Dossier d’œuvre architecture IA53004370 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Maison de maître, le Bois-Goude
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Villaines-la-Juhel
  • Commune Pré-en-Pail-Saint-Samson
  • Lieu-dit le Bois-Goude
  • Cadastre 1838 C12 17 à 25  ; 2021 YK 37 38 40 41 46 77 à 80
  • Précisions anciennement commune de Pré-en-Pail
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de maître
  • Parties constituantes non étudiées
    dépendance, hangar agricole, cour, étang, ferme

L'ensemble des bâtiments, à l'exception de la dépendance en fond de cour et du hangar ajoutés à la fin du XIXe siècle, figure sur le plan cadastral napoléonien de 1838. La maison de maître du Bois-Goude a été datée, par l'étude dendrochronologique de l'escalier, des années 1691-1695. Les dépendances agricoles ont toutefois été largement remaniées dans la 2e moitié du XIXe siècle, puis dans la 2e moitié du XXe siècle et le 1er quart du XXIe siècle, pour l'aménagement d'habitations et de garages. Le site demeure néanmoins d'un grand intérêt, s'agissant de la seule demeure de ce type repérée à proximité de la rivière Mayenne au nord du département. L'absence de preuves quant à l'existence d'une seigneurie ne permet pas de parler de manoir, néanmoins il faut signaler l'existence d'une plaque de cheminée aux armes de la famille de Froulay, dont le lien avec le domaine n'a toutefois pu être corroboré par aucun document.

Les quelques renseignements concernant l'histoire du Bois-Goude sont fournis par l'abbé Angot, à partir du début du XVIIIe siècle : le premier propriétaire connu, Nicolas Gautier, curé de La Lacelle puis de Saint-Samson, vend en 1734 à Jean Gautier des Vaux de La Ferté-Macé. Le domaine, apparemment rapidement scindé en deux, est ensuite vendu à François et Jean Louveau-Dassé en 1754. Il se trouve propriété en 1784 d'Anne Gautier, femme de Jean Trottier, receveur des aides à Pré-en-Pail, en 1788 de Mathurin Louveau, maître de poste, et de Michel Lefaux, notaire à Hambers. Angot ne donne pas la source de ses informations, et les quelques sondages réalisés dans les papiers de l'étude notariale de Pré-en-Pail n'ont rien livré. Dans la 2e moitié du XVIIIe siècle, Davelu fait figurer "Boisgoude" parmi les maisons notables de Pré-en-Pail. L'étang, peut-être aménagé dès la construction de la maison, pourrait avoir eu dès l'origine une fonction d'agrément. Il ne reste du jardin, entre la demeure et l'étang, que les murs de clôture.

En 1838, le cadastre nous apprend que le Bois-Goude est alors divisé en trois propriétés, avec logements et jardins. La maison de maître est scindée entre un certain François Boulard et la veuve Eugène Champion, également propriétaire de l'étang. François Louveau-Dassey possède quant à lui dans la petite maison au bout des bâtiments de ferme. Une carte postale du début du XXe siècle semble indiquer que l'étang du Bois-Goude, dont l'aménagement est peut-être contemporain de la maison, était alors sans doute un but de promenade et un lieu de loisir pour la bonne société de Pré-en-Pail, qui pouvait y faire des promenades en barque à proximité du bourg : c'est peut-être à cette époque que l'île artificielle, non visible sur le cadastre ancien, est aménagée.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 17e siècle, 2e moitié 19e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle
  • Dates

Les bâtiments sont organisés autour d'une cour trapézoïdale. La maison de maître possède une façade orientée sur la cour, au nord-ouest, et une orientée sur l'étang, au sud-est, chacune à trois travées. La maçonnerie, enduite partiellement, est en moellons de schiste et en pierre de taille de granite pour les encadrements d'ouvertures et chaînages d'angles. La toiture couverte d'ardoise est à longs pans et à croupes. D'une grande sobriété, la maison n'est animée par aucun décor d'architecture. Elle est flanquée de deux bâtiments plus bas, anciennes dépendances remaniées en parties habitables. La porte en bois d'origine, surmontée d'une imposte grillée (les traces de grilles apparaissent également aux fenêtres du rez-de-chaussée), donne sur l'escalier, placé dans une cage rectangulaire en pan-de-bois dont l'enduit imite la pierre de taille. L'escalier en bois, tournant à droite autour d'un vide central, s'appuie sur les murs et sur un poteau montant de fond placé dans l'angle sud-est ; les garde-corps sont pourvus de balustres. L'ouvrage, presque entièrement pourri dans sa partie supérieure, semble malheureusement condamné à disparaître.

Le grand corps de bâtiments face à la demeure, couvert d'ardoise, de tôle et de tuile mécanique, porte la trace de plusieurs agrandissements successifs (chaînages). Les ouvertures possèdent des linteaux en granite ou en bois. On note également la présence d'une lucarne gerbière. Une vaste grange occupe la partie centrale, flanquée d'anciennes étables partiellement remaniées. Un logement est visible à droite, mais les pierres des encadrements des baies de l'étage sont des éléments de remploi. La remise en fond de cour présente une large ouverture à linteau de bois et d'autres baies régulièrement harpées, de petites ouvertures en demi-cercle encadrées de briques, ainsi que des trous à pigeons percés sous le toit. En dehors de la cour se trouve un grand hangar sur poteaux de bois partiellement maçonné, à ouverture sur pignon (le sommet du pignon présente un bardage vertical), couvert de tôle.

La demeure présente un lien intime avec l'étang situé en bas du jardin, aménagé sur un modeste ruisseau affluent de la Mayenne, dans lequel elle se reflétait, aujourd'hui ceinturé par un rideau d'arbres. Une petite île est aménagée au centre. Une croix de chemin en béton est postée à l'angle de la propriété.

  • Murs
    • schiste moellon enduit partiel
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

  • DAVELU, Pierre-François. Répertoire topographique et historique du Maine. [Ouvrage manuscrit]. 1766-1774

Documents figurés

  • Collection de cartes postales anciennes des communes de la Mayenne. (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi).

  • Archives départementales de la Mayenne; 3 P 2776. Plan cadastral napoléonien de Pré-en-Pail, 1838.

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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