• inventaire topographique
Usine à papier dite moulin de la Courbe
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lude (Le) - Le Lude
  • Hydrographies le Loir
  • Commune Le Lude
  • Lieu-dit la Courbe
  • Cadastre 1811 K2 159 à 163 ; 1846 G5 486 à 489, 491 à 493 ; 2009 G5 229-230-237-243-244-247, 371 à 373, 376-377-379-384-385
  • Dénominations
    usine à papier
  • Appellations
    de la Courbe
  • Destinations
    maison, gite
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, logement d'ouvriers

La papeterie de La Courbe se situe en bordure du Loir, sur la rive gauche, à un point où le Ris Oui rejoint le Loir, formant un bassin et une chute d'eau naturelle, aménagée en barrage. Au Moyen Âge, un moulin à blé est implanté sur le site de la Courbe et dépend de la seigneurie voisine de la Roche Sevin, qui lui donne son nom. Le site est implanté sur l'ancienne commune de Saint-Mars-de Cré rattachée au Lude à la Révolution.

En 1849, Joseph-Claude Tonnelier fonde une usine à papier sur le site de La Courbe. La construction est confiée à Charles Callon, ingénieur. Elle allie la recherche du progrès technique à l'exigence architecturale. L'usine de la Courbe reçoit deux turbines, disposition moderniste par rapport à l'usine voisine des Navrans.

Incendiée en 1871, l'usine est totalement reconstruite en 1875 sur le modèle de la première usine. Après la Première Guerre mondiale, l'usine souffre de la concurrence économique. Le bâtiment principal est endommagé par un incendie en 1930 et le toit du bâtiment principal est remplacé par une terrasse. La production périclite dans l'Entre-deux-guerres et prend fin après la Seconde Guerre mondiale. En 1960, le site est vendu à la société Brodart et Topin, qui fabrique des livres de poche. La grande cheminée, devenue inutile et posant des problèmes de sécurité, est détruite peu après.

Le site est aujourd'hui en cours de restructuration.

L'usine de la Courbe est composée d'une dizaine de bâtiments, échelonnés sur la rive gauche du Loir.

Le bâtiment principal de l'usine, celui où se fabrique le papier, se compose de trois longs vaisseaux voûtés perpendiculaires à la rivière. Le vaisseau du centre était occupé par le système de transmission. Les deux vaisseaux latéraux recevaient les cuves en brique, percées en leur fond pour permettre l'écoulement des eaux usées. Les turbines sont installées dans le prolongement de ce bâtiment, sur la rive ou dans la rivière.

À l'extérieur, le bâtiment s'adapte aux habitudes architecturales de la région, avec une maçonnerie en tufeau et une couverture en ardoise. À l'intérieur, les maçonneries sont en briques afin de diminuer les vibrations des cylindres (ce qui a permis l'installation de la salle de travail au niveau supérieur).

Le bâtiment du couchage du papier, un peu en amont, séparé par une terrasse, a été construit sur les restes de l'ancien moulin et présente des pans de murs en remploi. Le bâtiment réservé au stockage des matériaux dangereux, plus en aval, à proximité immédiate de la rive, est construit dans un style néo-gothique et rappelle l'architecture religieuse.

À l'extrémité du site, se trouve la maison du directeur, entourée des maisons des contremaîtres, dans un ensemble appelé "la cité des riches". La maison du directeur est en calcaire, en pierre de taille, tandis que les maisons de contremaîtres, dans un souci de différenciation, sont en moellons de calcaire recouverts d'enduit. La maison du directeur se compose d'une cave voûtée et de deux niveaux, desservis par un escalier tournant en pierre. Des cheminées en marbre sont présentes dans la plupart des pièces d'habitation.

Les habitations d'ouvriers se situent complètement en amont du site. Elles sont construites sur l'ancienne métairie de Coëmont, qui appartenait elle aussi, au Moyen Age, aux seigneurs de la Roche Sevin. Les habitations d'ouvriers sont aujourd'hui unifiées en une seule maison avec retour d'angle.

  • Murs
    • brique
    • calcaire
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Énergies
    • énergie hydraulique
  • État de conservation
    désaffecté, inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Lors de son fonctionnement, l'usine de la Courbe, usine de taille moyenne, accueillait entre 80 et 100 ouvriers par jour. Joseph-Claude Tonnellier souhaitait conserver de petites structures, afin d'éviter un regroupement trop grand d'ouvriers dans un même lieu, ce qui, après la Révolution de 1848, aurait pu entraîner des revendications sociales. Le directeur demeurait sur le site. Les contremaîtres, ainsi qu'une partie des ouvriers, étaient également logés sur place. L'usine a été lourdement endommagée par la reconversion du site, avec percement de nouvelles baies sans rapport avec la conception originale et reconstruction de murs en parpaings. Une restrauration est commencée. Le troisième vaisseau a été restauré.

Bibliographie

  • "Papeteries Tonnelier, Louis Gaudineau et Veuve Germain. Usines de la Courbe (Le Lude) et de la Flèche" dans Illustration économique et financière. Numéro spécial, département de la Sarthe, n°12, déc. 1926. Andre (Louis) : "Papeteries sarthoises : histoire et patrimoine", 303 arts recherches et créations, n° 31, 1991, pp. 6-17 Coutard (André) : "Moulins du Loir" dans Moulins de la Sarthe, Société des amis des moulins de la Sarthe, 1993 Malidor, Le Lude au fil du Loir : projet de réhabilitation d'un site de 100 hectares (génie écologique, bâti ancien, tourisme, énergie hydraulique), Rapport de Médiation et environnement, 2002 Sénatore (Carole) : Les papeteries de Joseph-Claude Tonnelier : une industrie sarthoise du XIXe siècle. Mémoire de maîtrise d'histoire de l'industrie, 2000, université de Tours, 2 volumes.

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2009
Articulation des dossiers