Situé sur le ruisseau d'Anvresne ou du Moulin-Moreau, à 3500 m au nord-est du bourg de Botz, le moulin à eau dit le Moulin-Moreau est signalé en 1485 dans le censif du prieuré Saint-Jacques de Beausse auquel il appartenait. En 1784, il est arrenté, avec l’ensemble du fief de Beausse, par le prieur-curé Mathurin Allard à Antoine-Joseph-Eulalie de Beaumont, comte d'Autichamp, seigneur de Montmoutier. Étonnamment, le moulin ne figure pas sur la carte de Cassini. La disposition ancienne des bâtiments est en revanche bien visible sur le cadastre de 1827 (1827 B1 123 à 126). En 1861, les carnets de patentes en décrivent précisément le fonctionnement. Du 24 juin au 1er novembre, le moulin ne peut tourner que 24 heures par semaine. Pendant le reste de l'année, il fonctionne quotidiennement si les pluies sont suffisantes pour alimenter le ruisseau et les crues ne l'empêchent jamais de tourner. Le moulin était mis en action par une cascade de 5,50 m et une roue à augets de 4,70 m sur 0,43 m de large prenant l'eau par le dessous. Cette roue mettait en mouvement trois paires de meules ne pouvant toutefois pas tourner simultanément et une bluterie. La force motrice développée était de 9 chevaux-vapeur. La cage de l'usine construite en pierre occupait une superficie de 56 m2. Elle renfermait les engrenages et la bluterie au rez-de-chaussée ; les trois paires de meules se situaient à l'étage. Exploité par Jacques Delaunay au milieu du XIXe siècle, le Moulin-Moreau était encore actif au début du XXe siècle. Bien que dépourvu de sa roue et de son mécanisme, il conserve encore une partie de son élévation de la fin du XVIIIe siècle.