Construite en partie haute du coteau, cette maison est située en limite de village, en bordure même du plateau viticole. Elle occupe un site remarquable, qui domine le centre de Montsoreau et la vallée de la Loire, vers lesquels elle est tout entière tournée, disposant, par sa verticalité, d'un panorama remarquable.
Cette maison s'adosse au coteau en partie basse et vient se superposer ici à un habitat troglodytique plus ancien, composé notamment de plusieurs salles dont deux à cheminée. L'une de ces cheminées relève d'une typologie de la seconde moitié du XVe siècle, l'autre du XVIe siècle.
Au devant de ces abris, probablement pour les inclure dans les dépendances de cette nouvelle demeure, est édifié un portique sur arcades en anse-de-panier, qui fut un temps fermé de cloisons légères, formant le premier étage de soubassement de la maison. Il semble que la construction se soit faite en deux temps, avec construction d'une maison à flanc de coteau, puis remaniement de la partie ouest de celle-ci en un gros pavillon.
Au-dessus du portique, la partie orientale se compose d'un second étage de soubassement et d'un comble à haut surcroît couvert d'un toit à longs pans et à croupe. Ce comble prend le jour par une lucarne à fronton-pignon curviligne, en façade principale ; il est difficile d'établir s'il fut accessible dès l'origine depuis le jardin, par un petit degré, car ce côté-ci fut plusieurs fois transformé en partie haute et, depuis des travaux, une partie du coteau a été excavé, abaissant le niveau de la terrasse rocheuse et transformant encore la nature de ces étages. Cette aile orientale de la maison présente une façade principale, au nord, construite en moyen appareil de tuffeau, mais sa façade orientale, latérale, est en pan-de-bois, d'une mise en œuvre simple avec sablières, poteaux et décharges. Les fenêtres ont toutes été remaniées.
Le pavillon, à l'ouest, multiplie les niveaux et, pour une largeur assez réduite (une seule travée), présente une nette verticalité : il compte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage-carré et un comble à surcroît. Le toit, en pavillon, est couvert d'ardoises comme l'ensemble du bâtiment ; il est encadré de deux hautes souches de cheminées. Cette aile est flanquée, en partie postérieure, d'un petit corps hors-œuvre, attesté au début du XIXe siècle (plan cadastral de 1813), mais qui semble avoir été repris et agrandi au XIXe siècle ; il abrite un escalier tournant en charpente avec balustres en bois tourné (du XVIIe ou XVIIIe siècle). Le soubassement est constitué d'un flanquement construit au-devant du portique et présentant un fruit assez fort. L'accès au rez-de-chaussée surélevé se fait par un escalier extérieur couvert d'un auvent (récemment raccourci). Le rez-de-chaussée surélevé et l'étage-carré disposent de points de vue sur le paysage de Loire par une grande croisée nord et une demi-croisée est (dans la profondeur du ressaut) ; au rez-de-chaussée surélevé, une demi-croisée supplémentaire a été percée en façade ouest lors des récents travaux, occasionnant la suppression de la moitié de l'auvent charpenté du XVIIe ou du XVIIIe siècle. Le comble est éclairé d'une lucarne à fronton-pignon curviligne. Là encore, on note une différence entre les maçonneries, avec moyen appareil de tuffeau en façade principale et moellons enduits pour les autres façades. Le pavillon compte une pièce principale par étage. Certaines des baies du pavillon semblent avoir été reprises au XIXe siècle, mais elles conservent leur silhouette de croisée ou demi-croisée du XVIIe siècle, avec menuiseries à traverses, profilées en rouleau avec assemblage en dé. Lors des travaux récents, une cheminée du XVIIe siècle en réemplois a été réinsérée à l'étage-carré.
La cour, au-devant de la maison, est fermée d'un mur doté aujourd'hui d'un large portail principal implanté au XIXe siècle en biais pour faciliter la manœuvre des véhicules accédant à la propriété. Toutefois, le mur présente aussi deux portes à deux vantaux plus anciennes, encadrées de piédroits à bossages en table qui pourraient remonter au XVIIe siècle : l'une (toujours en service) ouvre vers le gros pavillon, l'autre (obturée) donnait vers une petite dépendance (détruite, mais attestée sur le plan de 1813) qui flanquait le mur oriental.
Photographe auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine jusqu'en 2018.