Dossier d’œuvre architecture IA49010738 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Halle, puis cour et préau, actuellement boulodrome de la société "L'Union", 15 place des Diligences, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Adresse 15 place des Diligences
  • Cadastre 1813 B1 62  ; 2011 B 59
  • Dénominations
    halle, boulodrome
  • Précision dénomination
    société de boule de fort
  • Appellations
    boulodrome de L'Union

Cet édifice est notable en ce qu'il conserve encore en élévation un mur et en remploi des éléments de charpente de l'ancienne halle.

Il abrite une société et un boulodrome, témoignant de la prégnance du jeu de boule de fort en Maine-et-Loire.

1. La halle

Dans l'état actuel des connaissances, on ne connaît pas la date de l'établissement des halles de Montsoreau.

Un texte du XIIe siècle mentionne la présence d'un lieu de marché à Montsoreau, mais sans qu'il soit indiqué de structure couverte pour l'accueillir. Au XVe siècle, par contre, elle est déjà en place : en 1480, Jeanne Chabot, qui rend l'hommage au roi René pour le fief de Montsoreau, énumère en effet parmi ses biens les halles où l'en vend les draps et autres marchandises, qui se situent assurément en cet endroit.

Au début du XVIe siècle, cette halle est un lieu est très animé et Jean III de Chambes, seigneur de Montsoreau, argumente notamment du transfert du culte de sa proche église castrale pour fonder plus loin à l'est sa nouvelle église collégiale, en évoquant qu'il souhaite ainsi éviter [...] le bruyt et tumulte qui est faict aux jours de marché qui tient tous les vendrediz ès halles qui sont joignant icelle ancienne église et de plusieurs joueurs de paulme et aultres joueurs frequentans lesdictes halles.

La configuration ancienne de la halle demeure relativement méconnue. À l'établissement du cadastre napoléonien, en 1813, elle se présentait sous la forme d'un bâtiment oblong de près de 24,50m de long par près de 11,50m de large, mais il semble qu'au milieu du XVIIIe siècle, elle put avoir été plus longue encore de quelques mètres (pour atteindre entre de 30 et 35m ?) : la maison qui en est aujourd'hui mitoyenne, à l'est, a en effet vraisemblablement été construite en partie sur son ancienne emprise, entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle.

Cette halle était fermée d'un mur épais et haut au nord, qui correspondait au prolongement du mur de contrescarpe des douves du château. À l'ouest, elle était close vraisemblablement d'un mur plus mince et sans doute moins haut, surmonté d'une ferme de la charpente. Au sud, cette halle s'ouvrait sur la place des Diligences, où les fermes de la charpente reposaient sur des piliers maçonnés : un plan partiel de ces halles dressé en 1822-1823 en montre sept, distants l'un à l'autre et de centre à centre d'environ 3,20m. À l'est, avant la construction de la maison mitoyenne, elle était peut-être ouverte, à moins qu'elle ne fut, comme à l'ouest, close d'un mur et coiffée d'une ferme de la charpente.

Demeurées en possession des seigneurs de Montsoreau à la Révolution, elles forment le 9e lot des biens que Charles Louis Yves de Bouchet de Sourches-Tourzel et sa femme Augustine Éléonore de Pons mettent en vente le 25 juin 1804 lorsqu'ils cèdent aux enchères le château et ses dépendances.

Toutefois, la vente ne stipule rien à leur sujet et elles passèrent alors sans doute à la commune.

2. La cour et le préau de l'école

Délaissées, ces halles sont en 1864 « dans un tel état de délabrement que de l'avis de tous les ouvriers, leur restauration est impossible, à moins d'en refaire les piliers, la charpente et la toiture, que du reste aujourd'hui et même depuis la construction du nouveau quai elles ne sont pour la commune d'aucune utilité ». Le Conseil municipal décide alors de les démolir et, par une délibération du 5 mars 1865, d'en affecter l'emplacement à l'école de garçons, alors installée de l'autre côté de la rue dans les locaux de l'actuelle mairie. Il s'agit d'édifier à la place une cour de récréation, un préau, des toilettes pour les élèves et d'établir un jardin potager pour l'instituteur. Les plans en sont dressés par l'instituteur L. Sachet lui-même : les murs nord et ouest sont conservés en élévation, mais les piliers et le toit sont détruits. Cette démolition se fait avec récupération des matériaux pour les remployer dans le muret de clôture de la cour de récréation (pierres provenant de la démolition des piliers de la halle) et dans la charpente du préau (pièces de charpente et ardoises de l'ancienne couverture des halles).

