Dossier d’œuvre architecture IA49009614 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau
Dolmen de Pierrelée, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur canton Sud
  • Commune Montsoreau
  • Lieu-dit la Pierrelée
  • Cadastre 2011 C 338
  • Dénominations
    dolmen
  • Appellations
    dolmen de Pierrelée

Ce dolmen effondré présente un intérêt double. Il est avant tout l'un des vestiges majeurs en Maine-et-Loire des sociétés du Néolithique, protégé à ce titre en tant que monument historique. Mais il traduit aussi, par son étonnant réemploi en cabane de vigneron, la particularité que présente en Saumurois l'investissement opportuniste du sous-sol dans la viniculture.

Le dolmen effondré de Pierrelée à Montsoreau date probablement du Néolithique moyen, entre la fin du IVe et le milieu du IIIe millénaire avant notre ère. Il relève d'un ensemble de structures du Néolithique implantées dans le sud-est du Maine-et-Loire, en retrait par rapport au fleuve, sur le plateau et plutôt en secteurs élevés. À proximité ont ainsi été signalés les sites de vestiges lithiques des Tailles-Mortes, de l'Alouette et du Poteau-d'Arrée, à Fontevraud-l'Abbaye et, d'une manière générale, le Saumurois offre plusieurs exemples de sites mégalithiques, dolmens (notamment ceux de Bagneux) ou menhirs (comme à Artannes-sur-Thouet).

On ne connaît pas la date à laquelle les dalles qui le composent se sont effondrées. Le toponyme de Pierrelée, attesté sous la forme latine de "Petra Lata" dans une donation de parcelles voisines en 1246 (et en français "Pierre Lée" dès le XIIIe siècle), signifie probablement "pierre large" (et non une "pierre-lait" qui évoquerait des libations selon certains auteurs).

Au XIXe siècle, le dolmen est déjà à terre et, après excavation du sol sous les dalles, est réemployé comme cabane de vigneron (et non comme habitation comme le rapporte parfois la bibliographie). Ce réemploi que Michel Gruet mentionne comme attesté en 1861, remonte environ aux années 1830-1840 selon Jacques-Xavier Carré de Busserolles qui en 1885 attribue cette transformation au propriétaire qui aménage l'abri excavé "il y a une cinquantaine d'années"). On relève quelques reprises des maçonneries de cette cabane au XXe siècle (dont la restauration de la cheminée). Selon des témoignages oraux recueillis vers 1960, sept propriétaires de vignes alentour s'en partageaient alors l'usage, mais cette cabane de vigneron est à présent abandonnée et envahie par la végétation.

Le dolmen, dont l'étude archéologique est désormais limitée du fait de son excavation, est inscrit sur la liste supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 25 mai 1970.

  • Période(s)
    • Principale : Néolithique moyen
    • Secondaire : 2e moitié 19e siècle

Le dolmen occupe une petite éminence qui domine le parcellaire alentour et ouvre au nord sur le grand paysage de la vallée de la Loire.

Au vu de la structure effondrée, il s'agit d'un dolmen à salle de plan pentagonal irrégulier, sans doute affaissé en direction du sud. Il était constitué de six imposantes dalles, dont deux plus grandes pour le couvrement, d'un grès dur du Turonien supérieur dont on trouve des gisements au voisinage. L'entrée devait être située à l'est.

L'aménagement de la cabane de vigneron s'est fait par excavation du sol sous les dalles effondrées qui servent alors de couvrement ; la cavité fut ensuite dotée intérieurement de parois maçonnées en moyen appareil et moellons de tuffeau. Cet espace intérieur fut aménagé pour abriter les vignerons et équipé d'un banc de pierre, d'une niche et d'une cheminée. Cette dernière semble occuper l'espace qui constituait l'entrée du dolmen. La loge de vigne était fermée d'une porte, à l'ouest, aujourd'hui disparue.

  • Murs
    • grès
    • moyen appareil
    • moellon
  • Couvrements
    • roche en couvrement
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1970/05/25

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 1640 W 507. Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Conservation régionale des monuments historiques. Montsoreau (49), Dolmen de la "Pierrelée". Inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques : documentation, correspondance. (1970-1973). NB : cette liasse documentaire a été retournée temporairement comme archives vivantes au service verseur où il a pu être consulté.

  • Archives départementales de Maine-et-Loire ; 189 H 1. Abbaye de Fontevraud. Domaine de Montsoreau. Donation de plusieurs rentes, fiefs et domaines, dont une terre sise « apud Petram Latam » par Jean de Maumoine (« Johannes Malus Monachus ») à la maison du Temple de Montsoreau (mai 1246).

Bibliographie

  • BOUSREZ, L. L'Anjou aux âges de la Pierre et du Bronze. Inventaire des monuments mégalithiques, Paris, Félix Alcan, 1897.

  • CARRÉ de BUSSEROLLE, Jacques-Xavier. Le Monument celtique de Montsoreau, Saumur, 1885.

  • GRUET, Michel. Inventaire des mégalithes de France. II. Maine-et-Loire. 1er supplément à Gallia préhistoire, Éditions du CNRS, Paris, 1967.

    p. 170-172 et fig. 55
  • GRUET, Michel. Dolmens angevins. In Le pays d'Anjou, 48e année, n°3, juillet 1961.

    p. 10-14
  • PORT, Célestin. Dictionnaire historique, géographique, et biographique de Maine-et-Loire, 3 volumes, Paris-Angers : 1874-1878 ; réédition revue et augmentée, 4 volumes, 1965-1996.

    Articles « Montsoreau » et « Pierrelée ».
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
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