Dossier d’œuvre architecture IA53004545 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Demeure dite château, les Place
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Azé
  • Commune Daon
  • Lieu-dit les Places
  • Cadastre 1811 D1 397  ; 2022 D 466, 469, 786 à 790
  • Dénominations
    demeure
  • Parties constituantes non étudiées
    communs, parc, mur de clôture, portail, orangerie

Il n'est pas établi que les Grandes-Places, qui occupaient le site de la ferme du château actuel, aient pu être le siège d'un fief sous l'Ancien Régime. Ni la carte de Cassini ni aucun autre document ne font état d'une seigneurie. A partir du début du XVIIe siècle, certains membres de la famille Trochon, édiles et magistrats castrogontériens, s'intitulaient "des Places" pour se différencier des autres branches de la famille constituées semble-t-il à partir de la succession de Lancelot Trochon, maire de Château-Gontier mort en 1609. Ce dernier semble avoir hérité des Places par sa mère Renée de Faye (?). A sa suite, l'avocat Michel Trochon est propriétaire des Places dans les années 1610. Son fils homonyme épouse à Daon en 1629 Françoise Le Cercler. Dans les années 1660, Pierre Trochon, élu en l'élection de Château-Gontier et époux de Marie Maugin, est "sieur des Places", puis René Trochon dans les années 1670-1680, puis René-Louis Trochon, avocat au présidial de Château-Gontier et son épouse Françoise Le Tessier au début du XVIIIe siècle, puis son fils du même nom et Marie-Anne Rigault qu'il épouse en 1732.

En 1769, René Trochon, conseiller en l'élection de Château-Gontier, rendait aveu à la châtellenie de Daon pour "une maison pour le maître avec jardin, terrasse, vivier et d'une maison pour le métayer, trois granges, aireaux, issues, le tout en un tenant". L'année suivante, il laissait la métairie des Grandes-Places et la closerie des Petites-Places à sa sœur Renée. En 1811, à la levée du cadastre napoléonien, le domaine appartient à François de Cheverus et son épouse Mme Quentin de Vassé, résidant à Angers. Il est intéressant de noter que la propriété comptait déjà jardins et vergers, ainsi que l'étang trapézoïdal auprès duquel se trouvait un petit pavillon de jardin carré (disparu). En 1835, Jean-Marie-Théodore Foucault des Bigottières, propriétaire à Château-Gontier, capitaine des dragons et chevalier de la Légion d'honneur en 1813, rachète les Places à Julie de Cheverus et son époux Louis-Gérard d'Estriché de la Barre. La propriété passe ensuite à sa fille Marie-Mathilde et à son gendre Jean-André Coustard de Souvré (1808-1878), maire de Daon.

La maison à trois travées du côté des communs serait, semble-t-il, cette maison de maître, comme l'avancent l'abbé Angot et l'instituteur communal dans les années 1890. Celle-ci figure sur le plan cadastral de 1811, entourée de bâtiments aujourd'hui disparus. La façade, la porte à bossages, les ouvertures à encadrements saillants et harpes apparentes, les lucarnes en arc segmentaire s'apparentent à des demeures du XVIIIe siècle identifiées en Haut-Anjou, notamment à Châteauneuf-sur-Sarthe (Ronan Durandière). Peut-être la maison était-elle destinée à compter cinq travées, d'où le déséquilibre de la façade non ordonnancée. Il reste qu'une nouvelle construction signalée dans le registre des matrices cadastrales pour l'année 1877 pour cette parcelle est difficilement explicable, à moins qu'il ne s'agisse d'un bâtiment de la ferme reconstruits avec l'édification du château.

