Sur un fonds précédemment divisé et occupé par divers bâtiments, l'aubergiste François Hubert fit construire vers 1840 l'auberge alignée sur la route royale. Entre 1839 et 1865 sa fille Anne Hubert et son mari Noël Maurey, négociant, reconstruisirent un corps de communs à droite et sur le même alignement que le corps principal, des écuries à gauche, placées perpendiculairement à la rue et ouvrant sur la cour et des lieux d'aisances dans cette dernière. Le tout formait en 1865 l'auberge des Trois Rois du faubourg de la Bahine, distribuée pour le bâtiment principal en cave au sous-sol, cinq pièces à feu et deux cabinets au rez-de-chaussée, cinq autres pièces et quatre cabinets à l'étage, grenier sur le tout.
L'auberge fut louée cette même année par le département de la Sarthe pour servir de caserne à la gendarmerie à cheval de la ville. Le bail prévoyait la modification de la distribution et de certaines baies du corps principal (création d'une sellerie, transformation d'une fenêtre en porte), la création de deux chambres de sûreté et d'une buanderie et la reconstruction de l'écurie aux normes de la gendarmerie.
En 1918, le corps principal couvert de tuiles comprenait cinq logements de gendarmes distribués par deux corridors et deux escaliers. Les deux chambres de sûreté étaient lambrissées de bois. Les latrines en briques étaient couverte d'ardoises et les écuries en maçonnerie couvertes de tuiles comprenaient sept stalles. Un portail donnait depuis la route accès à la cour renfermant le puits. Achetée par le département de la Sarthe en 1922 et reliée à l’électricité en 1927, la gendarmerie fut ponctuellement réparée en 1929 (plancher en fer avec voûtains en briques par l'architecte manceau P. Grosch).
Désaffecté dans le 4e quart du XXe siècle après la construction de l'actuelle caserne rue Jean Moulin, l'édifice fut réaffecté en immeubles à logement et fortement remanié (transformation de portes en fenêtres, reconstruction des anciennes écuries).
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.