Mention en 1406 d'un sieur de Champcenay, d'un autre en la paroisse de Contres-en-Verays en 1472, et en 1484 de Jehan de Saint-Père, écuyer, seigneur, entre autres, de Nogent-le-Bernard et de Chansonnay. La terre, fief et seigneurie de Chansonnay, qui appartenait avant 1646 à la famille Joubert, s'étendait largement sur la paroisse de Contres (actuellement saint-Cosme-en-Vairais) dont elle incluait le village, l'église et le cimetière. Elle relevait pour partie de la seigneurie de l'Etang à Saint-Cosme-en-Vairais, dans le domaine de laquelle elle fut ensuite intégrée : en 1796, le Grand Champsonnay, saisi sur la famille Dubois des Cours, ex-seigneurs de l'Etang, fut vendu comme Bien National avec 89 journaux de terres labourables et 32 hommées de pré.
Dans les années 1840, la ferme du Grand Chansonnay, située près du ruisseau et d'étangs du même nom, comprenait six bâtiments grossièrement répartis autour d'une cour. Onze domestiques y travaillaient. L'un des bâtiments fut détruit après cette date et deux autres ajoutés à l'extérieur de l'ancienne cour. Selon la tradition orale, un escalier intérieur en bois, détruit dans le dernier quart du XXe siècle, donnait accès à l'étage du logis.
Synthèse
L'édifice est un ancien manoir converti en ferme au plus tard à la fin du XVIIIe siècle. La cour bordait un ancien chemin disparu. L'analyse du logis est rendue difficile du fait du remaniement complet du rez-de-chaussée et de l'impossibilité d'observer l'élévation postérieure, masquée par les corps en appentis. Il pourrait s'agir d'un ancien logis à salle (pièce 1 (?) et 2) et chambre (pièce 3) hautes sous charpente, construit au XIIIe ou XIVe siècle au vu des cheminées des pièces 2 et 3, peut-être en deux étapes (différences des piédroits et consoles de ces mêmes cheminées). La cheminée de la pièce 1 a été installée ou refaite dans la 2e moitié du XVe siècle, et, peut-être dans la même campagne, la charpente refaite (charpente à chevrons porteurs et pannes) et l'étage couvert d'un plafond. L'escalier intérieur disparu donnait dans la pièce 2. Aucune trace d'un accès plus ancien à l'étage n'a été vue, si ce n'est les vestiges d'une éventuelle porte dans le gouttereau postérieur, donnant dans la pièce 3.
Le porche de la grange et le colombier qui le surmonte datent du milieu du XVIe siècle. La porte charretière était couverte d'un arc (sommier droit en place). La grange-étable, qui a pu également abriter un logement de domestique (fenêtre dans le gouttereau postérieur), a été largement refaite au XVIIIe siècle (surélévation et peut-être agrandissement). Ses dimensions (environ 28 m x 10 m) sont remarquables.
Les autres parties agricoles ont été construites avant 1835 et remaniées après cette date, à l'exception de la porcherie et du fournil, bâtis dans la 2e moitié du XIXe siècle à l'extérieur de l'ancienne cour.
Photographe, Service Patrimoine, Région Pays de la Loire.