Dossier d’œuvre architecture IA49010705 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison, 11 rue Robert d'Arbrissel, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Adresse 11 rue Robert-d'Arbrissel
  • Cadastre 1813 E 48  ; 2009 F 30
  • Dénominations
    maison
  • Genre
    de commerçant
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin d'agrément, communs

Cette maison est l'une des plus élégantes du bourg de Fontevraud. Elle reprend les caractéristiques en vogue au milieu du XVIIIe siècle dans l'architecture des demeures de notable, tant dans ses partis pris esthétiques que dans sa distribution, imitant en cela, particulièrement dans le traitement de la façade, la maison voisine à l'ouest, érigée peu auparavant.

Construite sur un allotissement provenant de la cession de parcelles du cimetière, cette demeure est importante au regard de la formation du bourg de Fontevraud et de l'actuelle rue Robert-d'Arbrissel. Il est à noter, dans une perspective archéologique, que si les sépultures se trouvant sous la maison ont été déterrées en 1741, il n'en est rien de celles qui se trouvaient ailleurs sous l'arrière-cour. Elle fut très finement restaurée dans le dernier quart du XXe siècle.

La parcelle sur laquelle fut élevée cette maison faisait, depuis le XIIe siècle sans doute, partie du vaste cimetière paroissial de Fontevraud.

En 1741, les procureurs de la fabrique paroissiale de Saint-Michel décident cependant d'arrenter un lot de terres prises sur ce cimetière dans le prolongement occidental des halles pour qu'y soient construites des habitations ; il semblerait que ce secteur n'ait en effet pas connu d'inhumations depuis déjà un certain temps.

Une parcelle de 40 par 60 à 62 pieds (soit près de 13 mètres de largeur sur rue par 20 mètres de longueur) est ainsi baillée le 18 juillet 1741 à Joseph Pelletier, vicaire de la paroisse, pour le compte de Jacques Boyer, marchand, à condition d'y élever une maison. Les sols sur lesquels est fondée la bâtisse doivent au préalable être vidés des sépultures qui s'y trouvent et reversés au cimetière selon une procédure exigée par les procureurs de fabrique.

La construction de la maison est postérieure à celle bâtie plus à l'est par Joseph-René Serin dans le second semestre de l'année 1741, mais antérieure au plan Trudaine de 1747 ; cette maison est donc vraisemblablement élevée entre 1742 et 1747. Seule parmi ces deux édifices la maison de Jacques Boyer est surnommée par la suite le "bâtiment neuf", ce qui implique que sa construction n'a d'ailleurs peut-être pas suivi immédiatement celle de la maison de Me Serin.

Dans ces mêmes années 1742-1747, un appentis à usage de communs est ensuite édifié en retour d'équerre de la maison, le long de la limite ouest de l'arrière-cour.

En 1783, la maison passe à un menuisier, Jean-Julien Boissonneau, qui utilise la partie est du rez-de-chaussée comme boutique et atelier. L'appentis sur cour est alors modifié, sans doute entre la fin du XVIIIe et le tout début du XIXe siècle (avant 1809).

Dans la première moitié du XXe siècle, les baies ouest du rez-de-chaussée, sur rue, étaient revêtues d'une devanture de boutique en bois, disparue depuis.

La maison a été restaurée dans le dernier quart du XXe siècle, campagne au cours de laquelle fut reprise en sous-œuvre la partie est du rez-de-chaussée, en façade sur rue.

Cette maison est édifiée dans l'immédiat prolongement de la maison voisine, à l'est, qui avait été érigée peu de temps auparavant et dont elle reprend les principales lignes de composition. À l'ouest la parcelle n'était pas encore bâtie et la maison voisine ne fut construite qu'ultérieurement. À sa construction, à l'image de sa voisine, cette demeure est l'une des plus élégantes du village. La façade est construite en moyen appareil de tuffeau, sur un solin de deux assises de calcaire dur. Après quelques rangs de rattrapage, les pierres de taille et le décor de bandeaux s'alignent scrupuleusement sur les assises de la maison de Joseph-René Serin, à l'est, avec un liaison des plus discrètes, conférant l'impression d'une maison double élevée en une seule campagne. La façade postérieure, sur cour, est en moellons enduits, ne réservant la pierre de taille qu'aux encadrements des baies.

