Mention en 1469 de la terre des Mortiers et entre 1563 et 1579 de la maison et jardin du même lieu, où demeurait alors Cyprien Thoully, prêtre. Aux XVIe et XVIIe siècles, plusieurs aveux furent rendus à la châtellenie de Saint-Georges pour le domaine des Mortiers.
En 1778, le lieu, propriété de Louis François Le Roy de Grandmont, était composé d'une cour close de murs, accessible par un portail et renfermant les communs et les parties agricoles (pressoir surmonté d'un colombier, écurie avec bas-côté, fournil, cellier), d'un jardin avec puits et d'un verger donnant sur une grande marre ou mortier. Placé entre la cour et le jardin, le logis était distribué en cuisine, vestibule, deux chambres à feu, tour d'escalier, grenier sur le tout et pavillon distribué en deux cabinets hauts et bas. Les communs et les parties agricoles, groupés en trois bâtiments sur le plan cadastral de 1835, furent détruits après cette date.
Synthèse
Le logis en pavillon garni sur deux angles de la tour d'escalier et d'un corps de cabinets (garde-robe ?) date de la limite des XVIe et XVIIe siècle : la canonnière à rotule de la tour d'escalier est semblable à celles des églises de Nogent-le-Bernard et de Saint-Georges-du-Rosay, cette dernière fortifiée en 1590, et l'escalier en vis suspendu est identique à celui construit en 1624 par le maçon Jehan Viet dans la tour-clocher de cette même église. Deux lucarnes couronnaient peut-être l'élévation sur cour (linçoirs en place dans la charpente). Les aménagements de la cuisine (cheminée sur consoles en quart-de-rond, placard mural, porte dans l'angle vers la tour) et de la tour d'escalier (évier, latrines) datent probablement de la campagne de construction.
La pièce droite du rez-de-chaussée a été refaite au XVIIIe siècle (cheminée couverte d'un arc chantourné) et les deux cheminées de l'étage partiellement détruites au XIXe et XXe siècles (celle de la pièce droite remplacée en 1826 par une cheminée à piédroits de briques). Les deux consoles à volutes déposées dans le logis proviennent peut-être de l'une de ces cheminées.
Il ne subsiste des communs et parties agricoles qu'un vestige du fournil, dont la cheminée est portée par des consoles en quart-de-rond.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.