Dossier d’œuvre architecture IA49010779 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
Chapelle Saint-Mainbœuf (détruite), rue Saint-Mainbœuf, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Archives départementales de Loire-Atlantique

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Lieu-dit Fontaine de Saint-Mainbœuf
  • Adresse rue Saint-Mainbœuf
  • Cadastre 1813 F 516  ; 2011 E 612
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Saint-Mainbœuf
  • Appellations
    chapelle Saint-Maionbœuf

Cette chapelle, détruite, reste très mal documentée. Il se peut qu'il se soit agit de l'un des bâtiments les plus anciens de Fontevraud-l'Abbaye, remontant peut-être au Haut Moyen Âge.

Cette chapelle, détruite en 1970, était placée sous le vocable de Saint-Mainbœuf ou Maimbeuf (v. 574-v. 655/660), évêque d'Angers (dès 608/610) qui fut populaire en son temps. Plusieurs églises d'Anjou possédaient le même vocable (église à Angers, chapelle à Baugé), mais la chapelle de Fontevraud-l'Abbaye fut la dernière à subsister.

Reconstruite à neuf peu avant 149, elle succédait à un édifice antérieur, déjà désignée comme chapelle Saint-Mainbœuf, dont la date d'origine comme les circonstances de fondation ne sont pas connues. Certains auteurs ont proposé qu'il pût s'agir d'une fondation liée à un ancien fief du chapitre Saint-Mainbœuf d'Angers.

Les sources ne permettent pas de savoir si elle préexistait à l'arrivée de Robert d'Arbrissel sur le site de ce qui allait devenir Fontevraud, même si plusieurs éléments semblent aller dans le sens de cette hypothèse. En effet, le vocable d'un saint angevin du Haut Moyen Âge pourrait indiquer la présence d'un lieu précocement associé à Mainboeuf, dès la fin du VIIe ou au VIIIe siècle, sans toutefois qu'on ait l'assurance qu'il s'agisse dès l'origine d'une chapelle. Par ailleurs, on note, avant la fin du XVIIIe siècle, la quasi-absence de tout autre bâtiment entre les bâtiments de l'enceinte abbatiale et l'écart des Roches, conformément aux volontés initiales de limiter les constructions aux abords de l'abbaye : la présence de cette seule chapelle et de la maison qui y est associée pourrait renforcer l'hypothèse qu'elle préexistait aux interdits pontificaux du XIIe siècle et de la préservation des espaces proches qui en résulta.

La chapelle est intégralement réédifiée peu avant 1491 par le prieur fontevriste Jean Raboteau qui l'administrait. Plusieurs documents montrent qu'à la fin du XVe et au début du XVIe siècle, la chapelle ainsi est placée sous le gouvernement d'un frère de Saint-Jean-de-l'Habit ou d'autres prieurés fontevristes.

On trouve mention d'une visite en vue de réparations à faire à la chapelle en 1572 : peut-être eut-elle à souffrir du passage des troupes protestantes à aux abords de Fontevraud, puisqu'en 1568 celles-ci approchèrent l'abbaye au moins jusqu'aux Roches, avant de rejoindre Loudun et le Poitou par les Ormeaux. C'est peut-être du fait de cet état dégradé que la chapelle soit mentionnée comme étant baillée à ferme par l'abbaye en 1580.

Dans les documents des XVIIe et XVIIIe siècles, elle est arrentée au sein d'un ensemble qui comprend principalement la maison qui est située une trentaine de mètres au sud (encore en place, au 54, rue Saint-Mainbœuf), laquelle comprend des éléments du XVe siècle encore en élévation. Il est probable que l'association de cette maison et de la chapelle soit plus ancienne puisque le prieur Jean Raboteau, qui fait reconstruire la chapelle sans doute dans le dernier quart du XVe siècle, associe la chapelle à "une maison et appartenances estans le long du chemin" dans la rente qu'il fonde au profit de l'abbaye en 1491.

Dans les baux à rente des XVIIe et XVIIIe siècles, il est spécifié, toutefois, que seule la salle haute de la chapelle est arrentée, l'abbesse se réservant l'usage exclusif de la salle basse avec un accès depuis la rue. De même, afin de préserver la décence des lieux, l'usage de la salle haute de la chapelle est limité : en 1689, les tenanciers la tiennent "sans pouvoir retirer sur le dessus de ladite chapelle aucun animaux, mais seulement pouront y mettre des bleds, foins, pailles, fagots et autres choses de cette nature". La salle haute de la chapelle reste arrentée jusqu'à la Révolution française, où l'ensemble du bâtiment devient définitivement une habitation privée. La petite maison en appentis à immédiate proximité de l'angle sud-ouest de la chapelle est construite dans le second quart du XIXe siècle (vers 1842 ?). Inscrite sur la liste supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 16 décembre 1969, la chapelle est toutefois en partie ruinée à la suite de fortes pluies, le 4 mai 1970 au matin. Les travaux de reconstruction sont jugés trop considérables pour être envisagés et l'administration décide de raser l'édifice.

