En bordure haute du coteau calcaire, entre la ruelle Bussy-d'Amboise et la ruelle de la Motte, ces cavités se présentent sous la forme d'un ancien site d'extraction de faible volume et à très faible profondeur par rapport à la surface. Dans le secteur de la carrière la Motte où la pierre était appréciée, le tuffeau fut ici extrait en une seule tranche d'exploitation, sur trois galeries longitudinales parallèles, d'axe nord-sud, dont les piliers longs furent ponctuellement recreusés, formant des chambres latérales ou ne laissant parfois que des supports ayant l'allure de piliers tournés.
Après l'abandon de cette activité d'extraction, des cloisonnements élevés en moellons de tuffeau servirent à séparer et à individualiser les espaces de ces anciennes galeries, qui furent réemployées : les entrées, au nord et à l'ouest, comme habitations troglodytiques et les parties plus profondes, au sud, comme dépendances.
Cet ensemble ne fut pas le seul exploité et reconverti de la sorte et d'autres abris troglodytiques occupent des galeries de même type immédiatement à l'est de celles-ci.
Dans l'ensemble qui nous intéresse ici, le couvrement demeura intégralement en roche, mais des consolidations maçonnées portées par des doubleaux plein-cintre furent été ponctuellement réalisées.
1. Premier abri : galeries ouest et médiane (anciennes parcelles B-384 et 384-bis du cadastre de 1813)
La cave demeurante ouest est la mieux conservée. On y accède par un étroit couloir aménagé dans la roche depuis une cour excavée, au nord-ouest, qui permet d'atteindre de plain-pied les strates de roche anciennement exploitées. Ce couloir distribue un petit dégagement latéral creusé dans la roche, au sud, pour mener ensuite à une salle à cheminée dotée d'une alcôve couverte en large doubleau de confortement appareillé en plein-cintre. Le mur sud de cette salle est en moellons et une porte (murée) ouvrait là sur la partie sud de cette ancienne galerie, devenue dépendances. Le mur ouest de la salle habitable, en moellons, présente une petite niche et est percé d'une porte qui conduit à une longue galerie médiane, d'axe nord-sud. Cette galerie centrale est à usage de dépendances et abrite les vestiges d'un petit pressoir casse-cou aménagé dans la roche. Au nord, la galerie était fermée d'un mur maçonné, doté d'une large porte ouvrant sur la ruelle Bussy-d'Amboise et surmontée d'une petite baie qui donnait le jour à cet espace. En partie méridionale de cette galerie, près du pressoir, une porte ouvre sur une salle sud-ouest (arrière-salle de la pièce à cheminée), où se trouve un second pressoir du même type. Cette salle présente, au sud, une descente de jetée de pressoir qui depuis la ruelle de la Motte permettait de décharger directement le raisin vendangé depuis la route qui conduit au plateau viticole s'étendant au sud du bourg de Montsoreau.
2. Second abri : galeries est (anciennes parcelles B-385 du cadastre de 1813)
Une autre longue galerie, parallèle, à l'est, est de structure comparable : d'axe nord-sud, elle était précédée, en partie septentrionale, à un abri troglodytique dont l'entrée se situait dans la ruelle Bussy-d'Amboise. Il fut abandonné vers 1840, mais ultérieurement une maison en appentis fut construite juste au-devant (dans la seconde moitié du XIXe siècle ?), conservant une porte d'accès vers la cavité. Le couvrement rocheux devait ici être plus fragile et plusieurs arcs de soutènement scandent cette longue galerie qui, elle aussi, s'achève au sud par une descente de jetée de pressoir dont la bouche est située le long de la ruelle de la Motte.
Il semble qu'un accès permettait depuis cette galerie de rejoindre une galerie latérale, plus à l'est encore, mais l'accès en est muré.
C'est peut-être lors de la réunion de ces propriétés et pour disposer d'un accès à l'un des deux pressoirs de l'abri occidental qu'une communication fut ouverte entre la galerie médiane et la galerie est, formant cet ensemble de caves où pouvaient s'opérer les diverses phases de transformation vinicole, du pressage à la mise en barrique et au stockage.
Photographe auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine jusqu'en 2018.