La maison comprend une cave voûtée, un rez-de-chaussée très légèrement surélevé et quelques marches précèdent, depuis la rue, l'accès au vestibule. Cette disposition s'explique peut-être du fait de ce qu'en sous-sol de la maison la cave est peu profonde, certainement pour ne pas excaver profondément le terrain et limiter le transport de terres et de sépultures à déplacer vers le cimetière selon les termes de l'arrentement de 1741.

Le comble à surcroît est doté d'un toit couvert d'ardoises, à longs pans et à pignons couverts.

La façade principale compte quatre travées, sans recherche d'ordonnancement. La baie orientale, au rez-de-chaussée, diffère des autres : plus basse et plus large, elle correspond à une ancienne boutique, peut-être en place dès l'origine (Jacques Boyer était marchand) et en tout cas attestée au début du XIXe siècle (atelier de menuisier de Jean-Julien Boissonneau) ; son aspect actuel résulte d'un remaniement réalisé dans la seconde moitié du XXe siècle. C'est sans doute lors de ces travaux de reprise en sous oeuvre, d'une grande qualité d'exécution, que fut aussi bouchée une ancienne porte basse menant à la cave depuis la rue, remplacée par le soupirail qui ajoure ici désormais le solin, et dont ne demeure que le couvrement en plate-bande à clef, visible en bas à l'est de la façade.

Les baies sont couvertes d'un arc segmentaire, au rez-de-chaussée à clef saillante et à l'étage orné d'une agrafe saillante couronnée d'un bandeau mouluré.

La façade est animée par un quadrillage constitué par le jeu des bandeaux de niveaux, horizontaux, et des ressauts verticaux des chambranles des baies, continus d'un niveau à l'autre avec plein de travée saillant sur le même plan. À la manière de pilastres colossaux, Les chaînes, un peu plus saillantes encore, encadrent la façade jusqu'à porter la fine corniche, le surcroît étant traité comme la frise nue d'un entablement.

La porte bâtarde, à deux vantaux avec châssis de tympan vitré, est encadrée d'un large cavet et coiffée d'un larmier cintré.

L'accès principal à la maison se fait par l'entrée sur rue et une autre porte donne sur l'arrière-cour. Cette dernière n'est à l'origine accessible que par une petite porte percée dans le mur qui clôt cette cour, au sud, et ouvre sur ce qui était alors l'allée du cimetière qui longeait la nef de l'église paroissiale.

La distribution intérieure traduisait une nette hiérarchie des espaces, avec boutique, pièces de réception et de service au rez-de-chaussée, chambres de maître à l'étage et combles habitables (logement de domestiques ?). La travée d'entrée comporte un vestibule qui précède un escalier rampe sur rampe en maçonnerie assurant la distribution verticale de la maison. La salle ouest au rez-de-chaussée et les deux chambres de l'étage ont conservé leur belle cheminée d'origine.

Le comble prend le jour par des lucarnes à corniche en chapeau de gendarme flanquées d'ailerons à volutes.

Au XVIIIe siècle, un édicule à usage de latrines bâti dans l'arrière-cour témoignait de l'adoption de principes hygiénistes.

Les agrandissements en appentis sur l'arrière-cour devenu jardin d'agrément sont en moellons enduits. Au début du XIXe siècle, l'un d'eux abritait un pressoir et l'autre un logement ainsi qu'une salle de billard.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Maine-et-Loire. 122 G 2. Clergé séculier. Église paroissiale Saint-Michel de Fontevraud : registre des titres et rentes dus à la fabrique (1750, continué jusqu'en 1836). Page 533 et suivantes.

    AD Maine-et-Loire. 5 E 38 / 29. Notaire. Acte de vente reçut des Me Boullet et Lamiche, notaires à Fontevraud (7 mars 1783).

    AD Maine-et-Loire. 5 E 38 / 36. Notaire. Acte de vente reçut Me Hudault, notaire à Fontevraud (30 octobre 1809).

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers