Dossier d’œuvre architecture IA49010693 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison de notable L'Hermitage, 56 rue de l'Hermitage, Fontevraud-l'Abbaye
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Fontevraud-l'Abbaye
  • Lieu-dit le Parquet
  • Adresse 56 rue de l' Hermitage
  • Cadastre 1813 E 956 à 958 ; 1965 F2 309  ; 2009 F 1013, 1014
  • Dénominations
    maison
  • Genre
    de prêtre
  • Appellations
    maison L'Hermitage, puis Le Parquet
  • Parties constituantes non étudiées
    pressoir, remise, jardin

Cette maison est caractéristique d'une architecture de qualité de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle, nettement influencée par les chantiers de l'abbaye réalisés sous Gabrielle de Rochechouart de Mortemart, abbesse dont le probable commanditaire de cette maison était l'aumônier. Le souci d'un traitement différentiel des façades est à noter : pour un observateur venu du village, le site offre ainsi un écrin à la chapelle Notre-Dame-de-Pitié et, sous cet angle de vue, la maison donne à voir ses plus belles travées et multiplie les effets de plastique muraux (enduit, bossages, appareil). Cette mise en scène par la mise en oeuvre architecturale continue de faire de cette demeure l'une des plus élégantes du village. Enfin, cette maison est également remarquable en ce qu'elle conserve, malgré quelques remaniements, d'importants éléments originels, tant en ce qui concerne le logis que ses dépendances.

La maison, attestée en 1705 et dite "nouvellement bâtie" en 1709, doit avoir été construite entre la fin du XVIIe et le tout début du XVIIIe siècle, très vraisemblablement pour Joseph Michel Le Cirier (prêtre aumônier de l'abbesse de Fontevraud). Implantée en lieu-dit alors nommé le Clos-Claireau, elle comptait à l'origine des bâtiments d'exploitation viticole et un clos de vigne attenant. Elle connut quelques remaniements depuis le XVIIIe siècle (percement d'une baie en façade postérieure, obturation de deux autres en façade occidentale ; construction de deux petits flanquements en appentis ; suppression ou modernisation de cheminées). Les dépendances agricoles ont été davantage modifiées : l'appentis en fond de jardin est partiellement ruiné après avoir été amplifié au XIXe siècle ; le bâtiment à l'ouest a été nettement repris dans son élévation, à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle.

Cette maison est située à immédiate proximité de la chapelle Notre-Dame-de-Pitié, aux confins sud-est du village, sur la route menant à Couziers.

Elle est de plan rectangulaire régulier. La façade principale et la façade latérale occidentale se distinguent par des éléments d'ornementation : ici, les encadrements des baies et les chaînes, à bossage en tables, sont harpés. Ces façades sont en effet les plus visibles quand l'on approche de la propriété depuis la chapelle Notre-Dame de Pitié ou lorsque l'on accédait à la maison par l'ancien portail. De même, l'étage-carré, entre bandeau de niveau et corniche, est mis en valeur par un moyen appareil de tuffeau alors que le rez-de-chaussée est en moellons enduits.

La façade postérieure, exposée au sud et non visible depuis la rue, est bâtie en moellons (à l'exception des conduites de cheminées appareillées en tuffeau), sans corniche ni bandeau ; elle n'était, en outre, percée à l'origine que d'une simple petite baie à mi-hauteur de l'élévation, donnant le jour à la volée de l'escalier (une autre baie a, par la suite, été percée au bas de cette façade, côté ouest, certainement lors de l'obturation de celles du rez-de-chaussée de la façade latérale occidentale).

La façade principale compte trois travées et offre un ordonnancement légèrement décentré. Les pièces de la travée est (cuisine au rez-de chaussée, chambre à l'étage-carré) sont ainsi plus petites que celles de la travée ouest (salle de réception au rez-de-chaussée, grande chambre à l'étage-carré). La travée centrale accueille l'escalier tournant sans jour, en charpente avec balustres tournés, qui semble d'origine. Cet escalier et les paliers qu'il dessert assurent la distribution individuelles de toutes les pièces de la maison.

Trois lucarnes éclairent le comble à surcroît, en façade principale : la lucarne centrale (restaurée au XIXe siècle ?) est plus ample, avec ailerons à volutes et fronton-pignon triangulaire ; elle est encadrée de lucarnes constituées chacune d'un œil-de-bœuf à corniche cintrée. Le toit est à longs pans brisés et à croupes, couvert d'ardoises. Cette disposition, qui paraît d'origine, est le plus ancien exemple attesté de toit brisé et à croupes dans une maison de particulier à Fontevraud-l'Abbaye. Le probable commanditaire, aumônier de l'abbesse, s'inspire clairement des modèles qu'il a vu édifier : le prolongement du dortoir et le noviciat de l'abbaye (construits en 1684), le Gros-pavillon de Madame de Montespan (achevé en 1689) et le palais abbatial (construit à la fin du XVIIe siècle).

On passait du logis au principal bâtiment d'exploitation par un long et étroit appentis mansardé en fond de parcelle, qui fut élargi et dont la toiture fut reprise en long pan au XIXe siècle ; il est aujourd'hui en grande partie ruiné.

Le bâtiment d'exploitation, consacré initialement à un usage viticole est déclaré comme écurie en 1824. Ses parties hautes et ses façades nord et est furent largement transformées, mais il conserve des éléments d'origine plus ou moins remaniés (pressoir, enchère, four). Le puits, lui aussi partiellement repris, est toujours visible, adossé à l'ancien mur de clôture. Les piles d'un portail et des pans de mur de cette clôture ancienne sont également conservés en partie, même si un portail plus récent a été élevé après agrandissement du jardin.

  • Murs
    • bossage
    • enduit
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    1 étage carré, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
    • appentis
    • croupe brisée
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours sans jour en charpente
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Maine-et-Loire. 5 E 38 / 178. Notaires. Bail à rente de Joseph Boissonneau et autres à Charles Hardré et sa femme (24 décembre 1709).

    AD Maine-et-Loire. 5 E 38 / 7. Notaires. Bail à rente de Jean Maison-Dieu et autres à Charles Hardré et sa femme (10 mars 1712).

    AD Maine-et-Loire. 3 P 5 / 146 / 1. Cadastre. Etat des sections (1824) : parcelles E 956 à E 958.

    AD Maine-et-Loire. 23 S. Route nationale n°147. Divers documents, dont en 23 S 2 : plan-minute de l'Atlas Trudaine du grand chemin de Montsoreau à Loudun avec ses environs (1747).

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers