Dossier collectif IA49011362 | Réalisé par
Durandière Ronan (Contributeur)
Durandière Ronan

Chercheur auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.

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  • inventaire topographique, Mauges-sur-Loire
Les maisons et les fermes de la commune de Botz-en-Mauges
Auteur
Copyright
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Mauges-sur-Loire
  • Adresse
    • Commune : Botz-en-Mauges

41 fermes ont été repérées sur le territoire communal (voir tableau de repérage en annexe). Dans leur grande majorité, ces fermes figurent déjà sur le cadastre de 1827. Les plus anciennes conservent des vestiges du XVIIe siècle (la Bolinière) ou du XVIIIe siècle (la Bréjonnière, Saint-Germain, le Plessis-Bitault, la Voisinière) mais la plupart ont fait l'objet d'une reconstruction partielle ou totale dans le courant du XIXe siècle et/ou de remaniements au XXe siècle. Certaines sont d'anciens manoirs déclassés à l'époque moderne (La Bolinière, le Plessis-Bitault, Saint-Germain, la Pièce), connus par les sources écrites. Quelques fermes présentent sur le cadastre de 1827 ont disparu depuis cette date : la Fontaine-Horeau au sud de la Mansardière ou Beausoleil, à l'est du Villot.

En 1872, sur les 185 chefs de ménages de Botz vivant de l'agriculture, 19 étaient propriétaires de leurs terres (10,3 %), 132 étaient fermiers (71,4 %) et 34 autres journaliers (18,3 %). Ces chiffres confirment l'importance du fermage à prix d'argent comme mode de faire valoir principal et non du métayage. Le terme de "métairie" que l'on retrouve fréquemment sur le cadastre de 1827 pour désigner les fermes renvoie en effet, non à un mode de location, mais bien à une taille d'exploitation entre 20 ha et 40 ha. Les borderies sont des exploitations généralement inférieures à 20 ha.

En 1886, la commune de Botz-en-Mauges comptait 1001 habitants répartis en 235 ménages et 207 maisons. 371 personnes et 123 ménages vivaient dans le bourg qui comportait alors 101 maisons contre 87 en 1872 (325 habitants). Le reste de la population se répartissait dans les fermes et les écarts de la commune. Les plus importants étaient ceux de Sours (8 maisons, 24 habitants), la Hallopière (4 maisons, 31 habitants), la Rongère (4 maisons, 29 habitants) et la Croix-Baron (4 maisons, 24 habitants).

En 1900, la commune comportait encore 98 exploitations agricoles réparties ainsi : 14 de 1 à 5 hectares ; 15 de 5 à 10 hectares ; 25 de 10 à 20 hectares ; 38 de 20 à 30 hectares et 6 de plus de 30 hectares. Les trois quarts ont perdu leur fonction agricole au cours du XXe siècle. En 2000, on comptait encore une trentaine de fermes sur la commune de Botz-en-Mauges.

Dates portées repérées : La Hallopière (1619, logis, remploi) ; le Plessis-Bitault (1766, logis ; en remploi) ; Saint-Germain (1789, entrait de la grange) ; La Maison-Neuve (1804, grange)

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes, Epoque contemporaine

À l'exception des anciens moulins reconvertis, la plupart des fermes de la commune se situent sur les points hauts, au centre des terres labourables, bien drainées, et au-dessus des noës et des ruisseaux qui accueillent les prés et les prairies de fauches. D'après le recensement de 1886, 41 % d'entre elles se trouvaient isolées et abritaient un seul ménage. Les autres se regroupaient au sein d'écarts plus ou moins importants de deux à quatre maisons, abritant autant de ménages.

La "maison-bloc" de type allongé (type B), avec une ou deux étables dans le prolongement du logis, semble avoir essentiellement caractérisé les petites fermes (borderies ou closeries) ou les tenures installées au sein d'écarts. On les retrouve à la Bennerie, la Cheminière, la Goureterie, la Haute-Souchaie, la Nouvelle-Ecorcière, la Personnière, la Petite-Ecorcière, aux Vaux ou encore à Sours. Mais dès le XVIIe siècle, plusieurs métairies, de dimensions plus importantes, paraissent avoir possédé un logis indépendant auquel étaient annexés plusieurs bâtiments dispersés autour d'une cour nommée "ayraux". Le logis des métairies pouvait compter plusieurs pièces en rez-de-chaussée : une chambre "principale", chauffée, faisant office de salle de vie à laquelle était parfois adjoint une ou deux "antichambres" chauffées ou non. La métairie de la Pièce à Botz contenait ainsi pas moins de huit logements à la fin du XVIIe siècle (voir annexe 2).

Dans leur grande majorité, les logis de fermes comme les dépendances agricoles sont construits en moellons de schiste ou de micaschiste d'extraction locale. Des carrières sont signalées au Gué-de-Jard, au Pont-Laurent et au Grand-Moulin. Les maçonneries anciennes sont assemblées au moyen de moellons de modules moyens, plus ou moins équarris, et recouvert d'un enduit partiel "à chaux et à sable".  L'une des particularités observées sur le territoire est de traiter l'angle de certains bâtiments, non pas à angle droit, mais de manière arrondie. Cette technique de construction, constatée dès le XIe siècle à la chapelle Saint-Aubin de Châteaupanne (Montjean-sur-Loire), est retrouvée à la Voisinière, notamment.

