En 1808, mention de la tuilerie et en 1817 de la tuilerie des Epinaux. Vers 1830, l'écart du même nom est situé au carrefour d'un chemin rural et d'une avenue tracée sur la limite communale entre Saint-Cosme-de-Vair (aujourd'hui Saint-Cosme-en-Vairais) et Rouperroux, près de la ferme des Epinaux située sur cette dernière commune. Il est constitué, sur la commune de Saint-Cosme, de la tuilerie comprenant deux maisons, un fourneau, deux halles et des bâtiments ruraux, et sur la commune de Rouperroux d'une maison de maître construite à gauche du chemin, avec jardins d'agrément partiellement situés à Saint-Cosme, et d'une ferme et de trois maisons avec jardins d'utilité établies à droite du chemin. Tous ces édifices relèvent du domaine du château de Bonnétable. En 1836, l'écart compte 35 habitants dont 6 tuiliers au moins. En 1838, le logis de la ferme est converti en bâtiment rural, la maison de maître est modifiée (descente de classe d'imposition). En 1856, 4 maisons supplémentaires sont comptabilisées, sans doute après la division, mentionnée en 1891 seulement, de la maison de maître en deux maisons, et de deux des maisons à droite du chemin respectivement en deux et trois maisons. La troisième maison est augmentée vers 1901. A partir du milieu du XIXe siècle, la ferme prend le nom de Le Domaine. Le nombre de maisons reste globalement stable jusqu'en 1926 au moins (7 à 9 maisons selon les années et les sources), celles de la partie de l'écart relevant de Saint-Cosme-en-Vairais n'ont pas pu être dénombrées. Jusqu'à cette même date, l'écart est habité, à Rouperroux, par le régisseur ou directeur d'usine, les ouvriers et leurs familles, un garde-particulier et un à deux cultivateurs, soit 20 à 25 habitants en moyenne, et à Saint-Cosme par des tuiliers, également logés dans les fermes voisines appartenant au même propriétaire. Selon la tradition orale, les bâtiments de la tuilerie sont démolis dans les années 1950, peu après la fermeture de l'usine.
Synthèse :
La création de la maison de maître avec ses jardins et de la ferme est peut-être à rattacher au domaine proche de Chaumont (commune de Saint-Cosme-en-Vairais), appartenant à la famille de Montmorency, mais rien de permet d'affirmer qu'il préexistent à la tuilerie, peut-être créée vers 1808-1810. Celle-ci a joué un rôle notable, à l'échelle de l'aire d'étude et au-delà, dans la fourniture de matériaux de construction en terre cuite (gros-oeuvre, couverture, pavage), en particulier dans l'introduction de la brique creuse dans la construction au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Son existense a transformé au cours du XIXe et de la première moitié du XXe siècle ce qui était peut-être une maison de plaisance avec ferme en un écart de maisons d'ouvriers. Il ne subiste aucun vestige des bâtiments de l'usine. La maison 1, ancienne maison de maître puis maison du directeur de la tuilerie, peut dater de la première moitié du XIXe siècle. La maison 2, devenue logis de la ferme après la fermeture de la tuilerie (?), et les parties agricoles sont des constructions datant d'avant 1835 (partie de la souche de cheminée à la croupe pour le logis de la ferme), agrandies et remaniées au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle. Les maisons 2 et 3 ont été reconstruites dans la seconde moitié du XXe siècle.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.