Dossier d’œuvre architecture IA49000977 | Réalisé par
Letellier-d'Espinose Dominique
Letellier-d'Espinose Dominique

Letellier-d'Espinose Dominique ou Letellier Dominique, chercheur auprès de la Ville d'Angers.

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Biguet Olivier
Biguet Olivier

Chercheur auprès de la Ville d'Angers jusqu'en avril 2024.

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  • inventaire topographique, Angers intra-muros
Maison dite du Croissant ou de la Tour, 7 rue des Filles-Dieu
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Angers intra-muros - Angers Centre
  • Commune Angers
  • Lieu-dit quartier Centre-ville
  • Adresse 7 rue des Filles-Dieu
  • Cadastre 1840 J 279  ; 1980 DH 507  ; 1999 DH 507
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    dite du Croissant ou de la Tour

Maison construite en 1459-1460d d'après une analyse dendrochronologique effectuée en 2011 (Dendrotech, Rennes). Elle appartenait alors à un charpentier travaillant au château, Jean Touschart, qui dut la reconstruire sur un ordre (1457) du roi René, "tellement ruyneuse qu'elle est en très grant dangier de cheoir". Ce logis "la Tour" tire son appellation de la tour d'escalier qui en constituait l'élément marquant, bien en évidence à l'angle de deux rues, dans la perspective de la rue Saint-Aignan depuis le château, formant à lui seul la façade, dénomination mentionnée dans les censifs des XVIIe et XVIIIe siècles (d'après source). Une autre appellation se trouve dans le censif du XVIIe siècle, maison "vulgairement appellée le Croissant" : cette appellation "maison du Croissant" sous laquelle elle est encore aujourd'hui communément désignée, est attachée à l'ordre de chevalerie créé par le roi René ; la maison a pu peut-être être habitée par Croissant, concierge du château ducal, sorte d'intendant et d'homme de confiance du roi René, dont le nom de fantaisie était précisément emprunté à cet ordre alors récemment fondé en 1448 (pour autant les réunions de l'ordre ne pouvaient se tenir dans cette maison, au plan particulièrement exigu, malgré le blason moderne avec la devise "loz en croissant" apposé au-dessus de la porte d'entrée lors de la restauration). Des vantaux de porte gothiques ferment la porte d'entrée et celles intérieures de la tour d'escalier, rapportées lors de la restauration effectuée en 1962 par l'architecte angevin Henri Enguehard. Cette rénovation a notamment fait disparaître le hourdis initial en torchis pour un hourdis décoratif en briquette. De petites baies ont été débouchées aux deux étages du pan de bois, mais l'actuelle croisée du premier étage n'était qu'une demi-baie à l'origine d'après le chanfrein sur la sablière.

Maison à un corps de logis dont l´élévation antérieure se résume à une tour d´escalier en vis hors-œuvre en tuffeau, la façade en pan de bois adjacente à deux étages carrés étant une élévation latérale. Le rez-de-chaussée de celle-ci est aussi en tuffeau, le reste des maçonneries est en schiste. Le hourdis du pan de bois est aujourd´hui en brique, auparavant il était en torchis. Les couvertures consistent en deux longs pans pour le logis, et un toit polygonal pour la tour d´escalier.

  • Murs
    • bois
    • torchis
    • brique
    • schiste
    • enduit partiel
    • enduit
    • pan de bois
    • pierre de taille
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
    • appareil mixte
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Typologies
    maison de notable, morphologie XVe-XVIe siècles (type C1)
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
    • menuiserie
  • Représentations
    • armoiries
    • ornement architectural
    • pli en serviette
  • Précision représentations

    Un blason aux armes de saint Maurice surmonte la porte d´entrée de la tour d´escalier. Réseau et plis en serviette ornent les vantaux des portes.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    élévation, escalier
  • Protections
    classé MH partiellement, 1961/06/10
  • Précisions sur la protection

    Façades sur rues et toitures correspondantes (cad. 1840 J 279) : classement par arrêté du 10 juin 1961.

  • Référence MH

Rare maison de laïc dans la cité épiscopale. Ce logis illustre une typologie marginale à Angers par l'association du pan de bois spécifique à l'habitat marchand et de la tour d'escalier en pierre bien en évidence, propre aux demeures de notables des XVe ou XVIe siècle. L'élévation principale constitue en elle-même une curiosité, car elle se résume à une tour d'escalier avec la porte d'entrée de la demeure, d'où son appellation qu'on trouve dans les censifs des XVIIe et XVIIIe siècles, qui fait illusion pour une maison au parcellaire aussi exigu. On pourrait évoquer pour ce logis le concept de maison-cible, car la tour d'escalier ainsi mise en scène se profile dans l'axe de la rue Saint-Aignan, et ce dans un parcours quasi obligé entre le château et la cathédrale. L'élévation en pan de bois sur la rue Saint-Aignan, bien que plus importante puisqu'elle ouvre sur chacune des pièces de la maison, n'est de ce fait qu'une façade latérale, dépourvue d'entrée. Le type d'encorbellement, avec entretoises, est une formule peu répandue à Angers (quatre maisons encore en place, dont une autre dans la même rue Saint-Aignan, au n° 14, et guère davantage connue par l'iconographie ancienne), mais très présente en Bretagne ou dans le Maine. Le hourdis avec ses jeux décoratifs de briquettes, inventé lors de la restauration, est étranger à Angers qui a ignoré cette mise en œuvre, même dans les maisons en pan de bois les plus riches.

Bibliographie

  • ENGUEHARD, Henri, MERCIER, Jean. Roi René. Angers : Atelier d'art Philippe Petit, 1975.

    p. 59-61
  • SAILLOT, Jacques. Dictionnaire des rues d'Angers. Histoire et anecdotes. Tome II. Angers : Atelier d'art Philippe Petit, 1975

    p. 267

Documents figurés

  • Plans au sol et des étages carrés, coupe transversale, par Baldet, René, 20 oct. 1960, éch. 1 : 50. (AMH Angers).

  • Carrefour des Filles-Dieu : vue depuis le sud-est. Dessin, par Benoist, Félix (peintre, dessinateur, lithographe), 1ère moitiè 19e siècle. 205 x 125 mm. (Musées d'Angers ; MBA 76.33.38, inv. Labalte 593).

  • Elévation antérieure, travée gauche. Eau forte, par Huault-Dupuy, Valentin (peintre, dessinateur, aquafortiste), fin 19e siècle. 480 x 315 mm. (Musées d'Angers ; récol. 918.547, inv. Labalte 595).

  • Rue Saint-Aignan (Angers). Dessin à la plume et aquarelle sur papier, par Rohard, Jules (architecte), [fin 19e siècle ?]. (Musées d'Angers ; MA VI R 1206/II, inv. Labalte 594).

  • Rue Saint-Aignan, vue axée sur le logis du Croissant. Gravure, par Laurentin. In : GUERY, Augustin, abbé. Angers à travers les âges, Angers : 1913, réimpr. Siraudeau, 1979,

    p. 150
  • Fenêtres de la travée d'escalier, correspondant aux premier et deuxième étages, avant restauration. Photogr., par Mme Brisset, 1962. (Archives municipales d'Angers ; 9 Fi 1207).

Date(s) d'enquête : 1979; Date(s) de rédaction : 1989
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Ville d'Angers
Letellier-d'Espinose Dominique
Letellier-d'Espinose Dominique

Letellier-d'Espinose Dominique ou Letellier Dominique, chercheur auprès de la Ville d'Angers.

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Biguet Olivier
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Chercheur auprès de la Ville d'Angers jusqu'en avril 2024.

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