Dossier d’œuvre architecture IA49010765 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
Carrière d'extraction de tuffeau et abri troglodytique du Clos des Pères (site désaffecté), chemin du Clos des Pères, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Lieu-dit le Clos des Pères
  • Adresse chemin du Clos des Pères
  • Cadastre 1813 B2 737, 737bis ; 2011 B 410 à 413
  • Dénominations
    carrière souterraine, abri troglodytique
  • Précision dénomination
    carrière d'extraction de tuffeau
  • Parties constituantes non étudiées
    pressoir

Plus que l'importante carrière d'exploitation de tuffeau, c'est l'ancienne association, attestée au XVIIIe siècle, d'un clos de vigne et d'un site immédiatement sous-jacent de vinification souterraine (dont quelques vestiges demeurent), qui est notable ici.

Situés sous un clos de vigne du plateau viticole de Montsoreau, cet abri troglodytique et cette carrière sont attestés en 1717 dans un hommage que rendent au seigneur de Montsoreau les religieux de l'abbaye de Turpenay, en Touraine. Ceux-ci possédaient en effet des biens fonciers à Montsoreau, dont l'origine est liée à des donations à cette abbaye que firent, dès le XIIe siècle, les seigneurs de Montsoreau.

On ne peut cependant pas estimer la date, antérieure donc au début du XVIIIe siècle, à laquelle fut percée cette cavité. De même, il est impossible d'établir si cet aménagement fut réalisé pour disposer d'un espace de vinification sous le clos et qu'ensuite y est réalisé un embranchement exploité en carrière ou bien s'il s'agit dès l'origine d'une carrière dont une partie est réutilisée pour la vinification. Dans les deux cas, cependant, la première phase a bien été une excavation et donc une extraction de tuffeau.

En 1790, il est saisi au titre des biens nationaux de 1ère origine. Il est alors décrit comme accueillant des structures consacrées à la vinification (pressoir et cuves), liées au Clos des Pères, clos de vigne de près de 3 hectares situé au-dessus de cette cavité. Sous l'Ancien Régime, les bénédictins administraient ce domaine par le biais d'une maison qu'ils possédaient et mettaient en fermage dans le bourg de Montsoreau, sur le bord de Loire. Parmi les rentes et devoirs dus annuellement, le fermier devait d'ailleurs s'acquitter d'une journée de travail de tonnelier, trait qui renforce encore le lien avec ce Clos des Pères. Par ailleurs, le fond de cet abri était utilisé comme carrière de tuffeau, alors exploitée en deux galeries.

Confisqués comme biens nationaux, les caves et le Clos des Pères furent vendus à M. Gasnault, au sein d'un lot qui, pour 20.000 francs, comprenait aussi le logis affermé par les bénédictins (actuelle maison du 18, quai Alexandre-Dumas).

Au XIXe siècle, l'activité d'extraction supplanta l'usage vinicole des lieux et la carrière, propriété notamment des familles Boret, Muray et Desvaux, fut alors exploitée en un immense réseau de galeries qui serpente profondément sous les terrains qui correspondent, pour l'essentiel, au toponyme cadastral actuel des Bazilles. Au XXe siècle, on produisit de la chaux vive à partir des calcaires extraits de cette carrière, puis toute activité cessa. Le site, où des effondrements se sont produits, est aujourd'hui abandonné et fermé.

L'accès au site se fait par une tranchée descendante, rampe qui, au carrefour du chemin du Clos des Pères et du chemin de la Bonnardière, mène sous l'ancien Clos des Pères. Là, une galerie pratiquée dans la roche présente, comme c'était déjà le cas à la fin du XVIIIe siècle, les vestiges d'un pressoir casse-col, côté sud, ainsi que plusieurs caves de dimensions réduites.

Après quelques dizaines de mètres, on pénètre dans une chambre d'extraction, ample et haute, à tranches d'extraction superposées, effondrée et désormais à ciel ouvert. Cet effondrement (ou fontis) n'avait pas encore eu lieu en 1813 (non figuré sur le plan cadastral napoléonien). La carrière témoigne de méthodes caractéristiques de l'extraction du tuffeau du Moyen Âge jusqu'au XIXe siècle. De cette première chambre, une galerie exploitée selon les mêmes méthodes s'ouvre au sud et mène sur une faible distance à d'autres chambres, abandonnées sans doute du fait des effondrements qu'on y relève.

Du fondis, part à l'ouest une seconde galerie, qui relève d'une exploitation plus récente (XIXe et XXe siècles) : le corridor d'exploitation est bas, étroit, et pénètre très profondément en pente douce dans le massif calcaire pour s'ouvrir, selon un itinéraire sinueux, sur de multiples galeries latérales d'extraction.

  • Couvrements
    • roche en couvrement
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • AM Montsoreau. Délibérations municipales. Délibération sur la carrière du Clos sdes Pères (16 février 1873).

Documents d'archives

  • Archives départementales de Maine-et-Loire. 189 H 8. Abbaye de Fontevraud : domaine de Montsoreau. Foi et hommage des moines de Turpenay au seigneur de Montsoreau (septembre 1717).

  • Archives départementales de Maine-et-Loire. 1 Q 210. Biens nationaux. Estimation des biens de 1ère et 2e origine ; district de Saumur ; biens de la 1ère origine ; procès-verbaux d'estimation : Montsoreau, f°34 (novembre 1790).

  • AD Maine-et-Loire. 136 S 7. Mines. Carrières : tableau des carrières de la sous-préfecture de Saumur (1843).

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers