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  • patrimoine industriel, Les carrières des Pays de la Loire
Le marbre : extraction et transformation
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    Les carrières des Pays de la Loire

Le marbre est une roche métamorphique dérivée du calcaire. Il n'est donc pas surprenant de retrouver à proximité des sites d'extraction de marbre des fours à chaux : la Pélivière à Bouëre, Montroux à Argentré, Les Richardières à Saint-Brice et Juigné. Les blocs de pierre étaient réservés à la sculpture et les sous-produits et déchets étaient brulés dans les fours. Le terme désigne aussi de manière plus large n'importe quelle pierre « lustrable », c'est-à-dire suffisamment dure pour que la surface puisse être polie et lustrée.

Le recensement fait apparaître deux zones importantes d'exploitation de calcaire marbrier en Sarthe et en Mayenne, autour de Laval avec Saint-Berthevin et Louverné, et autour de Sablé-sur-Sarthe avec des carrières à Juigné-sur-Sarthe et Solesmes. La commune de Joué-en-Charnie semble avoir connu également sur son territoire plusieurs sites d'exploitation de marbre.

L'exploitation du marbre commence au début du XVIe siècle dans la région de Sablé, vers 1547 à Saint-Berthevin. En fonction du lieu d'extraction, les couleurs du marbre étaient variables : gris veiné de blanc et rouge à Asnières, noir veiné ou non de blanc autour de Sablé et à Louverné, rose à Saint-Berthevin. Le marbre extrait était destiné principalement à la production de mobilier religieux comme les retables, les autels et les bénitiers. Ainsi, dans la première moitié du XVIIe siècle, les architectes lavallois contrôlaient directement l'exploitation du marbre de Sablé. A partir des années 1820, le rendement est amélioré avec l'introduction du sciage mécanique. Après une crise en 1848, l'industrie connaît un nouvel essor stimulée par l'arrivée du chemin de fer, la construction d'un port à Sablé, la canalisation de la Mayenne. Plus de 600 ouvriers travaillent le marbre sur les sites de Sablé, Juigné et Solesmes. L'apogée de l'industrie se situe entre les années 1865 et 1875. La moitié de la production est exportée en Angleterre. A partir de 1875, le marbre devient un matériau de luxe et le marbre des Pyrénées est préféré à celui de Sablé. Le granit est alors préféré au marbre. A la veille de la première guerre mondiale, l'ensemble des carrières de Sablé à Laval est géré par la Société d'exploitation des marbrières de l'Ouest. La marbrerie de Sablé cesse son activité en 1930, celle de Solesmes en 1953. En 1948, seule la carrière de Bouère est en activité : 12 % de la consommation marbrière en France provient de cette carrière en 1953.

Depuis 2010, la société MEAC exploite la carrière de bois Jourdan à Bouère, fermée dans les années 1980. Elle travaille avec le groupe portugais Marbrek, la plus ancienne entreprise marbrière d'Europe, pour l'extraction de blocs qui serviront à la restauration du patrimoine et utilise les résidus calcaires (85% du volume) pour alimenter l'usine de chaux d'Erbray en Loire-Atlantique.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle, 20e siècle

L'exploitation du marbre a laissé peu de traces visibles tant paysagères que mobilier. La plupart des carrières était exploitée en fosse et à flanc de collines. Concernant l'activité de transformation, seul un est encore en activité à Laval. Les autres sites à Solesmes et Saint-Pierre-le-Potier n'ont pas conservé de machines à scier.

Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2015
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