En 1392, mention de la terre de La Houlerie. En 1730, le lieu de La Hollière appartenait à Pierre Desgranges, marchand à Nogent-le-Bernard. En 1740, les lieux et bordage de La Grande Haullière ainsi qu'une étable dans la cour de la Haullière, relevant censivement de la baronnie de La Ferté-Bernard, étaient couverts de tuiles et de bardeaux.
Vers 1835, il est fait mention de l'usine et fourneau à chaux de La Haulière qui semble inactive : le lieu était alors composé de huit bâtiments, dont un ancien fourneau. Quatre des bâtiments étaient divisés en sept maisons et une dizaine de bâtiments, et trois jardins, avec droit dans la cour commune traversée par le chemin de Bellou à Nogent. L'ensemble appartenait alors à sept propriétaires différents, dont les familles de tuiliers Gauvain et Ligot.
Entre 1835 et 1842 trois des maisons furent désaffectées en bâtiments. En 1846 le lieu abritait un ménage de cultivateurs avec un domestique et une fileuse, et trois ménages d’agriculteurs en 1906. En 1926, il fut décidé de déplacer le Chemin d’Intérêt Commun n°17 au nord de la ferme. A cette date cinq bâtiments dont le fourneau était déjà détruit, un sixième fut détruit et un autre reconstruit par la suite. En 1936, la ferme n'était plus exploité que par un ménage de cultivateurs et deux domestiques.
Synthèse :
L'ensemble d'édifices à cour commune, peu éloigné de la forêt de Goyette, semble avoir été formé, à une date inconnue, par la juxtaposition autour d'une même cour d'au moins une exploitation agricole, d'une tuilerie et de maisons pour les ouvriers de l'usine (?) groupées en deux bâtiments.
Il ne reste rien du four et des bâtiments de production de la tuilerie, probablement désaffectée depuis peu en 1835 au profit de l'usine voisine de La Petite Hollière (non étudiée), appartenant également à la famille Ligot.
Les maisons d'ouvriers étaient déjà en partie désaffectées et cadastrées comme bâtiments ayant droit à la cour commune en 1835. Il en subsiste une série de trois ou quatre maisons sous même faîte, construites en une ou plusieurs campagnes dans le dernier quart du XVIIIe siècle au plus tard, au vu de la porte haute couverte d'un arc surbaissé. L'une d'elle était en 1835 encore habitée par un tuilier, employé à l'usine du Rond à Bonnétable. Elles ont été réunies après cette date pour former le logis actuel de la ferme.
La grange-étable-fenil semble reprendre une large partie du gros-œuvre d'un bâtiment construit avant 1835 et également cadastré à cette date en deux maisons à gauche et trois bâtiments ou anciennes maisons à droite, dont les deux fenêtres percées dans le mur gouttereau postérieur pourraient être les vestiges. Le bâtiment a ensuite été réaffecté à un usage agricole et remanié, et la partie gauche peut-être reconstruite dans la deuxième moitié du XIXe ou à la limite des XIXe et XXe siècles (enduits différents sur le mur gouttereau postérieur et baies à chambranles en briques).
Dans le même temps, de nouvelles parties agricoles ont été créées au droit du logis : grange-étables à gauche, avant 1926 puisqu'elles suivent le tracé de l'ancien chemin désaffecté à cette date, et porcherie à droite, en deux campagnes, la première à gauche avant 1926, celle de droite en parpaings de mâchefer après cette date. La buanderie date du milieu du XXe siècle.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.