Dossier d’œuvre architecture IA53004476 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Maison de maître dite manoir
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Azé
  • Commune La Roche-Neuville
  • Lieu-dit la Françoisière
  • Cadastre 1833 B3 953-954  ; 2022 B 595, 1198
  • Précisions anciennement commune de Loigné-sur-Mayenne
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de maître
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, dépendance

Peu d'archives font référence à l'histoire de la Françoisière : selon l'instituteur Mautaint dans sa monographie communale en 1899, la faute pourrait en incomber à une fermière du lieu qui aurait découvert une liasse de papiers lors de travaux, qu'elle se serait empressée de détruire n'y voyant aucun intérêt pour elle. Selon le même auteur, on trouverait à cet endroit, dans le lit de la Mayenne, les traces d'une voie romaine. La carte archéologique semble confirmer la présence de cette voie près de la Françoisière, où un paysan aurait également découvert en 1822 de nombreuses monnaies romaines. Des cercueils en calcaire coquillier et en plaques de schiste sont par ailleurs signalés "en grand nombre près de l'Erable et de la Françoisière". Un enclos de datation indéterminée aurait de plus été repéré. En l'absence de fouilles archéologiques, il est difficile de tirer des conclusions de ces différentes informations, si ce n'est qu'il existait vraisemblablement un ancien franchissement de la rivière en cet endroit.

Mais la pauvreté des sources archivistiques concernant la Françoisière laisse planer l’incertitude sur la nature réelle du lieu. Sur la carte de Jaillot de 1706, c’est un manoir ; sur la carte de Cassini du milieu du XVIIIe siècle, c’est une simple ferme. L’abbé Angot évoque d’abord un fief mouvant de Château-Gontier, puis se montre plus prudent : le chartrier de la Roë évoque en 1660 la closerie de Corberay "à présent appelée la Françoisière". Autour de 1650, le propriétaire est "noble homme Charles Foureau, sieur de la Françoisière, conseiller du roi et lieutenant général au siège présidial de Château-Gontier", qui aurait vraisemblablement renommé le lieu en l’honneur de son épouse Françoise Héliant. Le couple est probablement commanditaire de la construction de la demeure actuelle, datable du XVIIe siècle. Charles Foureau est inhumé au cimetière Saint-Rémy à Château-Gontier le 6 avril 1669, son fils également prénommé Charles est écuyer et commissaire aux montres de la maréchaussée au début du XVIIIe siècle. L'inscription visible au-dessus d'une porte (auparavant en appui de fenêtre d'après Angot), Extra Annis Solisque Vias, est un extrait de l’Enéide de Virgile (livre VI, verset 797), que l’on peut traduire par "Par-delà le parcours de l’année et du soleil" : la formule, qui exprime la suspension du temps dans une retraite champêtre, confirme la vocation de maison de campagne de la Françoisière.

Le logis et des dépendances aujourd'hui disparues figurent sur le plan cadastral napoléonien de 1833, date à laquelle la métairie de la Françoisière appartient à la famille Syette de Villette, résidant à Angers. Elle change régulièrement de mains aux XIXe et XXe siècles. En 1854, elle est vendue pour être rattachée au château de Neuville en Saint-Sulpice, propriété Cadock puis Penfentenyo de Cheffontaines. Sa mise en vente en 1884 précise qu'elle est exploitée à colonie partiaire par le sieur Civelle ; elle comprend un corps principal avec "la maison du colon, une chambre à côté, grenier à grain au-dessus ; une ancienne maison de maître, distribuée de trois pièces au rez-de-chaussée, trois pièces au premier étage, greniers aux combles et d'une cave derrière ce bâtiment" ; mais aussi deux toits à porcs, deux étables, grange, grenier à fourrages, écurie, loge pour les voitures, loge pour le pressoir, loge garde-monceaux, four et puits". La métairie et ses terres forment un domaine d'environ 18 hectares.

En 1886, la métairie est achetée par un professeur au collège de Château-Gontier et à la faculté des sciences de Rennes, Lucien-Louis Daniel. La propriété passe ensuite à la famille Renaud à Gorron. Après une période d'abandon, la maison devient le siège d'une vaste ferme avicole appartenant à la famille Béghin ; de grands poulaillers industriels sont construits à proximité. Suite à la faillite de l'entreprise, la Françoisière redevient une maison de loisirs pour un médecin de Château-Gontier qui fait aménager les étangs. Les propriétaires suivants font restaurer la maison et construire une nouvelle aile en retour du logis entre 2001 et 2003. Les actuels propriétaires poursuivent la rénovation intérieure, la réhabilitation du site et l'aménagement progressif de jardins tout en tenant des chambres d'hôtes.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Secondaire : 1er quart 21e siècle

Le logis, orienté au sud, est construit perpendiculairement à la Mayenne qui coule à moins de cent mètres de distance. Il possède un étage carré, trois travées d’ouvertures, un toit à longs pans et à croupes et une haute souche de cheminée en briques. L'une des portes est surmontée d'un oculus, l'autre d'un bloc gravé La Françoisière - Extra Annis Solisque Vias. L'intérieur n'a pas conservé d'éléments anciens si ce n'est la charpente à chevrons porteurs. Le bâtiment en rez-de-chaussée accolé à l'est pourrait être une ancienne dépendance (?), tandis que l'aile en retour à l'ouest est de création récente. Les étangs et les jardins sont également des créations contemporaines.

  • Murs
    • schiste moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours en charpente
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • ANGOT, Alphonse-Victor (abbé). Épigraphie de la Mayenne. Laval : A. Goupil, 1907.

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; MS 80/24-4. Monographie communale de Loigné-sur-Mayenne, par l'instituteur Mautaint, 1899.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 222 Q 393. Vente de la métairie de la Françoisière en Loigné, 14 octobre 1874.

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

  • ANGOT, Alphonse. La Mayenne : sites, monuments et souvenirs du département.

  • CHAUSSIS, Gilbert. La Mayenne de village en village. Laval : Siloë, 1984-1988.

    t. 4, p. 140-141
  • NAVEAU, Jacques. La Mayenne. Paris : Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ; Ministère de l'Education Nationale et de la Culture, 1992. (Carte Archéologique de la Gaule ; 53).

Périodiques

  • La Gazette de Château-Gontier. Article concernant la vente des fermes de Neuville, notamment la Françoisière à Loigné-sur-Mayenne, 17 juillet 1884.

Documents figurés

  • Plan cadastral napoléonien de Loigné-sur-Mayenne, 1833. (Archives départementales de la Mayenne ; 2 P 2731).

Documents multimédia

  • Site internet : http://www.la-roche-neuville.mairie53.fr/ [consult. 15/06/2022].

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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