

La propriété est dans la même famille depuis 1967 : M. Bachelier, venu de Montmirail, s'est installé à Sceaux-sur-Huisne pour se rapprocher de la route nationale et ainsi développer son activité de grossiste de produits laitiers et fromages. Il fut maire de Sceaux de 1977 à 1989. Le grand hangar métallique fut construit à cette période.