Dossier d’œuvre architecture IA44008983 | Réalisé par
Plotard Rémi (Contributeur)
Plotard Rémi

Chargé de mission Inventaire - Syndicat mixte du SCoT et du Pays du Vignoble Nantais

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique départementale, Pays du vignoble nantais
Établissement vinicole de négociant, établissements Guilbaud
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du vignoble nantais
  • Commune Mouzillon
  • Adresse 4 rue des Rosiers
  • Cadastre 2022 AM 583-584
  • Dénominations
    établissement vinicole
  • Genre
    de négociant
  • Appellations
    Établissements Guilbaud
  • Destinations
    chai

Édouard Guilbaud fonde une entreprise de négoce avant 1927. Blessé durant la Première Guerre mondiale, il ne peut que difficilement travailler dans les vignes, raison pour laquelle il se reconvertit dans le commerce du vin. Son frère, Marcel Guilbaud, le rejoint à partir de 1927, date à laquelle le premier bâtiment est construit. Celui-ci est destiné à accueillir des fûts de vins. Les initiales qu'il arbore en façade (PG) correspondent au nom d'Édouard Guilbaud ainsi qu'à celui de son épouse, Geneviève Pichon. La société prend le nom de "Guilbaud Frères".

Dans les années 1930, deux nouveaux corps de bâtiment sortent de terre, accolés au premier : le premier d'entre eux est achevé en 1934 (ils sont aujourd'hui réunis derrière un unique pignon surélevé). Puis à la fin de la décennie et durant les années 1940, la société se dote de ses propres camions : le second bâtiment, au nord-ouest, date de cette période et permet d'abriter les véhicules. Comme le reste du bâti, il est le travail de l'entreprise de maçonnerie Pellouet, de Vallet. L'entreprise fait aussi appel aux services des transporteurs Barré, Moret et Paquier. Ces garages sont finalement convertis en logement pour les vendangeurs : Guibaud Frères possède en effet d'importantes propriétés viticoles (jusqu'à 50 hectares au total, notamment le clos de Beauregard, à Mouzillon, ainsi que des propriétés en Maine-et-Loire).

La société collecte le vin chez des viticulteurs, mais se fait aussi livrer par des négociants intermédiaires, tels que Alexandre Gautier (Vallet) ou Fernand Bureau (Vallet). Des vins d'Algérie, puis du sud de la France, sont également achetés pour couper des vins rouges locaux, faiblement alcoolisés. Cette production de vins de table donne notamment naissance à la marque "Père Julien", en référence à Julien Guilbaud, père d'Édouard et Marcel Guilbaud. C'est notamment cette gamme de vins qui est abondamment livrée, en citernes, aux ouvriers des chantiers de l'Atlantique.

En 1967 le dernier bâtiment, au sud, est construit. La chaine d'embouteillage y est déplacée. Du Muscadet ainsi que des litres étoilés (vins de table) y sont travaillés. Durant cette décennie de nouveaux bâtiments sont également construits près du pont du Clos. Ceux-ci sont encore en activité, de même qu'une partie des cuves des bâtiments rue des Rosiers.

  • Période(s)
    • Principale : 20e siècle
  • Dates
    • 1927, porte la date
    • 1934, porte la date

Le négoce Guilbaud, connaît deux sites principaux : l'un en sortie est du bourg, le long de la rue des Rosiers, est celui où l'activité de négoce a débuté (aussi dit site "des Lilas") ; l'autre se trouve en sortie sud, après le pont du Clos. Ce second site, imposant (plus de 2000 mètres carrés), moderne et encore en activité, n'est pas étudié dans ce dossier.

Le long de la rue des Rosiers se trouvent trois bâtiments construits entre 1927 et 1967. Le premier, au nord-est, est à la fois le plus ancien et le plus complexe. Il contient l'essentiel de la cuverie ainsi que des bureaux et est le fruit de modifications successives. Il est décrit dans le paragraphe suivant. Le second bâtiment, au sud, comporte une importante cuverie aérienne et souterraine, réunie dans un même espace. Il a pour vocation un stockage transitoire de vins prêts au conditionnement : c'était donc là que se trouvaient les chaînes d'embouteillage. Il est actuellement utilisé comme entrepôt. Le troisième bâti, au nord-ouest, est dédié au stockage des bouteilles, pour son étage semi-enterré : les bouteilles étaient réparties dans des cellules murées qui s'alignent de part et d'autre de la cave. L'étage était dédié au parcage des véhicules, puis au logement des vendangeurs.

Les chais anciens, au nord-est, se distinguent par une attention portée au décor que l'on ne retrouve pas dans les bâtiments plus récents. Des encadrements de brique sont utilisés ; un petit Bacchus en haut-relief, une date portée (1927), une clef ornée d'initiales (PG) ornent la partie gauche de la façade ; un bandeau de briques traverse en partie l'élévation tandis qu'une inscription publicitaire orne la moitié droite de la façade.

La distribution intérieure est relativement complexe et marquée par des transformations successives. Occupant 700 mètres carrés, le bâtiment peut être scindé en trois parties distinctes : la première (la plus ancienne), à l'est ; la seconde (plus récente et surélevée) à l'ouest ; la troisième (la plus récente) au sud. La partie est ne comporte que quelques cuves aériennes, en béton orné d'un enduit brossé et de chiffres (numéros de cuves et contenance en hectolitres) en bas-relief. Une grande partie de sa surface était sinon dédiée au stockage de vins en fûts.

La partie ouest abrite avant tout des cuves aériennes et souterraines, ainsi que le seul quai du bâtiment. Sa principale particularité réside dans la surélévation de sa toiture, à l'origine conçue en deux toits à longs pans, finalement surélevés pour n'en former qu'un – la façade passant ainsi de trois pignons à deux seulement. Ce gain en hauteur sous plafond permet d'installer des cuves aériennes inox. Le couvrement consiste en des charpentes en bois à arbalétriers courbés. Les surfaces sont carrelées, à l'étage comme au rez-de-chaussée. Au rez-de-chaussée les espaces de circulation sont étroits et servent à desservir les trappes d'accès des cuves. Des espaces sont aménagés pour accueillir un filtre à plaque et une centrifugeuse (ce matériel n'est plus en place).

La partie sud est un bâtiment de bureau où ont travaillé jusqu'à une quinzaine de personnes, dont les dirigeants de l'entreprise.

  • Murs
    • béton enduit
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    étage de soubassement, en rez-de-chaussée surélevé, en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3P 112/11. Matrices cadastrales de Mouzillon, case 552.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3P 217/22. Matrices cadastrales de Vallet, case 230.

  • Archives départementales de Loire-Atlantique ; 3P 217/23. Matrices cadastrales de Vallet, case 1339.

Documents multimédia

  • Témoignages de Roger Couillaud, beau-fils de Renée Guilbaud et Joseph Ouvrard ; 15 avril 2022 et 20 avril 2022. (Musée du Vignoble Nantais du Pallet).

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Syndicat Mixte du SCoT et du Pays du Vignoble Nantais
Plotard Rémi
Plotard Rémi

Chargé de mission Inventaire - Syndicat mixte du SCoT et du Pays du Vignoble Nantais

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.