En 1835, le fonds était composé de deux parcelles, l'une irrégulière flanquant la Rue Haute, l'autre régulière en jardins. La première parcelle était bordée par cinq bâtiments, deux mitoyens sur la rue, deux non contigüs au nord et un grand au sud, percés au total de 17 portes et fenêtres.
En 1893, Alexandre Guilbert, boucher et propriétaire, déclarait la construction d'une boucherie, d'un abattoir et d'une buanderie. Le fonds fut divisé avant 1908 par distraction du grand bâtiment sud et d'une partie de la cour. A cette date, un porche commun avec poterne desservait les deux fonds, l'accès à la cour se faisait par un portail latéral créé sur la nouvelle limite parcellaire ou par un portail entre la cour et les jardins. Le logis, sur rue, était distribué au rez-de-chaussée en corridor central, boutique puis salle à manger à gauche et pièce à droite, divisée par une cloison et réservée par la propriétaire. De nouveaux bâtiments (cuisine en retour d'équerre du logis, puis clapier, fosse à engrais, bergerie et toits à porcs) bordaient la nouvelle délimitation de la cour, les deux bâtiments nord, augmentés, étaient distribués en fournil (également réservé), hangar, communs (lieux et cellier), charcuterie et écuries, puis tuerie et deux étables. En 1909,on tuait par semaine dans l'abattoir pavé de briques doubles à fougères, une vache, un veau, un mouton et un porc, l'aire de la charcuterie était en béton cimenté. La boucherie aurait fermée dans le 4e quart du XXe siècle.
Synthèse
La composition d'ensemble connue en 1835 (cour accessible depuis la rue par un porche, grand logis sur rue et nombreuses dependances) évoque les dispositions d'une auberge. Les divisions parcellaires de la maison et du jardin témoignent de l'usage mixte de l'édifice dans le 1er quart du XXe siècle (partie louée en maison et boucherie et partie réservée par le propriétaire).
Le logis, qui a peut-être un fonds ancien (percements irréguliers de l'élévation sur cour et charpente), a été entièrement remanié dans le 4e quart du XVIIIe siècle. Il en subsiste le second niveau de l'élévation sur rue et l'escalier à balustres plats. Au nord, le fournil en retour d'équerre et la partie centrale des communs, percée de portes couvertes d'un linteau délardé en arc segmentaire et de la porte-haute à fronton pignon orné d'un bonnet phrygien, datent de cette même campagne. Les autres corps de bâtiments, à chambranles de baies en briques, ont été construits dans le 4e quart du XIXe siècle. Le premier niveau de l'élévation sur rue du logis a été refait dans le 4e quart du XXe siècle, après la fermeture de la boucherie.
Le corps de porche, encore visible sur des cartes postales de la première décennie du XXe siècle, a été remplacé peut après cette date par la maison du 13, rue de la Poste.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.