Dossier d’œuvre architecture IA49009543 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison Mireligère, 8 rue de la Bonnardière, Montsoreau
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Fontevraud-l'Abbaye - Montsoreau - Saumur-Sud
  • Commune Montsoreau
  • Adresse 8 rue de la Bonnardière
  • Cadastre 1813 B1 496  ; 1936 B1 250  ; 2011 B 250
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    maison Mireligère
  • Parties constituantes non étudiées
    abri troglodytique, cour, jardin d'agrément

Cette maison et l'abri troglodytique qu'elle intègre témoignent d'un habitat de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle, avec logis en appentis et tourelle. Elle est également notable en ce qu'elle présente d'importantes transformations réalisées, pour la plupart, au milieu du XXe siècle dans le but d'en renforcer l'allure médiévale, selon une mode qui, jusqu'au début du XXIe siècle, affecta de nombreuses autres maisons de Montsoreau.

Cette maison et l'aménagement de l'abri troglodytique qu'elle jouxte datent vraisemblablement de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle. Sur l'Atlas Trudaine de 1747, cette propriété est en connexion avec ce qui paraît être la porte encadrée de deux massifs maçonnés d'un système défensif secondaire de Montsoreau, non lié à l'enceinte du bourg, mais à un mur qui protègerait le faubourg oriental. La documentation manque pour étayer cette hypothèse, mais l'abri troglodytique, voire la maison, pourraient être liés à la surveillance, voire à la défense de cette porte urbaine dont les seuls vestiges semblent être l'appentis et les murs qui barrent aujourd'hui le sud de la cour de cette demeure.

Au premier édifice, constitué du logis en appentis flanqué d'une tourelle, fut ajoutée (avant le début du XIXe siècle) au-devant de celle-ci une extension permettant la liaison entre le logis et l'abri troglodytique.

L'ensemble connut de très importants remaniements au cours du XXe, notamment au milieu du siècle sous l'impulsion d'un propriétaire, antiquaire parisien (établi quai Voltaire), qui en avait fait sa résidence de villégiature. Ces transformations contribuèrent à conférer un surcroît d'atours médiévaux à cette demeure. De cette « médiévalisation » participe aussi le nom de « Mireligère » qui lui fut alors donné et dont la tournure évoque plus la langue du Moyen Âge que les Bellevue ou Beauregard qui distinguent habituellement les maisons dotées d'un panorama sur la vallée de Loire.

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle
    • Principale : 16e siècle
    • Secondaire : 20e siècle

Malgré les modifications apportées à cette maison, le logis de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle est encore nettement lisible. Il s'agit d'une maison en appentis qui compte un rez-de-chaussée, un étage-carré et un comble, construite en moyen appareil de tuffeau pour les façades nord et est, visibles depuis la rue, et en moellons pour les autres. La façade principale, à l'est, conserve deux baies originelles (restaurées) : une demi-croisée au rez-de-chaussée et une croisée à l'étage-carré ; au vu des reprises de maçonneries et de l'extension sud, il n'est pas possible d'établir si le rez-de-chaussée disposait d'autres baies et notamment d'une porte d'entrée ou d'une autre fenêtre en façade. L'étage-carré, par contre, comptait une petite fenêtre chanfreinée (aujourd'hui obturée) en façade nord. Ce logis ne présente qu'une pièce par niveau. La cheminée de la pièce du rez-de-chaussée relève d'une typologie courante à la fin du XVe siècle. Dans la salle de l'étage-carré la cheminée, qui présente des reprises de maçonnerie, est plus tardive (XVIe siècle). La porte de cette salle est remarquable et on peut la rattacher à un type documenté au XVe siècle en Anjou (assemblage identique à celui d'Aubigné-sur-Layon), avec pentures et éléments de serrurerie d'origine. Il s'agit d'une porte à cours de planches vertical, raidi par un cadre appliqué en croix de Saint-André (renforcement postérieur). Les planches, de largeur variable, présentent en face extérieure un assemblage à rainure et languette soulignée d'une mouluration en gorge à quarts-de-rond. Dans le mur ouest de cette salle, un petit placard mural est à noter qui conserve son huisserie d'origine (fin XVe siècle ?).

La distribution était assurée par la tourelle d'escalier, flanquement latéral en moyen appareil de tuffeau. À mi-hauteur, elle disposait aussi d'une porte (murée) qui ouvrait en façade postérieure où elle communiquait avec un escalier et des structures maçonnées aujourd'hui détruites. Au début du XXe siècle cette tourelle était couverte en appentis, sur le même plan que le toit du logis, ce qui pourrait avoir été son couvrement initial.

Au sud, la partie troglodytique de cet habitat, composé d'une connut diverses affectations et remaniements, mais abrite une cheminée qui, elle aussi, présente une morphologie typique du XVe siècle.

Cet authentique logis de la fin Moyen Âge ou du début de la Renissance, fut toutefois, doté d'éléments en réemploi destinés à en accroître l'allure médiévale. Ainsi, la maison fut coiffée d'une imposante lucarne, qui était à l'origine une croisée de fenêtre. Cette baie, ornée d'une cordelette sculptée provient sans doute d'un édifice de l'extrême fin du XVe ou des premières décennies du XVIe siècle, période où ce motif fut très en vogue, après la création en 1498 de l'Ordre de la cordelière par Anne de Bretagne, alors veuve de Louis XII et dont la spiritualité était orientée vers les Cordeliers. La porte du logis, elle, fut coiffée d'un linteau en bois en accolade et à pinacles, ici aussi rapporté et incrusté dans la maçonnerie.

La « médiévalisation » de cet édifice se traduisit également par le rehaussement et le couvrement en pavillon de la tourelle, qui reçut aussi une belle croisée flamboyante à ornements héraldiques. Au-devant de la tourelle fut élevée une extension évoquant une structure en encorbellement sur un large arc en plein-cintre. Un arc d'un type voisin a été également érigé pour fermer l'abri troglodytique, sur cour.

L'intérieur aussi connut des modifications du même type : le manteau de la cheminée de l'étage-carré est repris avec insertion d'une pièce de bois à médaillons à profils en bas-relief de la première moitié du XVIe siècle. Devant la cheminée, au sol, le pavement en frises de carreaux médiévaux de terre cuite relève aussi de ces transformations.

La maison est séparée de la rue par une cour fermée de murs. Le coteau qui barre cette cour, au sud, est surmonté d'un soutènement maçonné en moellons de tuffeau qui forme une terrasse haute (aujourd'hui jardin d'agrément) dominant le quartier de la Fontaine et ses abords sud et à laquelle un escalier donne accès depuis la cour. Aboutissement de ce haut mur, l'appentis qui borde la rue, au sud-est, pourrait avoir été une tour qui, avec sa jumelle disparue, assurait la défense du faubourg est de Montsoreau dans lequel on entrait depuis le sud par la voie qui borde la propriété (actuelle rue de la Bonnardière). Là encore, un précédent propriétaire a historicisé les lieux en y installant trois anciens canons.

  • Murs
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • roche en couvrement
  • Couvertures
    • appentis
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Statut de la propriété
    propriété privée
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Bibliographie

  • TOUZE, Rachel. Vantaux de porte à planches jointives du XIe au XIXe siècle, Paris : Éditions du patrimoine, Centre des monuments nationaux, 2009.

    p. 87-93
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine
Articulation des dossiers