Dossier d’œuvre architecture IA53000569 | Réalisé par
Foisneau Nicolas
Foisneau Nicolas

Chercheur à l'Inventaire général, au service puis direction du Patrimoine du Conseil départemental de la Mayenne, de 2001 à 2020.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Moulin à farine puis minoterie - Formusson, Daon
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Bierné
  • Hydrographies la Mayenne
  • Commune Daon
  • Lieu-dit Formusson
  • Cadastre 1811 A 117, 118  ; 1984 A 485, 486
  • Dénominations
    moulin à farine, minoterie
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    logement patronal, logement d'ouvriers, cellier, étable à chevaux, étable à vaches, remise, four à pain, toit à porcs, porcherie

Le moulin de Formusson, sur la rive gauche de la Mayenne, est attesté en 1226. En 1406, il est la propriété du seigneur de Bréon-Shubert (Angot). Le corps de bâtiment bas du moulin a été reconstruit en 1760 si l'on en croit la date portée actuelle inscrite lors de la réfection de 1951. Le logis et les dépendances situées derrière le moulin à l'est figurent sur le plan cadastral de 1811. La dépendance nord a été construite à l'emplacement d'une autre entre 1811 et 1860. En 1829, le moulin dispose de trois roues entraînant quatre paires de meules. La construction du barrage à écluse en 1860 n'entraîne pas son déplacement. Il est cependant en majeure partie reconstruit sur les anciennes fondations, en 1876, pour ses propriétaires-exploitants, Ricoult et son gendre Perron. L'un des coursiers est alors supprimé et deux nouvelles roues hydrauliques sont installées. L'usine et ses dépendances sont bien connues grâce à la description contenue dans la police souscrite auprès de la Caennaise d'assurance, le 1er janvier 1887. La partie conservée de l'ancien moulin contient alors au rez-de-chaussée "une pièce renfermant le mécanisme de transmissions, nouveau système, un nettoyage, une bluterie anglaise et une roue hydraulique, au-dessus un appartement planchéié et en communication avec le premier étage du [nouveau moulin] dans lequel se trouvent trois paires de meules et un tire-sac". Le nouveau bâtiment comprend au rez-de-chaussée "le mécanisme de transmission , nouveau système, et le logement de la roue hydraulique, au premier (...) quatre paires de meules et transmission, au 2e une bluterie, une chambre à son et à farine, un boisseau, 2 chambres de nettoyage et transmission, au 3e une bluterie avec son diviseur, un râteau, un tire-sac, un trieur, deux ventilateurs, transmission". Le document précise la fonction des dépendances conservées aujourd'hui ainsi que de celles, situées au sud, qui sont maintenant détruites. Ces dernières comprennent deux bâtiments alignés : l'un "renfermant 2 toits à porcs et un cellier, grenier carrelé dessus auquel donne accès un escalier extérieur en pierres, un autre toit en appentis vers l'ouest" ; l'autre "une remise et une cidrerie" avec à l'arrière, "deux celliers (...) grenier carrelé au-dessus auquel donne accès un escalier extérieur en pierres". En 1903, 5 paires de meules sont en fonctionnement. En 1912, trois seulement mais huit paires de cylindres ont été installées (la roue du large a sans doute déjà fait place à la turbine). Deux habitations sont alors mentionnées : celle du meunier, Perron, et celle de son frère. En 1914, la capacité de production journalière est évaluée à 40 quintaux, en 1917 à 60 ; en 1935 et 1936, elle est de 75 quintaux mais il est précisé que le moulin transforme surtout de l'orge et de l'avoine, peu de blé. A partir de la fin des années 30, Marcel Gerboin est meunier à Formusson dont il est locataire. Dans les années 1950, son activité est surtout orientée vers la fabrication de produits pour l'alimentation des animaux. Le vieux moulin est remanié en 1951 (date portée) ; ses ouvertures et ses enduits sont repris. Gerboin se retire en 1956 et est remplacé par la société L. B. P., représentée par Yves Leber, domicilié à La Jaille-Yvon, en Maine-et-Loire, où il exploite sans doute le moulin situé sur la Mayenne. L'entreprise commercialise des aliments pour animaux et emploie jusqu'à cinq salariés. Elle disparaît du rôle en 1965. A cette date, toute activité meunière est abandonnée à Formusson. Un cultivateur s'y installe ainsi que, brièvement, entre 1967 et 1970, la Société générale de Formusson qui commercialise des produits de quincaillerie (et utilise le moulin comme entrepôt?). Seule la roue, la turbine et une partie du système de transmission ont été conservés. Le reste du matériel a été détruit ou déplacé et le bâtiment du moulin est désaffecté. Le logis a été remanié dans les années 50 ou 60, de même que les dépendances subsistant à l'est du moulin, transformées en gîte. La dépendance nord a été convertie en maison.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1760, porte la date
    • 1876, daté par source
    • 1951, daté par source