Située sur l'ancienne route de Montsoreau à Fontevraud, la chapelle Saint-Mainbœuf s'élevait à quelque distance d'une source du même nom.

Elle fut longtemps, jusqu'à la fin de l'Ancien Régime l'une des seules constructions à être érigées entre les bâtiments de l'abbaye et l'écart des Roches.

De petites dimensions, 6 x 5 mètres à l'extérieur (soit espace intérieur d'environ 4,5 x 3 mètres au rez-de-chaussée et à peine plus à l'étage-carré où les murs sont un peu moins épais), c'était un petit édifice étroit haut d'environ 10 mètres, adossée perpendiculairement à la pente du vallon de l'Arceau. Cette chapelle était édifiée en moyen appareil de tuffeau, avec toit à longs pans couvert d'ardoises et à pignons découverts.

Elle était constituée de deux salles indépendantes l'une de l'autre. L'une, au rez-de-chaussée, était en partie enterrée en partie postérieure, la pente du terrain étant maintenue par des murs de soutènement. Cette salle, couverte d'une voûte segmentaire avec doubleau à mouluration flamboyante. Une niche ou une baie couverte d'une arrière-voussure, obturée, perçait le mur sud, à l'ouest. Cette salle basse était accessible par une large porte percée dans la partie ouest du mur nord, couverte d'un arc en plein-cintre mouluré. Des remaniements (entre la fin du XVIe et le XIXe siècle ?) furent sans doute à l'origine de l'obturation de cette porte et du percement d'une nouvelle, plus modeste, au bas du pignon sur rue ; de même, c'est certainement quand cette salle basse de la chapelle devint une habitation, après la Révolution, qu'il y fut aménagé une cheminée dans le mur nord.

L'autre salle, à l'étage-carré, devait être accessible par une porte de plain-pied en partie postérieure de l'édifice. Une étroite baie haute (remaniée en partie basse en fenêtre rectangulaire), couverte d'un linteau monolithe mouluré en plein-cintre, témoigne de ce que cette pièce devait initialement être une salle sous charpente. Une niche chanfreinée et couverte d'un arc segmentaire se trouvait en haut du pignon sur rue et abritait peut-être la cloche. Ce pignon était amorti d'un massif de maçonnerie qui devait porter une croix.

On ne sait ni où était situé l'autel de la chapelle ni à quelle affectation spécifique répondait chacune de ces deux salles, l'importance de la salle basse se percevant peut-être du fait que l'abbesse continua de s'en réserver l'usage après avoir arrenté la salle haute.

  • Murs
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon découvert
  • État de conservation
    détruit
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1969/12/16

Documents d'archives

  • AD Loire-Atlantique. 1640 W 411. Direction régionale des Affaires culturelles, Monuments historiques et objets mobiliers du Maine-et-Loire ; dossiers de protection et de restauration : Fontevraud-l'Abbaye, chapelle Saint-Mainboeuf (1965-1970). N.B. : depuis 2000, ce dossier a réintégré les archives vivantes du service verseur, à la DRAC des Pays de la Loire (Conservation régionale des Monuments historiques, 1, rue Stanislas-Baudry, 44000 Nantes).

  • AD Maine-et-Loire. 101 H 158. Abbaye de Fontevraud. LARDIER, Jean (dom). Volume sixiesme de l'inventaire des titres de la fenestre LVI du Thrésor de Font-Evraud disposé, contenant les titres de la petite recpte & le supplément de la grande recepte ou greneterie fait du temps de très religieuse princesse madame Jeanne Baptiste de Bourbon, etc., manuscrit, Fontevraud, 1656.

    Voir ff°58 et 60
  • AD Maine-et-Loire. 101 H 159. Abbaye de Fontevraud. LARDIER, Jean (dom). Volume septiesme, inventaire des titres de la Petite Recepte de Font-Evraud divisé en 3 cantons, etc., manuscrit, Fontevraud, 1658 (1658, mis à jour jusqu'en 1756).

    Voir n°418
  • AD Maine-et-Loire. 101 H 160. Abbaye de Fontevraud. LARDIER, Jean (dom). Thrésor de l'ordre de Font-Evraud disposé en 3 volumes. Volume 1. Contenant l'inventaire des registres et extraits de conseil des abbesses pour les affaires qui regardent l'abbesse & le temporel de ladite abbaye par ordre alphabétique du temps de M. Jeanne Baptiste de Bourbon, XXXII. Abbesse, chef & générale dudit ordre, manuscrit, Fontevraud, 1649.

    Voir f°109v°
  • AD Maine-et-Loire. 101 H 387. Abbaye de Fontevraud. Recettes des rentes dues au dépôt de l'abbaye (1769-1789).

    Voir f°29

Bibliographie

  • BIENVENU, Jean-Marc. Les premiers temps de Fontevraud (1101-1189). Naissance et évolution d'un ordre religieux. Thèse de doctorat d'Etat, Paris-Sorbonne, 1980, tapuscrit, 6 volumes, 1351 pages.

    p. 115
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers