En 1638, Jean Furet, arpenteur du roi, possédait les terres de la Picauderie. Le domaine passa ensuite à la famille d'Avoyne par le mariage de Jeanne Furet avec François d'Avoyne, seigneur de la Jaille. François d'Avoyne décède en 1724, mais le domaine est repris par la suite par la famille Barbier, exploitants de forges au nord de l'actuel département de la Loire-Atlantique (Riaillé, Moisdon-la-Rivière, la Hunaudière).
C'est à cette famille que l'on doit l'actuelle demeure de la Picauderie, bâtie en 1773 selon le modèle de la maison de villégiature des environs de Nantes, dite "folie" nantaise. La fille d'Armand Barbier, Anne-Marie, épouse Jean-Olivier de Monti, comte de Rezé. Jean-Olivier de Monti possédait plusieurs immeubles sur le quai de la Fosse à Nantes et était en relation avec les familles Danguy (que l'on retrouve au manoir de la Hulonnière à Thouaré-sur-Loire), Espivent de la Villeboinet et du Guiny (qu'on retrouve au château de la Hillière à Thouaré-sur-Loire), ainsi qu'avec Dominique Desbrousk, tous armateurs ayant des intérêts aux Antilles. Dans le vestibule de la demeure sont attestés deux tableaux représentants des exploitations de sucre à Saint-Domingue.
Durant la première moitié du XIXe siècle, la Picauderie est transmise à la famille Senot de la Londe par l'union de Laure-Flavie de Monti et de Louis Senot de La Londe. Un de leur fils, Joseph, devient maire de la commune de 1891 à 1898 et de 1900 à 1925. Il était historien et vice-président de la Société Archéologique et Historique de Nantes et de la Loire-Inférieure. Il a notamment écrit plusieurs articles sur la commune de Thouaré-sur-Loire et a réalisé des recherches sur le château de Thouaré. La fille aînée de Joseph Senot de la Londe, Marguerite Tinguy, hérite de la Picauderie. Au XXe siècle, la Picauderie est apportée par mariage à la famille Mitard. Actuellement, la demeure appartient à une société immobilière.
Chercheur, Service patrimoine, Région Pays de la Loire.