La reconstruction du Pont du Hazay est précisément documentée par le chartrier des seigneurs de Lassay, à qui incombait l'entretien des ponts de la châtellenie sous l'Ancien Régime. En 1740, une lettre est écrite à la marquise de Lassay pour l'informer du mauvais état de ce pont. Le 4 mai 1747, Charles Queudeville, arpenteur du roi et du duc d'Orléans, dresse un mémoire où il constate le risque d'effondrement du pont du Hazay où l'on "ni peut passer qu'à pied seulement et en danger". Il juge les piles dans un état trop mauvais pour être restaurées. En raison du fait qu'un bras d'eau s'est formé entre le pont et la rive normande, une adjonction avait dû être ajoutée. Il préconise donc de reconstruire le pont plus à l'ouest, à un endroit où les berges sont plus stables. Des parcelles de terre sont alors acquises afin de dévier la route vers le futur pont.

Le devis dressé indique les matériaux d'origine, qui pour partie ont disparu : 3 grosses poutres de bois sont soutenues par 2 buttées et 4 piles de pierre de taille et moellon des environs de Lassay, liaisonnées de mortier et chaux. Le sable est prélevé dans la rivière, la chaux provient des fourneaux d'Alençon et les matériaux anciens sont remployés autant que possible. Le marché de construction est passé le 23 mai 1747, devant Gabriel Dautre, notaire à Lassay, entre Mr. Du Tertre, procureur du marquis de Lassay, et François Lamboust, maçon de Lassay, et François Vidart, charpentier.

Le pont menace ruine en 1837 et est restauré en 1838. Il est par la suite à nouveau fortement restauré au cours de la 2e moitié du XXe siècle.