La construction du château actuel, légèrement plus au nord, est signalée dans les matrices cadastrales pour l'année 1880, au nom de Mathilde Mathilde Coustard de Souvré, baronne de Romain (1836-1905), veuve d'Armand de Soucanye de Landevoisin mort en 1870, puis de Charles-Henri de Romain de Beaurieux mort en 1878. De leur côté, l'abbé Angot et l'instituteur communal situent la construction entre 1869 et 1872 pour l'un, 1870 et 1875 pour l'autre. Selon Angot, l'architecte serait l'angevin Gustave Tendron, ancien associé d'Edouard Moll. L'instituteur communal écrit en 1899 : "la belle uniformité de cette demeure aux proportions vastes et harmonieuses, la décoration intérieure, le riche mobilier, la collection de tableaux et des tapisseries en font une des plus belles résidences de la contrée. Le magnifique parc au milieu duquel a été édifié le château moderne, d'une contenance de 15 hectares, est aussi remarquable par ses plantations d'arbres d'espèces rares et variées que par la perspective de son intelligente disposition". Ce parc semble avoir été orné de fabriques comme l'indique la presse en 1912, relatant parmi les faits divers le décès d'un enfant dans l'effondrement d'un petit pavillon de structure légère. Au décès de la baronne de Romain, la propriété passe à son fils aîné Armand Soucanye de Landevoisin, dont la famille demeure propriétaire tout au long du XXe siècle.

Le domaine des Places se trouve à la sortie du bourg de Daon, en direction de l'est. Il est établi au sommet du coteau de la vallée de la Mayenne, mais n'entretient pas de lien visuel avec la rivière. Il comprend un vaste parc au cœur duquel s'inscrit une grande demeure dite château. En marge de la propriété au sud se trouvent un second logis aujourd'hui à l'abandon et des communs, pour certains ruinés.Le domaine des Places se trouve à la sortie du bourg de Daon, en direction de l'est. Il est établi au sommet du coteau de la vallée de la Mayenne, mais n'entretient pas de lien visuel avec la rivière. Il comprend un vaste parc au cœur duquel s'inscrit une grande demeure dite château. En marge de la propriété au sud se trouvent un second logis aujourd'hui à l'abandon et des communs, pour certains ruinés.

La demeure principale, dite château, est orientée à l'est et à l'ouest. L'élévation ordonnancée est parementée en brique, tandis que la pierre de taille de tufeau est réservée aux angles et aux encadrements de baies harpés, ainsi qu'aux bandeaux, corniche et lucarnes à frontons cintrés ; les toits brisés sont couverts d'ardoise. La partie centrale est double en profondeur et possède trois travées de chaque côté avec un léger avant-corps médian. Le bâtiment est flanqué, au nord et au sud, de deux ailes faiblement saillantes vers l'ouest, et à pans coupés vers l'est. Cette architecture, pourtant très mesurée, donne aux deux façades principales du château un aspect bien différent.

Du côté de l'entrée, à l'ouest, la composition met en valeur la travée centrale, simulant un pavillon par sa forte saillie et sa couverture pentue qui domine l'échelonnement des toits. Le rez-de-chaussée, entièrement en pierre de taille, est percé de trois ouvertures en plein cintre ; l'étage alterne les assises de brique et de tufeau et est couronné par une lucarne très développée. Du côté opposé, à l'est, la travée centrale bénéficie également d'un traitement particulier, avec assises alternées de brique et de pierre, frontons sculptés et grande lucarne à larges ailerons. Néanmoins, l'originalité de cette façade se porte sur les deux ailes, dont la saillie à trois pans plus prononcée qui enserre un large perron évoque des bow-windows largement ouverts sur le parc.

Portées hors de la vue du château par un bosquet, les dépendances sont orientées vers la route qui longe la propriété au sud. L'ancienne maison de maître sans doute devenue par la suite logement des fermiers présente une façade à trois travées non ordonnancées. L'élévation est en moellons enduits et les décors, encadrements, corniche, lucarnes sont en pierre de taille. La porte principale, à droite, présente un décor à bossages et un larmier mouluré. Les autres ouvertures possèdent un encadrement saillant nu et des harpes apparentes.

Les vastes communs incluent de grands bâtiments de plan symétrique partiellement visibles depuis la voie publique. L'ancienne écurie de plan rectangulaire et perpendiculaire à la route, dont l'axe est matérialisé par un pignon couvert ajouré d'un oculus, présente des fenêtres demi-circulaires à arc en brique et appui et tufeau. Les portes sont cintrées et présentent des piédroits en parpaings de brique. Un bâtiment adossé à la route, également axé sur un pignon couvert, possède quant à lui deux ailes en retour. Les vestiges accolés sont ceux d'un chenil ou d'un poulailler. Un second bâtiment longeant la rue (grange ?) et un autre en retrait peu visible (logement ?) complètent l'ensemble. Un puits à margelle circulaire en pierre de taille est visible au centre de la cour.