Le bois est utilisé ponctuellement pour le second œuvre, pour former le linteau des baies (portes, fenêtres et/ou jour d'aération) avant le XIXe siècle (la Voisinière, la Jubaudière, le Plessis-Bitault). Avant les années 1850, les moellons allongés de schiste et de micaschiste sont parfois utilisés en couvrement (Saint-Germain, la Bolinière), plus exceptionnellement après cette date (Le Ronceray). Plus rare, l'utilisation du tuffeau se retrouve à la Bréjonnière (jour du comble en arc délardé), à la Touche (occuli), à la Bolinière (vestiges de baies, armoiries sculptées) ou encore au Plessis-Bitault (bloc gravé 1766).

La brique a été utilisée sous forme de chantignolles, sans doute dès le Moyen Âge pour les souches de cheminées et les intérieurs des fours à pain (voir annexe 2), ou pour les aménagements des boulins des pigeonniers (La Bolinière). Mais son utilisation en encadrement des baies ne semble pas antérieure au milieu du XIXe siècle. À la même époque, se diffusent les génoises formées d'un rang de brique et d'un rang de tuile en alternance, sur deux ou trois rangs.

Des couvertures en végétaux (bourre, chaume ou paille) sont attestées par les sources écrites, principalement sur les dépendances agricoles, isolées ou accolées au logis, à la fin du XVIIe siècle à la Blanchardière, Saint-Germain, la Haye, La Pièce ou encore la Petit-Monnerie. Sous l'Ancien régime, l'ardoise semble avoir été réservée aux logis nobles (La Pièce). La tuile creuse reste le matériau de couverture privilégié sur l'ensemble de la commune pour les fermes comme les maisons jusqu'au XXe siècle. Après le milieu du siècle, les toitures en tuile creuse ou "tige de botte" traditionnelles laissent parfois place à la tuile mécanique ou à l'ardoise. Elles sont de temps en temps remplacées par des matériaux moins onéreux comme la tôle ou le fibrociment.

  • Typologies
  • Toits
    ardoise, tuile creuse, tuile mécanique, tôle ondulée, ciment amiante en couverture, chaume
  • Murs
    • schiste moellon sans chaîne en pierre de taille enduit partiel
    • micaschiste moellon sans chaîne en pierre de taille enduit partiel

Documents d'archives

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 1 B 937. Expertise du château du Bas-Plessis (Chaudron-en-Mauges) et de ses dépendances ; métairies de la Blanchardière, la Pièce, la Haye, Saint-Germain, borderie de Sours, maison dans le bourg de Botz (1687).

  • Archives municipales de Botz-en-Mauges ; 1 F 1. Recensement de la population : états nominatifs des habitants, listes nominatives, états récapitulatifs, pièces relatives aux agents recenseurs, arrêtés, résultats INSEE, correspondance (1836-2015).

  • Archives municipales de Botz-en-Mauges ; 1 F 3. Recensement de la population : dénombrement : états récapitulatifs (1861-1872).

  • Archives municipales de Botz-en-Mauges ; 1 G 4. Matrices cadastrales des propriétés foncières et registre des augmentations et des diminutions survenues dans les contenances et les revenus portés sur les matrices cadastrales (1828-1913).

Bibliographie

  • Groupe d'histoire locale de Botz-en-Mauges. Histoire du siècle. Botz-en-Mauges. [s. ed.] [s.l.] 2004. 3 vol.

  • PORT, Célestin. Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, 3 vol., Paris-Angers, 1874-1878 ; réédition, mise à jour et augmentée (coll.), 4 vol., Angers : 1965-1989 ; supplément (Sarazin, André), 2 vol. Angers : 2004.

Périodiques

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 3 JO 9. Affiches d'Angers, mercredi 20 germinal an XIII (10 avril 1805). Vente de la métairie de la Rabionnière.

Annexes

  • Tableau des maisons repérées sur la commune de Botz-en-Mauges
  • Tableau des fermes repérées sur la commune de Botz-en-Mauges
  • Extrait de l'expertise foncière de la terre, fief et seigneurie de la Bellière et ses dépendances, paroisse de Saint-Florent-le-Vieil, et notamment du lieu et bordage de la Petite Monnerye, paroisse de Botz (expertise, juillet-novembre 1682). (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 1 B 936)
  • Extrait de l'expertise du château du Bas-Plessis (Chaudron-en-Mauges) et de ses dépendances ; métairies de la Blanchardière, la Pièce, la Haye, Saint-Germain, borderie de Sours, maison dans le bourg de Botz (1687). (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 1 B 937)
  • Extrait des Affiches d'Angers, mercredi 20 germinal an XIII (10 avril 1805). (Archives départementales de Maine-et-Loire ; 3 JO 9)
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
(c) Commune de Mauges-sur-Loire
Durandière Ronan
Durandière Ronan

Chercheur auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire.

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