Le lieu de Sables est, au XIIe siècle, associé à une famille, puis au milieu du XIIIe siècle à une seigneurie, désignée en 1388 comme châtellenie de Saint-Denis de Sables, relevant de la vicomté du Maine. En 1499, le site du château, détruit, est occupé par deux maisons avec estraiges, jardins, vergers ; la châtellenie a alors le droit de haute, moyenne et basse justice. Elle appartient en 1535 à Jean Goevrot, vicomte du Perche, médecin de François Ier, dit Monsieur de Sables. Il est précisé en 1568 que les deux maisons construites à l'emplacement du château jouxtent le cimetière et le jardin de la cure. En 1653, le lieu et métairie de La Grande-Maison de Sables, châtellenie et fief d'icelle, appartient à Marie Boivin, dame de La Davière à Courcemont. Les deux seigneuries sont ensuite réunies. En 1741, La Grande-Maison, métairie du domaine de La Davière, comprend un logis à trois chambres à cheminée, chambre froide, laiterie en bas-côté et grenier sur le tout, un second bâtiment à chambre à feu avec four à refaire à neuf et chambre froide avec cave dessous, une grange, un bâtiment comprenant deux étables, des toits à porcs, une cour avec puits. Le four est couvert d'un appentis, il est question de réparations à faire aux terrasses des planchers et aux couvertures de bardeaux et de tuiles. La plus grande partie de la ferme est détruite entre 1741 et 1835 : à cette date ne subsistent plus que le logis et les étables. Après 1835, le logis est complété par plusieurs corps de bâtiments en prolongement à l'est ou adossés à l'arrière, le fournil et la grange sont construits.
Synthèse :
Le château de Sables est probablement construit avant le milieu du XIIIe siècle, et détruit avant 1499. La Grande Maison, siège de la châtellenie jusqu'au milieu du XVIIe siècle, en occupe l'emplacement. Le logis est probablement l'une des maisons mentionnées en 1499 (porte à chambranle chanfreiné de l'élévation postérieure), les étables qui le prolongent à gauche correspondent vraisemblablement à la deuxième maison (pignon avec fruit et fenêtre à piédroit chanfreiné, emplacement de cheminée). La conversion en étables date d'après 1741, la 3e cheminée mentionnée a disparu. Les corps de bâtiments ajoutés au logis après 1835 sont des parties agricoles (étables, laiterie), l'élévation antérieure et la cheminée sont également remaniées. Dans la cour, les étables sont peut-être celles décrites en 1741. Le fournil date sans doute du 2e tiers du XIXe siècle (après 1835), la grange-étable-fenil de 1881 (date portée).
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.