Dossier d’œuvre architecture IA49010740 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
Maison, 4 place Jacques-Xavier-Carré-de-Busserolle, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Adresse 4 place Jacques-Xavier-Carré-de-Busserolle
  • Cadastre 1813 B1 320 à 322 ; 2009 B 5, 8
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin, puits

Cette maison est notable du fait d'une structure déjà en place au XVIIe siècle et qui semble propre à une activité de marchand d'un port de Loire.

En partie basse du bourg et à faible distance du lit du fleuve, elle conserve les plus anciens repères de crue recensés à Montsoreau, qui correspondent aux inondations de 1770 et 1783.

Elle fut enfin le dernier séjour de l'historien tourangeau Jacques-Xavier Carré de Busserolle (mort à Montsoreau en 1904).

Cette maison date vraisemblablement de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle. Elle fut élevée en plusieurs temps, mais au milieu du XVIIe siècle elle dispose déjà de son aspect actuel, avec un corps principal constitué d'une première maison et de son prolongement au sud, ainsi que deux ailes en retour d'équerre. Il est très probable que les premiers remaniements qu'elle connut sont associés à l'activité de négoce de ses propriétaires.

Au cours du XIXe siècle, des travaux d'aménagement intérieurs (escalier, cheminée à décor de stuc) lui octroient un confort moderne. C'est sans doute dans le même temps que sa façade occidentale est surhaussée pour former un faux entablement de style néoclassique.

Elle fut acquise en décembre 1882 par l'historien tourangeau Jacques-Xavier Carré de Busserolle (1823-1904), comme résidence de villégiature, vraisemblablement pour le pittoresque qu'offrait cette maison à tourelle. Quelques années plus tard, en retraite, il s'y établit définitivement et poursuivit là son activité éditoriale en y aménageant un petit atelier d'imprimerie.

Construit en bas de coteau, en site de dénivellation, cet édifice est assujetti à fortes contraintes topographiques.

Il se compose à l'ouest d'un corps principal, à pignon sur rue et perpendiculaire à la Basse-rue (ancienne rue du Port) et de deux ailes qui le flanquent en retour d'équerre, au nord et au sud. Plusieurs fois remanié, cet ensemble est d'interprétation complexe et l'analyse, ici, se limitera à évoquer ses principaux aspects notables.

Le corps principal, édifié en moellons de tuffeau, se compose d'un étage de soubassement, qui ouvre à l'est sur la cour intérieure, et d'un rez-de-chaussée surélevé, accessible de plain-pied par le jardin ouest, le tout coiffé d'un comble à surcroît à toit à longs pans couverts d'ardoises et à pignons découverts. Il semble que ce bâtiment ait été constitué en deux temps, avec un premier logis en partie antérieure, sur rue qui incluait la tourelle d'escalier, puis sans doute peu de temps après, un prolongement en partie postérieure sur un même module. Le tout constituait une demeure et la salle basse au nord, aujourd'hui remise, conserve la cheminée d'origine qui en faisait une pièce habitée.

La tourelle d'escalier, située au centre de la façade orientale, est demi-hors-œuvre. Élevée en moyen appareil de tuffeau, elle est couverte d'un toit en pavillon. L'escalier tournant en charpente qu'elle abrite aujourd'hui n'assure que la distribution entre le rez-de-chaussée surélevé et le comble et date d'un remaniement survenu au XIXe siècle ; à l'origine, la tourelle abritait un escalier tournant en maçonnerie.

Entre l'aile nord et la tourelle, une petite extension latérale du logis à l'est, dont la partie basse est ouverte par une arcade en plein-cintre sur la cour, relève d'une mise en œuvre tardive, en moyen appareil de tuffeau, et pourrait ne dater que du XVIIIe siècle.

Très remaniée, le corps principal conserve quelques éléments d'un décor intérieur néoclassique vraisemblablement de la première moitié du XIXe siècle : l'encadrement d'une ancienne cheminée est ainsi orné de stucs à motifs de chimères et d'acanthes ; on en trouve de semblables dans le Recueil de dessins et ornements publié vers 1812-1813 par Joseph Beunat. C'est sans doute au milieu du XIXe siècle que la façade ouest fut aussi reprise en style néoclassique, avec l'étonnante adjonction d'un entablement en moyen appareil de tuffeau surhaussant le mur gouttereau, composé d'une architrave à deux fasces, d'une frise cannelée et d'une corniche à mutules. Ce surhaussement porte, en guise de trompe-l'œil, un faux départ de toit couvert de seulement quelques rangées d'ardoises ; l'ensemble dissimule le chéneau qui recueille les eaux pluviales du toit originel.

L'aile nord, bâtie en moellons de tuffeau longe la rue et flanque le corps principal avec lequel il est lié au niveau du toit par des noues. Cette aile en retour d'équerre est peut-être contemporaine du premier logis. Le rez-de-chaussée, qui ouvre sur la cour par une arche plein-cintre, accueillait des écuries ; l'étage-carré était habitable. Le comble, est couvert d'une charpente à entraits retroussés portant des pannes (maintenues par encoches) avec arbalétrier dans le plan des chevrons ; l'entrait retroussé porte aussi un poinçon et le contreventement.

L'aile sud, en appentis, est en retour d'équerre du corps principal. Elle fut agrandie au cours du XIXe siècle pour venir s'appuyer contre le mur de soutènement du coteau qui surplombe la maison. Elle abritait des espaces de stockage et un atelier. Le rez-de-chaussée ouvre sur cour par une arche plein-cintre.

Les arcades qui, au rez-de-chaussée sur cour, ajourent la plupart des façades de l'édifice, devaient être associées à des activités de stockage de marchandises peut-être en transit par le port de Montsoreau, situé à immédiate proximité. Cette maison est, d'ailleurs, la possession d'un négociant au milieu du XVIIe siècle.

Au dos de l'aile sud, un escalier en maçonnerie longe la paroi du soutènement et permet depuis le jardin ouest d'accéder à la rue Obey (ancienne rue Haute). Au bas de ces escaliers, au droit du corps principal, le coteau est par ailleurs percé d'une cave.

L'ensemble des bâtiments encadrent une cour, aujourd'hui jardin d'agrément, où se trouve un puits attesté au XVIIe siècle, mais remanié au XIXe (date portée : 1847). Un mur de clôture ferme ce jardin.

Il est à noter que cette maison conserve, au bas de l'arcade nord, d'exceptionnels repères de crue du XVIIIe siècle qui correspondent aux inondations de janvier 1770 et de mars 1783.

  • Murs
    • enduit
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-œuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Maine-et-Loire, Angers. 5 E 37 / 134. Notaires. Vente de biens de la succession Moricet à Carré de Busserolle (24 décembre 1882).

  • AD Maine-et-Loire. 5 E 38 / 162. Notaires. Vente de biens de la succession Girault à Delalande (20 septembre 1649).

Bibliographie

  • BEUNAT, Joseph, GIROUX, A.-P. Recueil des dessins d'Ornements d'architecture de la manufacture de Joseph Beunat à Sarrebourg et à Paris, 2 vol., s. l., s. d. (Paris : 1812-1813).

Annexes

  • Annexe n°1
  • AD Maine-et-Loire. 5 E 37 / 134. Notaires. Vente de biens de la succession Moricet à Carré de Busserolle (24 décembre 1882).
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers