Données historiques
La terre et seigneurie de Maulaville, plusieurs fois mentionnée dans le dernier quart du XVIe siècle et appartenant vers 1660 encore à la famille fertoise Houeau ou Hoyau, n'était plus qualifiée que de métairie en 1692.
En 1835, la ferme, située aux confins nord-ouest de la commune, sur un chemin franchissant le ruisseau de l'Etang, comprenait cinq bâtiments, dont probablement une grange et un pressoir de part et d'autre du chemin d'accès. Cinq domestiques y étaient alors employés. Après cette date, la grange et le pressoir ont été détruit, deux bâtiments réunis et deux autres construits au nord et à l'est.
Synthèse
La partie droite du logis est une construction homogène comptant deux travées de pans-de-bois à décharges courtes appuyées sur le mur-pignon en maçonnerie de moellons portant la cheminée à consoles pyramidales, couverte d'une charpente à pannes sur embrèvement et distribuée en une seule pièce à feu. Elle fut édifiée peu après 1516 (date d'abattage des bois de construction automne-hiver 1515-1516). Les mortaises percés dans les poteaux de part et d'autre de la porte du mur gouttereau postérieur permettent de supposer l'existence d'un petit corps de bâtiment en pan-de-bois, peut-être une laiterie. Le désaxement de la trémie de la cheminée est vraisemblablement du à une reprise ultérieure du solivage du plafond.
Ce logis se poursuivait peut-être vers la gauche, comme le montre le débord de la panne faîtière au-delà de l'ancien pignon extérieur, selon des dispositions qui restent inconnues : pièce supplémentaire ou simple auvent auvent abritant un escalier d'accès au comble placé contre le pignon, qui aurait alors fonctionné avec la porte percée à droite du poinçon de la ferme de rive du pignon ? L'absence de trémie dans le plafond de la pièce à feu renforce cette hypothèse. Qui qu'il en soit, cette construction fut remplacée, sans doute au XVIIe ou XVIIIe siècles par une extension du logis réalisée en pan-de-bois à décharges longues, réalisée avec des bois de réemploi provenant d'arbres abattus en trois campagnes différentes au milieu du XVe siècle. L'actuel escalier d'accès au comble, donnant sur une porte créée à gauche du poinçon de l'ancienne ferme de rive, date de cette campagne de travaux.
Les étables en pan-de-bois, non datées, furent remaniées côté cour en maçonnerie de moellons, avec portes jumelées à chambranles en pierre de taille, au XVIIIe ou dans le premier quart du XIXe siècle (avant 1835).
La ferme fut augmentée en plusieurs campagnes successives dans le milieu et la seconde moitié du 19e siècle. D'une part, la construction d'une étable supplémentaire en maçonnerie de moellons a réuni sous un même faîte les étables et le logis. Ce dernier fut complété d'une grande laiterie (partie gauche ancienne), ainsi que d'un fournil à cheminée à consoles à talons sous l'appentis abritant l'ancien four à pain. D'autre part, de nouvelles parties agricoles ont été construites dans la cour : étables-cellier à l'emplacement du pressoir, et porcheries-remise en réutilisant peut-être une partie agricole antérieure à 1835 (porte à chambranles en pierre de taille à droite). Dans la première moitié du XXe siècle (?), la partie gauche des étables a été remaniée en écurie (porte à chambranles en briques). Au milieu du XXe siècle (après 1949) la grange fut détruite et la remise isolée construite.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.