L'entreprise mancelle Barrier et Neveu ouvre la carrière de la Kabylie en 1858 en bordure de la voie ferrée Paris - Laval mise en service en 1855. Est extrait du porphyre, une roche éruptive dure et résistante. La carrière fournit la ville de Paris qui vient de lancer sous la direction du Préfet Haussmann les chantiers d'aménagement urbain. En 1891, le site est exploité par la Société des carrières de l'Ouest. Un réseau de rails est mis en place au sein de la carrière pour acheminer les roches du site d'extraction au concasseur. Pendant la première guerre mondiale, la carrière devient un camp de prisonniers allemands puis sert de bagne pour les soldats qui avaient refusé de monter au front. Pour faire face aux nombreuses commandes de l'après-guerre, la direction a besoin de main d'œuvre et recrute de nombreux étrangers : italiens, yougoslaves et belges. Ces derniers sont logés dans des baraquements en tôle avant que des logements en béton soient construits le long de la route de Sillé. Le site fut modernisé entre 1931 et 1932 : utilisation de machines pour l'extraction (sondeuses, carottières, marteaux piqueurs, pelles à vapeur) et le traitement (concasseur et cribleur). Entre 1924 et 1933, la production fut portée de 65 000 tonnes à 400 000 tonnes par an. A partir de la fin des années 1950, le réseau de voies ferrées intérieures est abandonné au profit des camions. Une nouvelle modernisation est réalisée en 1990 avec une automatisation de nombreuses tâches.
Actuellement, sur les 400 hectares de réserve foncière, 120 hectares sont autorisés pour l'extraction sur deux sites : la grande carrière de la Kabylie où l'exploitation est abandonnée provisoirement depuis 1990 et la Massoterie, site exploité depuis 1985. La production annuelle est située entre 2,5 millions et 2,7 millions de tonnes par an. En 2008, 90 personnes travaillaient sur le site.
Chercheure.