Ceinturé d'arbres sur tout son périmètre, le parc à l'anglaise est ponctué de bosquets. Une petite orangerie voisine avec le château.

La demeure principale, dite château, est orientée à l'est et à l'ouest. L'élévation ordonnancée est parementée en brique, tandis que la pierre de taille de tufeau est réservée aux angles et aux encadrements de baies harpés, ainsi qu'aux bandeaux, corniche et lucarnes à frontons cintrés ; les toits brisés sont couverts d'ardoise. La partie centrale est double en profondeur et possède trois travées de chaque côté avec un léger avant-corps médian. Le bâtiment est flanqué, au nord et au sud, de deux ailes faiblement saillantes vers l'ouest, et à pans coupés vers l'est. Cette architecture, pourtant très mesurée, donne aux deux façades principales du château un aspect bien différent.

Du côté de l'entrée, à l'ouest, la composition met en valeur la travée centrale, simulant un pavillon par sa forte saillie et sa couverture pentue qui domine l'échelonnement des toits. Le rez-de-chaussée, entièrement en pierre de taille, est percé de trois ouvertures en plein cintre ; l'étage alterne les assises de brique et de tufeau et est couronné par une lucarne très développée. Du côté opposé, à l'est, la travée centrale bénéficie également d'un traitement particulier, avec assises alternées de brique et de pierre, frontons sculptés et grande lucarne à larges ailerons. Néanmoins, l'originalité de cette façade se porte sur les deux ailes, dont la saillie à trois pans plus prononcée qui enserre un large perron évoque des bow-windows largement ouverts sur le parc.

Portées hors de la vue du château par un bosquet, les dépendances sont orientées vers la route qui longe la propriété au sud. L'ancienne maison de maître sans doute devenue par la suite logement des fermiers présente une façade à trois travées non ordonnancées. L'élévation est en moellons enduits et les décors, encadrements, corniche, lucarnes sont en pierre de taille. La porte principale, à droite, présente un décor à bossages et un larmier mouluré. Les autres ouvertures possèdent un encadrement saillant nu et des harpes apparentes.

Les vastes communs incluent de grands bâtiments de plan symétrique partiellement visibles depuis la voie publique. L'ancienne écurie de plan rectangulaire et perpendiculaire à la route, dont l'axe est matérialisé par un pignon couvert ajouré d'un oculus, présente des fenêtres demi-circulaires à arc en brique et appui et tufeau. Les portes sont cintrées et présentent des piédroits en parpaings de brique. Un bâtiment adossé à la route, également axé sur un pignon couvert, possède quant à lui deux ailes en retour. Les vestiges accolés sont ceux d'un chenil ou d'un poulailler. Un second bâtiment longeant la rue (grange ?) et un autre en retrait peu visible (logement ?) complètent l'ensemble. Un puits à margelle circulaire en pierre de taille est visible au centre de la cour.

Ceinturé d'arbres sur tout son périmètre, le parc à l'anglaise est ponctué de bosquets. Une petite orangerie voisine avec le château.

  • Murs
    • brique
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés croupe brisée
    • croupe polygonale
  • État de conservation
    inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; 109 J 22. Aveu de la châtellenie de Bréon-Subert en Daon rendu au roi, 1769.

  • Archives départementales de la Mayenne ; MS 80/23-5. Monographie communale de Daon, par l'instituteur Th. Martin, 1899.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 145-146, 564, 1481. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de la commune de Daon, XIXe-XXe siècles.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 222 Q 86 et 87. Vente de la métairie des Places et des closeries de la Courtillerie et de la Tremblaye à Daon à Jean-Marie-Théodore Foucault des Bigottières, 1835.

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

  • JOUBERT, André. Recherches historiques sur Daon et ses environs. Château-Gontier : Leclerc, 1879.

    p. 66

Périodiques

  • Laval Républicain. Article concernant l’effondrement d’un pavillon de jardin au parc du château des Places à Daon, avril 1912.

Documents figurés

  • Collection de cartes postales anciennes des communes de la Mayenne. (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.