L'état de l'école des garçons n'étant plus jugé satisfaisant, il est décidé, par délibération du Conseil municipal du 14 novembre 1875, de construire une nouvelle école, à la place des anciennes halles, site qui abriterait dès lors école et cour de récréation. Le plan en est réalisé par Francisque Masson, architecte de la Maison centrale de détention de Fontevraud. Toutefois, malgré l'avancement du projet, lors de la séance du 3 décembre 1876, une majorité de conseillers municipaux choisit toutefois de l'abandonner, sans doute pour des raisons financières.

3. Le jeu de boule de fort

Le transfert de l'école de garçons intervient finalement une cinquantaine d'années plus tard et le préau et la cour ne servent plus. La commune cède alors le terrain des anciennes halles à la société d'agrément « L'Union » pour 7.000 F, le 15 juillet 1934.

Afin d'y établir un jeu de boule de fort, les sociétaires couvrent par la suite le terrain dans le prolongement du préau.

Le bâtiment qui abrite la Société "L'Union" est constitué de l'ancien préau de l'école édifié en 1865, à l'ouest, qui conserve en remploi des éléments de l'ancienne charpente de la halle d'Ancien Régime. Il s'agit d'un bâtiment en rez-de-chaussée, dont le toit se limite à une croupe érigée contre la maison située à l'est de la parcelle. Dans l'ample comble a été ménagé un espace utilitaire.

Dans le prolongement de ce bâtiment a été construit le boulodrome, en rez-de-chaussée, moins haut que le précédent et dont la toiture s'appuie par des noues sur l'ancien préau et s'achève par une croupe à l'est. L'ensemble est couvert de ciment amiante imitant l'ardoise.

Vestige des halles érigées dans les derniers siècles du Moyen Âge ou au début de l'époque moderne, le mur nord, prolongeant les douves, est en moyen appareil de tuffeau. En partie basse, ce mur se prolonge en retour d'équerre pour former le soubassement du mur ouest, lequel en partie haute correspond à l'ancien mur de clôture du jardin de l'instituteur, élevé avec les pierres en remploi des piliers des halles, à l'état de moellons, qui fut surhaussé et percé d'une baie lors de l'installation du boulodrome.

Cet ensemble ne prend le jour que sur la place des Diligences, par un ensemble presque continu de baies qui, pour le boulodrome et la partie ouest de l'ancien préau, n'alternent qu'avec de simples piliers de tuffeau sur un bahut de calcaire dur formant solin. L'entrée du cercle, à l'est, qui conserve des huisseries des années 1930, est appareillée de manière plus sophistiquée, avec moyen appareil de tuffeau et tables rentrantes enduites.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    ciment amiante en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • noue
    • croupe
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Maine-et-Loire, Angers. 5 E 37 / 22. Notaires. Vente du château de Montsoreau et de ses dépendances par Charles Louis Yves de Bouchet de Sourches-Tourzel et Augustine Eléonore de Pons son épouse (6 messidor An XII, 25 juin 1804).

    AD Maine-et-Loire. O 767. Communes. Montsoreau. Plan annexé à une demande de Pierre Trochon, maçon, souhaitant construire une petite cave sous la halle de Montsoreau (décembre 1822 ou janvier 1823).

    AD Maine-et-Loire. O 767. Communes. Montsoreau. Délibération du Conseil municipal du 20 novembre 1864.

    AD Maine-et-Loire. O 767. Communes. Montsoreau. Délibération du Conseil municipal du 5 mars 1865.

    AD Maine-et-Loire. O 766. Communes. Montsoreau. Plan du hangar, de la cour et du jardin de l'école de Montsoreau, dressés par L. Sachet (s.d., 1865).

    AD Maine-et-Loire. O 766. Communes. Montsoreau. Plans du projet de construction d'une salle d'école, dressés par Francisque Masson (12 novembre 1875).

    AD Maine-et-Loire. O 767. Communes. Montsoreau. Délibération du Conseil municipal du 14 novembre 1875.

    AD Maine-et-Loire. O 767. Communes. Montsoreau. Délibération du Conseil municipal du 3 décembre 1876.

    AD Maine-et-Loire. 4 Q 16240, n°23. Domaines, enregistrement, hypothèques. Vente à la société d'agrément « L'Union » du préau et du jardin de l'école de garçons par la commune de Montsoreau, selon délibération du Conseil municipal du 6 mai 1934 (15 juillet 1934).

Bibliographie

  • BIENVENU, Jean-Marc, FAVREAU, Robert, PON, Georges. Grand cartulaire de Fontevraud.... Poitiers : Société des antiquaires de l'Ouest, 2000-2005, 2 vol.

    Voir charte n° 536
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers