Dossier thématique IA44005649 | Réalisé par
  • patrimoine industriel, Les carrières des Pays de la Loire
Le calcaire : extraction et transformation
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  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de Maine-et-Loire - Conservation départementale du patrimoine

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Les carrières des Pays de la Loire

Sous la dénomination calcaire, on peut distinguer différents types de roches : comme le tuffeau majoritairement situé dans le val de Loire (134 sites en Maine-et-Loire, 12 en Sarthe), le falun localisé autour de Doué-la-Fontaine (11 sites) et la craie avec 4 sites en Maine-et-Loire et un en Sarthe.

L'activité d'extraction de tuffeau est connue depuis l'époque gallo-romaine. Si les premières carrières sont à ciel ouvert, rapidement l'extraction passe en souterrain : préservation des terres agricoles, facilité de travail de la pierre, travail à l'abri des intempéries. Entre les XVe et XIXe siècles, l'extraction, réalisée par des paysans-carrier, est à son apogée. A partir du XIXe siècle, les méthodes se normalisent et des sociétés spécialisées se créent. Le carrier attaquait le front de taille à l'aide d'un pic. Les dalles qu'il abattait avoisinaient les 3 mètres de haut par 2,5 mètres de large sur 0,4 mètres de profondeur. Ces blocs étaient ensuite débités manuellement sur place en pierres de dimensions diverses. Le tuffeau « prétaillé » était ensuite sorti des galeries. Chargé à fond de cale dans les gabares, le tuffeau était acheminé au fil de la Loire et des rivières vers les sites de construction. A partir de l'entre-deux-guerres, le tuffeau est délaissé au profit des parpaings et les carrières sont abandonnées. Elles sont investies pendant une cinquantaine d'années par les champignonnistes et les producteurs de vins avant d'être une nouvelle fois délaissées. Pendant la seconde guerre mondiale, elle connaisse un regain d'intérêt en servant d'abri pour la défense passive. En 2011, à l'initiative de la Région Pays de la Loire, une Plateforme Régionale d'Innovation Monde souterrain a été mise en place. Elle rassemble autour de projets collaboratifs qui ont pour objectif la valorisation et le réemploi de ces carrières plusieurs collectivités territoriales, établissements publics de recherche, universités et entreprises des secteurs du numérique, de l'énergie, de la production agricole, ou du secteur tertiaire et industriel. Aujourd'hui, l'entreprise Lucet est la seule à exploiter le tuffeau dans les carrières souterraines de Saint-Cyr-en-Bourg et Brézé. Certaines carrières ont été valorisées comme les anciennes carrières de Turquant transformées en village métiers d'art.

Les carrières de falun ont été recensées sur 5 communes du Maine-et-Loire : Ambillou-Château, Chavaignes, Doué-la-Fontaine, Meigné-le-Vicomte et Noyant-la-Plaine. Le falun comme le tuffeau est exploité très tôt (sarcophages mérovingiens) et jusque dans les années 1950. Utilisé comme pierre de construction, le falun a été aussi exploité comme pierre à chaux ou concassé pour l'assise des routes. Les carrières de falun sont valorisées dans le zoo de Doué-la-Fontaine ou sur le site des Perrières.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle, 20e siècle

Les carrières de calcaire sont les plus nombreuses de la région avec 1661 points recensés. La répartition s'effectue autour de 4 zones principales : le littoral vendéen, le sud de la Vendée correspondant au bassin aquitain, les bords de Loire orientaux du Maine-et-Loire et une zone couvrant l'ensemble du département de la Sarthe et la partie médiane de la Mayenne. Les 3 dernières zones correspondent au bassin parisien. L'importance des sites du Maine-et-Loire s'explique par le grand nombre de carrières souterraines de dimensions très variables. Leur localisation a été bien étudiée par le service géologie du Conseil général du Maine-et-Loire et par le CEREMA (centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) afin de prévenir les risques d'effondrement.

Le mode d'extraction actuelle : L'extraction s'effectue dans des galeries souterraines à l'aide de haveuses mobiles qui opèrent des coupes en damier sur des fronts de taille d'environ 5 mètres de large par 3 mètres de haut . Un coussin pneumatique est ensuite inséré dans les fentes ouvertes par les haveuses. En gonflant, le coussin "éclate" les blocs de tuffeau, ce qui les décroche du fond de la galerie. Les blocs sont ensuite transportés sur des chargeurs hors des galeries jusqu'à la plateforme extérieure de stockage.

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général