Le cimetière est constitué d'une parcelle oblongue d'un peu plus de 2000m2, de forme irrégulière et ceinte de murs. Il présente une légère déclivité de l'ouest vers l'est, axe selon lequel s'alignent les tombes. Les pierres tombales, stèles et entrées des chapelles funéraires, face à l'est, sont toutes exposées au regard du visiteur qui accède au cimetière par la porte d'entrée percée dans le mur oriental.
Le plan d'ensemble est simple et deux voies orthogonales divisent l'espace en quatre secteurs de superficies inégales. Les alignements de tombes du fond du cimetière, en partie occidentale, accueillent une plus grande proportion de tombes anciennes, essentiellement du XIXe et du début du XXe siècle.
Plusieurs monuments funéraires et sépultures sont à noter.
Dans l'axe de l'allée centrale du cimetière se trouve, en partie haute, une croix monumentale. Il s'agit d'une croix de pierre, cléchée et chanfreinée qui amortit une colonne érigée sur un socle. Il semble que l'on puisse identifier cette croix à celle dont le piédestal fut construit des matériaux de récupération d'une lanterne des morts médiévale détruite en 1865 au grand dam des historiens du XIXe siècle qui rapportent ces faits (cf. bibliographie). Cette lanterne varie toutefois selon les descriptions qui nous en sont parvenues : Louis Raimbault semble l'avoir vue et la présente comme une construction pyramidale dont la partie haute était cylindrique ; Jacques-Xavier Carré de Busserolle, s'appuie sur des témoignages et la décrit comme une colonne creuse, terminée au sommet par une sorte de lanterne, ce qui lui paraît ressembler à la lanterne des morts de Ciron (Indre), datée du XIIe.
Le style des tombeaux du XIXe siècle reflète les modes architecturales alors en vigueur, notamment historicistes.
Si le tombeau de la famille Bertrand-Quantin-Fournier-Baranger (vers 1873) est d'une conception très néo-classique, les tombeaux des familles Bucaille-Bruneau-Dauge-Pinchaud (milieu ou seconde moitié du XIXe siècle) ou Girard-Gallé (vers 1874) témoignent plutôt d'un goût pour le néogothique. À l'instar de cette dernière, les chapelles sont d'une conception plus élaborée et sont plus ornées. Il est intéressant, à ce titre, de noter qu'à Montsoreau, où l'on comptait de très nombreux carriers et tailleurs de pierre, c'est à un sculpteur de Saumur, Guignon, que l'on fait appel pour réaliser les reliefs d'un style plus éclectique qui ornent les chapelles funéraires des familles Rétif-Ernoult (vers 1880-1890) et Maurice-Rétiveau (vers 1885).
Le décor de ces monuments funéraires, tombeaux ou chapelles, use abondamment d'ornements (croix, sablier, urne, couronne, etc.), qui relèvent de thèmes funéraires classiques, évocations du temps, de la mémoire ou de la religion.
Les tombes du XXe siècle sont le plus souvent sobres ; l'une d'elles, érigée en 1920 pour Théodore Lechat et sa famille, se distingue toutefois par l'originalité de son décor constitué d'un arbre de vie en ronde-bosse de béton. On peut aussi noter un groupe de stèles de l'entre-deux-guerres caractéristiques de l'Art déco.
Enfin, on trouve également un monument aux morts dans le cimetière de Montsoreau, érigé en 1923 (voir le sous-dossier lié à cette notice qui lui est consacré).
Photographe auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine jusqu'en 2018.