Le fief de la Chevallerie est attesté sous l'Ancien Régime. Le bordage construit sur ce site seigneurial résulte probablement d'un déclassement d'un ancien manoir sur une terrasse bastionnée. La vente du 21 novembre 1787, devant Lahoreau, notaire du duché-pairie de la Vallière résidant à Marçon, par Me Louis Guillot, prêtre, chapelain des dames religieuses de la congrégation de Notre-Dame à Bernay (diocèse de Lisieux en Normandie), représenté par Anselme Thomas Jallet de la Verrouillière, prêtre, curé de la paroisse de Marçon et y demeurant, au sieur Hilarion Garnier l'aîné, fermier de la terre et dépendance du Pont, y demeurant audit lieu paroisse de Beaumont-La-Chartre, donne la description du bordage et dépendances de la Chevallerie :

- un corps de bâtiment composé d'une chambre à cheminée, d'une autre chambre à cheminée servant d'écurie, d'une petite grange ; grenier sur les deux chambres, comble sur le tout, couvert de tuiles et bardeaux, cour, issues, un jardin devant lesdits bâtiments contenant environ une boisselée ; le tout se tenant joignant d'une part le petit chemin tendant de ladite maison au grand chemin de Chemillé à Beaumont et des autres Jean Cleret ;

- plus une cave en roc, un four à côté pratiqué dans ledit roc auprès de la dite maison, issues et dépendances joignant d'un côté ledit Cleret et des autres aux domaines dudit lieu de la Chevallerie ci-dessus et ci-après expliqué ;

- plus une autre portion de terre en jardin et luzerne près la maison dudit lieu, contenant dix chaînées ou environ joignant d'une part au petit chemin qui communique audit chemin de Chemillé à Beaumont et d'autre part les dépendances dudit lieu de la Chevallerie ;

- plus une pièce de terre labourable contenant soixante chaînées ou environ, joignant d'un long le dernier article ci-dessous (dessus ?) d'autre long ledit chemin de Beaumont à Chemillé, d'un bout Sylvestre Gersant et d'autre bout au petit chemin tendant de la maison dudit lieu au grand chemin de Beaumont à Chemillé ,

- plus une autre pièce de terre labourable...

- plus une pièce de terre...

- plus une pièce de terre en labour, friche et broussaille...

- plus une pièce de terre labourable...

plus une autre pièce de terre labourable...

plus un pré en chenevrail situé au bas dudit lieu de la Chevallerie joignant d'un bout la rivière de Demée...

plus un pré clos de haies vives...

plus un morceau de vigne enclos de haies vives au lieu de Beauregard

tous les articles ci-dessus situés en la paroisse de Beaumont-la-Chartre

plus une pièce de terre labourable contenant quarante chaînées environ en la paroisse de Villedieu...

plus vingt-cinq chaînées de terre en pâture situées même paroisse

plus une pièce de terre unique contenant quinze chaînées environ située dans le clos... paroisse de Marçon

(...)

A noter que la majorité des articles de la vente relèvent du fief de la Velutière (?), les autres des fiefs du prieuré, de la commanderie des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, de Changé à Beaumont-La-Chartre et de la Marcellière à Marçon.

La confrontation de ce document avec le cadastre napoléonien établi en 1814 et ce que l'on observe aujourd'hui permet d'établir que de l'Ancien Régime subsiste seulement la grange construite sur la pente ; elle date probablement du XVIIIe siècle et elle était autrefois accolée à deux pièces à cheminée. L'étable à fenils a été construite après 1787 et avant 1814 (à la place d'un ancien logis ?) puisqu'elle figure sur le cadastre napoléonien. La maison d'habitation est construite au XIXe siècle. Les hangars agricoles sont récents.