Dossier d’œuvre architecture IA49009628 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison de la Cour Pavée, 4 rue André-Obey, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Adresse 4 rue André-Obey
  • Cadastre 1813 B1 712  ; 2011 B 292
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    maison de la Cour Pavée

Malgré les transformations qui l'ont affectées vers 1950-1960, cette maison figure au nombre des plus anciens bâtiments de Montsoreau conservés dans un volume proche de celui d'origine. Elle est notable en ce qu'elle présente des caractéristiques d'un logis de belle allure de la fin du Moyen Âge ou du début de la Renaissance, mais dans le cadre d'un bâtiment de dimensions réduites. Elle offre également un intéressant exemple d'association entre bâti et topographie de coteau.

Cette maison date vraisemblablement du XVe ou plutôt du début du XVIe siècle.

Flanquant le pignon nord, un auvent en appentis (ou ballet) est déjà attesté au milieu du XVIIe siècle ; peut-être était-il présent dès l'origine.

Le 4 juillet 1651, l'ensemble fut acheté pour 450 livres au marchand Jean Millocheau par l'abbaye de Fontevraud, pour former une annexe commode à la Grande Maison (maison et grange dîmière de l'abbaye à Montsoreau) qui en était voisine.

Lors de la Révolution française, la maison est confisquée au titre des biens nationaux de première origine comme relevant de l'abbaye de Fontevraud. Elle est acquise en enchères publiques, au sein d'un lot adjugé pour un total de 8.325 livres et qui comprend aussi la Grande maison, des terres et des prés, lors du 29e état des adjudications des biens nationaux immobiliers du district de Saumur, le 4 juillet 1791, par Louis Sigougne, demeurant à Montsoreau.

Dans le troisième quart du XXe siècle, l'ensemble connaît de nombreux travaux : l'auvent est remplacé par un flanquement maçonné au toit en croupe ; le bas de la façade principale est totalement remanié ; l'appentis à l'ouest de la cour (mentionné comme écurie depuis le milieu du XVIIIe siècle) est détruit ; la cour est pavée ; le soutènement du coteau est conforté.

Cette maison, accotée perpendiculairement au coteau, est construite à l'angle de la rue André-Obey (ancienne rue Haute) et de la ruelle de l'Oiseau. Elle comprend une petite cour latérale, à l'est, et un jardin qui coiffe le coteau, au sud. De petite dimension, cette maison n'était initialement composé que d'une pièce par niveau : une salle en rez-de-chaussée et une chambre à l'étage-carré, toutes deux à cheminée contre le pignon nord ; un grenier coiffait le tout, aujourd'hui aménagé pour être former une pièce supplémentaire (avec ajout d'une lucarne). Elle compte aujourd'hui un flanquement nord qui en augmente l'espace habitable, au rez-de-chaussée et à l'étage-carré.

La maison est en moellons de tuffeau et la façade principale, à l'est sur la cour, se distingue par son appareil assisé de moellons équarris, mise en œuvre que l'on trouve aussi en partie basse du gouttereau ouest. Couvert d'ardoises, le toit, aigu, est à longs pans, avec coyaux et pignons découverts.

Trois baies probablement originelles sont encore visibles. À l'étage-carré, on note en façade principale, une large croisée dont le remplage a disparu, mais qui conserve son encadrement mouluré avec écoinçons et congés, et en façade ouest, une demi-croisée (reprise en partie basse) à chanfreins et congés, dont linteau monolithique présente une accolade. Au niveau du comble, le pignon nord est ajouré d'une petite baie quadrangulaire, elle aussi à linteau monolithique chanfreiné et en accolade. Ces fenêtres relèvent d'une production que l'on peut dater de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle.

Il est à noter que si la maison est adossée au coteau, elle n'est pas semi-troglodytique et ne compte aucun aménagement taillé dans la roche depuis l'intérieur de l'habitation.

L'actuel escalier, en charpente, est moderne et fut mis en place lors des travaux survenus vers 1950-1960 ; il succède à un précédent escalier en vis, lui aussi en charpente et situé en partie sud de l'habitation, dont on ne sait toutefois pas s'il constituait la distribution verticale originelle. Le rez-de-chaussée n'est plus lisible sur cour, où il fut totalement remanié dans le troisième quart du XXe siècle ; en façade ouest, cependant, des reprises de maçonnerie laissent à penser qu'une porte pouvait donner accès à la ruelle de l'Oiseau.

La porte qui perce le pignon sud, au niveau du comble, pour ouvrir de plain-pied au jardin haut est de facture récente. Elle succède peut-être à un accès antérieur de même type, car, même si rien ne l'atteste, il semble qu'une communication devait exister entre la maison et ce jardin.

La charpente, d'origine et laissée apparente par un aménagement de qualité lorsque le comble fut rendu habitable, relève d'une mise en œuvre vernaculaire dont des exemples sont connus du XVe au XVIIe siècles. Il s'agit d'une structure à fermes et à pannes portées par une encoche dans le faux-entrait, avec arbalétriers dans le même plan que les chevrons. Le contreventement est limité à des aisseliers liant la faîtière aux poinçons des fermes principales.

La cour assure la distribution des cavités troglodytiques à usage de dépendances, dont certaines sont confortées de doubleaux appareillés.

Le coteau est stabilisé par un mur de soutènement, ponctuellement renforcé par une structure en béton armé vers 1950-1960.

  • Murs
    • enduit
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Malgré les transformations qui l'ont affectées vers 1950-1960, cette maison figure au nombre des plus anciens bâtiments de Montsoreau conservés dans un volume proche de celui d'origine. Elle est notable en ce qu'elle présente des caractéristiques d'un logis de belle allure de la fin du Moyen Âge ou du début de la Renaissance, mais dans le cadre d'un bâtiment de dimensions réduites. Elle offre également un intéressant exemple d'association entre bâti et topographie de coteau.

Documents d'archives

  • Archives départementales de Maine-et-Loire, Angers. 189 H 2. Abbaye de Fontevraud. Domaine de Montsoreau. Achat d'une maison à Montsoreau (10 mars 1643).

    AD Maine-et-Loire. 189 H 2. Abbaye de Fontevraud. Domaine de Montsoreau. Extrait des registres du conseil de l'abbesse de Fontevraud (4 mai 1651).

    AD Maine-et-Loire. 189 H 2. Abbaye de Fontevraud. Domaine de Montsoreau. Achat d'une maison à Montsoreau (4 juillet 1651).

    AD Maine-et-Loire. 189 H 3. Abbaye de Fontevraud. Domaine de Montsoreau. Rapide terrier des domaines, cens, rentes et devoirs dus à la Grande Maison de Montsoreau dépendant de l'abbaye de Fontevraud (3 octobre 1749).

    AD Maine-et-Loire. 1 Q 492. Biens nationaux. District de Saumur, procès-verbaux de ventes des biens mobiliers de 1ère origine, 29e état : dépendances de l'abbaye de Fontevraud (4 juillet 1791), pages 867-886.

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers