Cet édifice est un long bâtiment de près de 17x31 mètres qui comptait un rez-de-chaussée et très probablement un seul étage-carré ; il n'est cependant pas possible de savoir s'il était aussi doté d'un comble ou si l'étage-carré était directement sous charpente. À l'état de vestiges, en effet, ce bâtiment n'est plus constitué aujourd'hui que d'épais murs qui entourent un espace intérieur devenu une cour et où ont été bâtis deux maisons.
Il était situé à faible distance, mais hors les murs de l'enceinte principale du bourg Montsoreau, à l'est, près de la route menant vers Candes-Saint-Martin.
L'espace au sol de cet édifice résulte largement d'une excavation du relief naturel : les pans ouest (en totalité) et sud (partiellement) sont des murs de soutènement qui habillent les parois rocheuses ainsi dégagées. Seuls le gouttereau nord, la partie haute du gouttereau sud et le pignon est sont entièrement maçonnés. L'ensemble du gros-œuvre est en moyen appareil de tuffeau. La tête des blocs présente de fines hachures obliques, qui, avec la disposition des assises et le type de mortier utilisé pour les joints, caractérisent une mise en œuvre qui doit remonter à la fin du XIIe ou aux premières décennies du XIIIe siècle.
Un assez large ressaut de la maçonnerie traduit l'existence d'un niveau de plancher, disparu, qui séparait le rez-de-chaussée de l'étage et était porté, intérieurement, par deux files d'arcades longitudinales dont demeurent des traces d'arrachement. Une seule de ces arcades est encore visible, couverte d'un arc brisé et incluse dans un appentis, à l'ouest.
Une telle structure, qui peut être lue comme une nef et des collatéraux séparés par des arcades, ressemble à un vaisseau d'église, ce qui explique les confusions qui ont pu exister sur la nature de cet édifice.
Toutefois, la présence d'un plancher entre les niveaux, le très faible éclairage des parties basses du bâtiment (aveugles à l'ouest et au nord, à peine ajourées au nord), l'absence d'une logique de travées entre les baies hautes et basses, la faible hauteur des arcades pour un tel volume et, dans une moindre mesure, le fait qu'il ne soit pas orienté tendent à prouver qu'il ne s'agit en rien d'un édifice de culte. Par ailleurs, on ne connaît pas d'édifices de culte qui présenteraient, dans la région, une façade dotée d'une telle composition : grande porte brisée à deux rouleaux encadrée de fenêtres basses plein-cintre, à barreaudage dense et surmontées de baies vraisemblablement de même type.
Le gouttereau nord présente un plus grand nombre d'ouvertures : petites et étroites baies couvertes d'un linteau de pierre et à forte embrasure au rez-de-chaussée (destinées à empêcher tout accès, mais à octroyer une certaine clarté), plus grandes fenêtres en plein-cintre avec arc de décharge à l'étage-carré (assurant un meilleur éclairage aux parties hautes de l'édifice. Le rez-de-chaussée comportait aussi, semble-t-il une porte (murée), au centre de ce gouttereau, qui donnait sur l'espace libre (cour ?) qui séparait ce bâtiment de la rue principale (aujourd'hui occupé par des maisons en appentis qui flanquent cet édifice).
Aujourd'hui visible dans le comble de l'appentis de l'angle nord-ouest, une porte (obturée) établie à l'étage-carré à une date non déterminée donnait dans le logis médiéval qui forme un flanquement en retour d'équerre au nord-ouest de cet édifice. Là, elle se situe à un niveau intermédiaire entre l'étage-carré et le comble, ce qui pourrait correspondre à un état antérieur du logis qui devait disposer d'une salle haute sous charpente.
La couverture de cet édifice n'est pas connue : il devait s'agir d'un ample toit à longs pans.
Ce grand bâtiment devait abriter des espaces de stockage de productions agricoles, voire des espaces de transformation (pressoir, etc.).
Vide de toute substructure intérieure, à la suite d'un abandon ou d'un incendie (volontaire ou accidentel), ce bâtiment forma une sorte de cour intérieure où de nouvelles activités et de nouveaux bâtiments prirent place. La maison située dans l'angle sud-est fut très remaniée et agrandie au XXe siècle, mais elle conserve une allure et des éléments (notamment une charpente à fermes et à pannes) qui permettent de la dater du XVIIe siècle. Plus tardif, l'appentis situé dans l'angle nord-est, outre l'arc précédemment évoqué, abrite une quinzaine de boulins d'un ancien pigeonnier. Des hangars (entrepôts ou remises) ont été établis au sud de ce qui est devenu une cour intérieure ; ils sont peut-être associés à l'activité de tonnelier qui fut celle de plusieurs propriétaires qui se succédèrent ici entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle. De même, la présence de plusieurs fours le long de cette paroi sud du bâtiment et dans les cavités qui y furent pratiquées est peut-être à associer à une activité de fournier de fruits séchés (prunes ?), pratiquée là à une époque indéterminée (entre le XVIIe et le XIXe siècle).
Photographe auprès du Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine jusqu'en 2018.