Le moulin est disposé transversalement à la rivière. Il est composé de deux corps de bâtiment. A l'ouest, vers le large, le "nouveau moulin" comprend deux étages carrés et un comble à surcroît. Il présente sur trois façades une composition ordonnancée de trois travées. L'axe de symétrie est particulièrement marqué sur les murs gouttereaux par la saillie d'une grande lucarne où se superposent une fenêtre et un oculus au sud, une fenêtre et une niche au nord, et où sont apposés les lettres G et R. Le second-œuvre est, pour une minoterie, exceptionnellement soigné : il est composé de briques et de pierres de tuffeau taillé composant un décor bichrome sur fond d'enduit. Sur le soubassement sud, en aval, apparaissent la trace de deux sorties de coursier : celui du large à claveaux en granite taillé, modifié lors du remplacement de la roue par une turbine ; celui du milieu, bouché lors de la reconstruction de 1876. Le "vieux moulin", à l'est, ne possède qu'un simple rez-de-chaussée surmonté d'un haut comble. Ses ouvertures les plus importantes, à l'ouest, ont été refaites en ciment. Il a été privé de ses deux lucarnes. L'ouverture de son coursier en amont a été bouchée. En aval, elle adopte une forme presque cintrée, soulignée par des claveaux en moellons de schiste. La limite séparant les deux corps de bâtiment ne se retrouve pas à l'intérieur où les deux murs en place, intermédiaires, visaient à renforcer les cages des roues. La roue de rive est dans la partie ouest du vieux moulin. Seuls son axe et son moyeu, métalliques, sont encore en place ainsi que la vanne d'amont. Elle est reliée au système de transmission, situé à l'est près de l'entrée, et protégé par deux murets droits en brique. La turbine du large n'est pas visible mais son axe vertical pointe à l'extrémité ouest du rez-de-chaussée, surmonté d'une roue horizontale de transmission. Le logis se trouve juste derrière le moulin, disposé presque parallèlement à lui. Tourné vers le sud, il est en rez-de-chaussée et étage en surcroît surmonté d'un toit à croupe. Il a été défiguré mais abritait en 1887, d'ouest en est, une cuisine, une chambre froide, un palier d'escalier et une salle à cheminée. Au-dessus se trouvaient deux chambres et un grenier. Des dépendances, conservées, forment retour vers le sud : le premier corps, étroit, comprenait un cellier et une chambre d'ouvrier à l'étage, accessible par un escalier extérieur ; le second réunissait une écurie, un corridor avec un escalier, une boulangerie et à l'étage deux chambres. L'appentis appuyé contre le pignon sud couvrait le four à pain et un toit à porcs. L'autre bâtiment de dépendances, au nord, servait de remise, d'étable et d'écurie. Son comble à surcroît a été aménagé en étage et ses baies agrandies.

  • Murs
    • schiste moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés, comble à surcroît, en rez-de-chaussée, étage en surcroît, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • toit à longs pans croupe
  • Énergies
    • énergie hydraulique roue hydraulique verticale
    • énergie hydraulique turbine hydraulique
  • Typologies
    moulin de rive
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Ravitaillement. Tableau des minoteries et moulins d'après l'importance de leur production, 1914, 1917.

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : 6 M 629
  • Ravitaillement. Liste des moulins et minoteries du département, 1935.

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : 6 M 630
  • Enquête préalable au contingentement de la production des moulins, 1936.

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : 6 M 631
  • Contribution des patentes : carnet des établissements industriels.

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : P 319
    1883, 1903, 1912
  • Reconstruction du moulin de Formusson, à Daon, 1874-1878.

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : S 536
  • Rôle des anciennes contributions directe de Daon, 1940-1972.

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : 1366 W 348-349

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse-Victor (abbé), GAUGAIN, Ferdinand (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : A. Goupil, 4 vol., 1900-1910.

    t. 2, p. 214

Documents figurés

  • Plans des 26 chaussées ou barrages situés dans la partie navigable de la rivière Mayenne / dessinés par L.-X. Deslandes de Lancelot. 1828. Album de 26 dess. : encre et aquarelle.

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : S 466
  • Daon (Mayenne). La pêche aux Aloses. Angers : Laroute, 1er quart 20e siècle. 1 impr. photoméc. (carte postale). (43).

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : 5 Fi 5
  • Daon (Mayenne). La pêche aux Aloses. Daon : Clavreul, 1er quart 20e siècle. 1 impr. photoméc. (carte postale).

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : 5 Fi 5
  • Écluse de Formusson, près Daon (Mayenne). Château-Gontier : Jacqueline, 1er quart 20e siècle. 1 impr. photoméc. (carte postale).

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : 5 Fi 5
  • Daon (Mayenne). La pêche aux aloses à Formusson. Angers : Chrétien, [s.l.] : Duval Grimaud, 2e quart 20e siècle. 1 impr. photoméc. (carte postale).

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : 5 Fi 5
  • Moulins de Formusson. Daon (Mayenne). L. M. Perron Ricoult. [avant 1902]. 1 impr. (facture à entête).

    Archives départementales de la Mayenne, Laval : 3 E (non classé)
Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2002
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Mayenne
Foisneau Nicolas
Foisneau Nicolas

Chercheur à l'Inventaire général, au service puis direction du Patrimoine du Conseil départemental de la Mayenne, de 2001 à 2020.

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