Dossier d’œuvre architecture IA49010732 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
Ferme, abri troglodytique et maison, 116 rue des Potiers, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Lieu-dit la Haute-Ânerie
  • Adresse 116 rue des Potiers
  • Cadastre 1813 E 611 à 617 ; 2011 F 382
  • Dénominations
    ferme, abri troglodytique, maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour

Ce site est un exemple encore nettement lisible d'ensemble de caves troglodytiques sur cour. Il est également intéressant en ce qu'il témoigne de l'abandon de ce type d'habitat pour une maison maçonnée construite à immédiate proximité et qui continue d'utiliser les caves comme dépendances.

L'ensemble des aménagements et constructions que porte cette parcelle témoigne des mutations qu'a parfois pu connaître l'habitat dans l'écart de la Haute-Rue, comme ailleurs à Fontevraud, avec, notamment au XIXe siècle, des cas de passage de l'abri troglodytique à la maison.

Plusieurs des abris troglodytiques de cet ensemble sur cour ont des caractéristiques architecturales qui permettent de les dater du XVIIIe siècle et il est possible que ce ne soit qu'à cette époque que fut aménagé ce site, à l'extrémité sud de l'écart de la Haute-Ânerie (ou Haute-Rue).

Le cadastre napoléonien de 1813 montre qu'à cette date il y avait là quatre abris troglodytiques habitables (deux au nord, deux à l'est) et une cave à simple usage de dépendances agricoles (dans l'angle nord-est), dans un environnement essentiellement composé de labours et taillis. La cour n'est pas commune entre les cinq propriétaires, mais appartient à un seul d'entre eux, les autres disposant d'un droit de passage. Trois de ces propriétaires ont ici leur habitation.

Toutes ces caves demeurantes sont abandonnées au milieu du XIXe siècle pour être converties en dépendances.

À quelques mètres au sud de cet ensemble troglodytique, une famille auparavant domiciliée dans l'un des abris fait bâtir une maison en 1854, agrandie vers 1861 (dates d'achèvement des travaux retenues par l'administration fiscale) et acquiert progressivement l'ensemble des autres caves au fil de la seconde moitié du XIXe siècle.

Le site troglodytique n'est pas pour autant abandonné et un abri à usage agricole est percé dans l'angle nord-ouest de la cour commune en 1879 (date portée).

Si certaines des caves sont aujourd'hui en partie éboulées ou risquent de s'effondrer, la plupart sont encore à usage de resserre.

Cet ensemble de caves troglodytiques sur cour est situé au Point-du-Jour, extrémité sud-est de l'écart de la Haute-Ânerie (ou Haute-Rue), en bas de pente d'un petit relief collinéen de la forêt de Fontevraud qui forme la limite entre Fontevraud-l'Abbaye et Couziers et sépare le vallon de la Luzerne et celui de l'Arceau.

Ce site troglodytique de mi-pente fut aménagé par excavation pour former une aire plane, la cour, autour de laquelle furent ainsi dégagés des parois rocheuses verticales où purent être creusés des abris troglodytiques. L'ensemble est accessible, au sud-ouest, par une petite rampe en très légère descente depuis le sentier qui menait au Carrefour de la Ponière. Les caves sont creusées dans des strates rocheuses constituées de sables coquilliers qui correspondent à un étage de Turonien moyen à supérieur. Cette roche tendre ne présente pas un couvrement régulier et le ciel est doit être taillé en voûte grossière pour garantir sa stabilité, voire doublé d'une voûte appareillée.

Les parois rocheuses sont par endroit stabilisées autour de la cour par des murs de soutènement, qui relèvent de mises en œuvre différentes témoignant de plusieurs campagnes de construction et vont du moyen appareil au mur en moellons équarris, voire au simple blocage de moellons de tuffeau.

Plusieurs cavités sont réparties autour de la cour, décrites ici dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

En descendant la rampe d'accès, à droite, se trouve un puits creusé dans la paroi sud-est et maçonné en partie haute ; couvert d'une petite voûte en berceau en moyen appareil de tuffeau, il conserve en place son treuil à manivelle.

On trouve ensuite une cave à salle unique longitudinale, dotée d'une porte en plein-cintre, de murs intérieurs maçonnés et voûte en moyen appareil de tuffeau, avec petite niche dans le mur du fond. Il s'agit vraisemblablement d'un réaménagement de la seconde moitié du XIXe siècle d'une cave plus anciennement habitable en une cave de stockage.

Un peu plus au nord, une cave demeurante, non maçonnée intérieurement, présente une façade en moyen appareil de tuffeau percée d'une porte et d'une fenêtre couvertes de plates-bandes ; un blocage de moellons forme la liaison entre cette façade et la paroi rocheuse. L'abri se compose de deux salles, dont l'une, principale, dispose d'une cheminée. Cette dernière, appuyée contre la paroi latérale nord, est dotée d'un conduit qui traverse les strates supérieures jusqu'à la surface. Attesté au début du XIXe siècle, cette cave doit dater du XVIIIe siècle, mais fut peut-être remaniée.

Dans l'angle nord-est de la cour, une ancienne cave est aujourd'hui effondrée.

Au nord, deux caves à façades en moellons de tuffeau, présentent des caractéristiques similaires et datent du XVIIIe siècle. Celle de droite dispose d'une porte couverte d'une plate-bande et surmontée d'une imposte couverte d'un linteau délardé en arc segmentaire. Non maçonnée intérieurement, la cave se compose d'une salle de plan irrégulier avec rétrécissement en partie postérieure et d'un dégagement latéral en partie effondré près de l'entrée. C'est en cet endroit que devait s'élever la cheminée, avec conduit oblique échappant en façade.

La cave de gauche, déclarée comme habitable au cadastre de 1813 et aujourd'hui en partie ruinée, dispose d'une porte couverte d'une plate-bande délardée en arc segmentaire, surmontée d'une imposte dont manque la partie supérieure. La cave actuelle se présente comme un assez long boyau non maçonné intérieurement, avec renfoncement latéral à l'ouest (passage vers une salle détruite ?).

Dans l'angle nord-est, un petit caveau à façade en moellons de tuffeau est accessible par une porte en plein-cintre dont la clef porte la date de 1879. Un autre petit caveau, à porte couverte d'un demi-arc plein-cintre, a été greffé contre la façade, au nord Il s'agit de petites dépendances troglodytique, peut-être abris à bétail, dont le couvrement en roche fut par endroit conforté par un doubleau de pierres de taille.

À l'ouest, dans la cour, on note les vestiges d'un petit bâtiment (remise ou étable ?) édifié en moellons de tuffeau et appuyé contre le soutènement du chemin qui surplombe l'ensemble.

La maison érigée au milieu du XIXe siècle est en moyen appareil de tuffeau, composée d'un rez-de-chaussée et d'un comble à surcroît couvert d'un toit d'ardoises à longs pans. Elle a été récemment remaniée (construction de lucarnes en façade sud).

  • Murs
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Couvrements
    • roche en couvrement
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers